Bruxelles propose de multiplier par 25 ses capacités dans l'éolien en mer d'ici 2050 pour tenir ses engagements climatiques et conserver son avance dans le secteur.
La commission européenne a dévoilé le 19 novembre une feuille de route proposant de porter la capacité de production éolienne en mer en Europe de 12 gigawatts actuellement à 60 GW d'ici 2030 puis 300 GW d'ici 2050,soit cinq fois le parc nucléaire français, tout en portant à 40 GW les autres énergies marines (solaire flottant, énergie marémotrice...). Un impératif pour atteindre la neutralité carbone d'ici trente ans : "Actuellement, 1/5 de l'énergie dans l'UE vient de sources renouvelables. Ce devra être la moitié d'ici 2050 pour alimenter une économie zéro carbone", explique la commissaire à l'Énergie Kadri Simson.
Un coût colossal
Le continent dispose de "vastes bassins maritimes", de la façade atlantique à la mer Noire. Reste le coût colossal : ces objectifs audacieux nécessiteront 800 milliards d'euros d'investissements, "dont deux tiers pour financer les infrastructures de réseau, et un tiers pour la production d'électricité en mer", estime la Commission. Certes, 37 % du plan de relance européen post-Covid-19 de 750 milliards d'euros seront dédiés à des dépenses "vertes". Mais les fonds nécessaires "devront provenir essentiellement d'investissements privés", auxquels il faudra "donner les bons signaux", a observé Frans Timmermans, vice-président de la Commission chargé du Pacte vert.
En clair : maintien d'aides d'État conséquentes, un "cadre juridique clair et attrayant" ainsi qu'une "clarification" des règles encadrant le marché de l'électricité, pour garantir la rentabilité des projets et réduire les risques des investisseurs. La fédération France Énergie Éolienne réclame une "visibilité de long terme" propre à stimuler les investissements.
Besoin d'infrastructures portuaires
Mais l'équation s'annonce complexe: "Il faudra des investissements énormes pour les connexions en mer et le renforcement du réseau sur terre", explique-t-on chez WindEurope, lobby européen du secteur. En outre, "il faudra investir 6,5 milliards d'euros dans les ports sur les dix prochaines années, tous les équipements pour les éoliennes y transitent, nécessitant beaucoup d'espace, des quais pour des lourdes charges, des mouillages profonds". Le coût global de l'énergie éolienne en mer a chuté de 44 % en dix ans et évoluait entre 45 et 79 euros le mégawatheure en 2019. "Mais cela suppose de lourds investissements au démarrage. Minimiser les coûts de financement est crucial, et la stabilisation des revenus (sur la durée) est centrale" pour décrocher des taux bas auprès des banques, explique Giles Dickson, patron de WindEurope.
Pour Bruxelles, l'enjeu est également stratégique : "Les énergies renouvelables en mer sont déjà une réussite européenne, avec un leadership technologique et industriel", a rappelé Frans Timmermans. Plus de 40 % des capacités mondiales d'éolien en mer se situent en Europe, et quelque 90 % des capacités européennes ont été produites par des entreprises basées dans l'UE. Les Européens détiennent aussi 66 % des brevets du globe dans l'énergie marémotrice.
Un coût colossal
Le continent dispose de "vastes bassins maritimes", de la façade atlantique à la mer Noire. Reste le coût colossal : ces objectifs audacieux nécessiteront 800 milliards d'euros d'investissements, "dont deux tiers pour financer les infrastructures de réseau, et un tiers pour la production d'électricité en mer", estime la Commission. Certes, 37 % du plan de relance européen post-Covid-19 de 750 milliards d'euros seront dédiés à des dépenses "vertes". Mais les fonds nécessaires "devront provenir essentiellement d'investissements privés", auxquels il faudra "donner les bons signaux", a observé Frans Timmermans, vice-président de la Commission chargé du Pacte vert.
En clair : maintien d'aides d'État conséquentes, un "cadre juridique clair et attrayant" ainsi qu'une "clarification" des règles encadrant le marché de l'électricité, pour garantir la rentabilité des projets et réduire les risques des investisseurs. La fédération France Énergie Éolienne réclame une "visibilité de long terme" propre à stimuler les investissements.
Besoin d'infrastructures portuaires
Mais l'équation s'annonce complexe: "Il faudra des investissements énormes pour les connexions en mer et le renforcement du réseau sur terre", explique-t-on chez WindEurope, lobby européen du secteur. En outre, "il faudra investir 6,5 milliards d'euros dans les ports sur les dix prochaines années, tous les équipements pour les éoliennes y transitent, nécessitant beaucoup d'espace, des quais pour des lourdes charges, des mouillages profonds". Le coût global de l'énergie éolienne en mer a chuté de 44 % en dix ans et évoluait entre 45 et 79 euros le mégawatheure en 2019. "Mais cela suppose de lourds investissements au démarrage. Minimiser les coûts de financement est crucial, et la stabilisation des revenus (sur la durée) est centrale" pour décrocher des taux bas auprès des banques, explique Giles Dickson, patron de WindEurope.
Pour Bruxelles, l'enjeu est également stratégique : "Les énergies renouvelables en mer sont déjà une réussite européenne, avec un leadership technologique et industriel", a rappelé Frans Timmermans. Plus de 40 % des capacités mondiales d'éolien en mer se situent en Europe, et quelque 90 % des capacités européennes ont été produites par des entreprises basées dans l'UE. Les Européens détiennent aussi 66 % des brevets du globe dans l'énergie marémotrice.