Neutralité carbone, énergies propres... la major britannique réaffirme ses objectifs de décarbonation, quand bien même le fonds activiste londonien Bluebell juge ses ambitions "irrationnelles".
Murray Auchincloss, directeur général de BP, souhaite en effet passer d'une "compagnie pétrolière internationale à une société énergétique intégrée". Il n'a eu de cesse de dire qu'il s'inscrivait dans la même stratégie que son prédécesseur, Bernard Looney, qui avait insufflé en 2020 une ambitieuse stratégie de neutralité carbone – sur laquelle il avait finalement donné un coup de frein l'an dernier. "Nous sommes confiants dans notre stratégie (...) et déterminés à accroître la valeur à long terme pour nos actionnaires", a confirmé Murray Auchincloss.
Une conjoncture actuelle délicate
Ces résultats positifs sont toutefois à nuancer, car le bénéfice hors éléments exceptionnels, indicateur le plus suivi par les marchés, a fondu de moitié, à 13,8 milliards de dollars, souffrant notamment de "la baisse des marges de raffinage et de la baisse des performances des ventes de pétrole", a indiqué BP.
Comme les autres majors du secteur, BP avait profité un an plus tôt de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine. Les cours ont reflué depuis les sommets de 2022, même s'ils restent à des niveaux élevés.
Pour le seul quatrième trimestre, son bénéfice net s'est aussi très fortement réduit sur un an, passant de 10,8 milliards de dollars à moins de 400 millions.
Une stratégie de rachat d'actions
De fait, le groupe n'oublie pas ses actionnaires et a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions de 1,75 milliard de dollars au titre du quatrième trimestre 2023, et prévoit 3,5 milliards de dollars de plus pour le premier semestre 2024.
Le groupe dit prévoir, en outre, "des rachats d'actions d'au moins 14 milliards de dollars jusqu'en 2025", et a aussi annoncé une hausse de 10 % sur un an de son dividende pour le quatrième trimestre.