La filière française de l'hydrogène attend le feu vert de l'UE pour investir

Les industriels français de l'hydrogène s'impatientent et souhaiteraient recevoir "au plus vite", d'ici fin juin, un feu vert de la direction générale de la concurrence européenne pour pouvoir lancer les investissements prévus autour de l'hydrogène.
"Afin d'atteindre les très ambitieux objectifs affichés [par la Commission européenne, NDLR], il est impératif que l'instruction des Projets importants d'intérêt européen commun (PIIEC) se termine au plus vite et qu'un accord soit donné sur le mécanisme de soutien à la production d'hydrogène décarboné" a indiqué Philippe Boucly, président de l'association France Hydrogène.

Cette demande fait suite à la présentation par la Commission du plan "RePower EU" prévoyant notamment une accélération des énergies renouvelables en Europe pour s'affranchir le plus vite possible des importations de gaz russe.

Un doublement des objectifs

Dans ce cadre, le plan européen prévoit notamment un doublement des objectifs en matière de production et d'importation d'hydrogène décarboné, à 20 millions de tonnes par an d'ici 2030, au lieu de 10 millions de tonnes fixées comme objectif initial par la Commission en juillet 2020, avant le démarrage de la guerre en Ukraine.

"On est un peu soumis à des injonctions contradictoires, l'UE donne un signal très fort pour ses objectifs, mais les industriels européens ne peuvent pas prendre de décision d'investissement tant qu'ils n'ont pas reçu les feux verts attendus sur la possibilité de soutiens publics", a indiqué Philippe Boucly.

Dix-huit États européens ont soumis à la direction de la concurrence de la Commission quelque 120 projets au total portant sur des investissements liés à l'hydrogène, selon lui. La Commission devait répondre avant fin 2021 mais a dû repousser les délais, devant l'afflux de dossiers.

Les PIIEC sont des systèmes de financement mis au point par l'Europe permettant de déroger aux règles normales de la concurrence internationale, dans le cas de technologies de rupture essentielles, mais non encore rentables.

Ils sont aussi destinés à soutenir la recherche et le développement. Dans ce cadre, la France a déposé quinze projets : dix portent sur des usines d'électrolyseurs (gigafactories) pour la production d'hydrogène décarboné, de piles à combustible ou de réservoirs pour transporter de l'hydrogène. Les cinq autres sont des projets de territoires pour développer la production d'hydrogène sur des cimenteries ou des sites industriels (bassin normand, Marseille, Dunkerque...).

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