La Commission européenne a mené des inspections surprises en Allemagne dans des locaux de la compagnie russe Gazprom qu'elle suspecte d'avoir fait monter les prix du gaz en Europe en abusant de sa position dominante.
La Russie est soupçonnée depuis l'an dernier d'avoir restreint l'offre de gaz en Europe pour provoquer une flambée des prix qui s'est encore aggravée depuis le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine fin février. L'exécutif européen a reconnu avoir procédé à des inspections, en lien avec l'autorité allemande de la concurrence, "dans les locaux de plusieurs entreprises actives dans la fourniture, le transport et le stockage du gaz naturel en Allemagne".
Bruxelles n'a pas confirmé que l'enquête visait le géant Gazprom, mais deux sources européennes ont indiqué que les investigations, qui avaient eu lieu le 30 mars concernaient des locaux du groupe russe et de sa filiale de distribution de gaz naturel Wingas, comme l'avait d'abord révélé l'agence Bloomberg. "Les inspections inopinées constituent une étape préliminaire de l'enquête sur des pratiques anticoncurrentielles présumées. Le fait que la Commission procède à de telles inspections ne signifie pas que les entreprises sont coupables de comportements anticoncurrentiels et ne préjuge pas de l'issue de l'enquête elle-même", a précisé l'exécutif européen.
L'Ukraine avait annoncé en décembre avoir porté plainte contre Gazprom auprès de la Commission européenne, gardienne de la concurrence au sein de l'UE, accusant le groupe gazier de "créer un manque artificiel de gaz". Le groupe public ukrainien Naftogaz avait accusé Gazprom d'avoir "brusquement réduit la vente de son gaz sur le marché européen au comptant" tout en "bloquant" les fournitures d'autres groupes russes et le transit vers l'Europe, via la Russie, du gaz provenant d'Asie centrale. "C'est la raison clé de la crise et de la flambée record des prix en Europe", avait déclaré le PDG de Naftogaz, Iouri Vitrenko.
La guerre contre l'Ukraine lancée le 24 février a fait s'envoler encore plus haut le cours du gaz européen de référence qui a culminé à 345 euros le mégawattheure le 7 mars, un niveau jamais atteint. Il a depuis reflué, sans jamais passer durablement sous la barre des 100 euros, et s'élevait à 125 euros le 31 mars en fin de matinée, contre moins de 50 euros l'an dernier à la même période.
Un embargo mitigé
Le conflit a révélé l'extrême dépendance de l'UE envers le gaz russe, qui représente 40 % de sa consommation, et limite sa capacité d'action contre Moscou. Les Vingt-Sept, qui ont adopté des sanctions sans précédent depuis le début de la guerre, se sont abstenus de viser le secteur gazier bien qu'il soit une source de revenu essentielle pour la Russie qui peut ainsi financer son effort de guerre.
Kiev réclame l'arrêt des importations d'hydrocarbures russes. Le 31 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Pays-Bas, qui possèdent le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe, de mettre en œuvre un tel boycottage "pour ne pas payer des milliards pour la guerre.
Mais la première économie européenne, l'Allemagne, à l'instar de l'Italie et d'autres pays d'Europe centrale, met en garde contre la récession violente que provoquerait un embargo. Elle estime qu'elle ne pourra pas se passer de gaz russe avant mi-2024. Berlin et Vienne ont activé un plan d'urgence pour gérer leur approvisionnement, afin de se préparer à un scénario d'arrêt des livraisons par Moscou. En Autriche, le niveau atteint 13 % des capacités de stockage.
Les 27 de l'UE ont décidé le 25 mars de donner mandat à la Commission européenne pour effectuer des achats groupés de gaz pour négocier des prix plus avantageux. Bruxelles s'est fixé pour objectif de réduire des deux tiers dès cette année les achats européens de gaz russe. La Commission négocie déjà avec les principaux pays producteurs (Norvège, Qatar, Algérie) et a annoncé un accord avec Washington pour que les États-Unis augmentent leurs livraisons de gaz naturel liquéfié.
Bruxelles n'a pas confirmé que l'enquête visait le géant Gazprom, mais deux sources européennes ont indiqué que les investigations, qui avaient eu lieu le 30 mars concernaient des locaux du groupe russe et de sa filiale de distribution de gaz naturel Wingas, comme l'avait d'abord révélé l'agence Bloomberg. "Les inspections inopinées constituent une étape préliminaire de l'enquête sur des pratiques anticoncurrentielles présumées. Le fait que la Commission procède à de telles inspections ne signifie pas que les entreprises sont coupables de comportements anticoncurrentiels et ne préjuge pas de l'issue de l'enquête elle-même", a précisé l'exécutif européen.
L'Ukraine avait annoncé en décembre avoir porté plainte contre Gazprom auprès de la Commission européenne, gardienne de la concurrence au sein de l'UE, accusant le groupe gazier de "créer un manque artificiel de gaz". Le groupe public ukrainien Naftogaz avait accusé Gazprom d'avoir "brusquement réduit la vente de son gaz sur le marché européen au comptant" tout en "bloquant" les fournitures d'autres groupes russes et le transit vers l'Europe, via la Russie, du gaz provenant d'Asie centrale. "C'est la raison clé de la crise et de la flambée record des prix en Europe", avait déclaré le PDG de Naftogaz, Iouri Vitrenko.
La guerre contre l'Ukraine lancée le 24 février a fait s'envoler encore plus haut le cours du gaz européen de référence qui a culminé à 345 euros le mégawattheure le 7 mars, un niveau jamais atteint. Il a depuis reflué, sans jamais passer durablement sous la barre des 100 euros, et s'élevait à 125 euros le 31 mars en fin de matinée, contre moins de 50 euros l'an dernier à la même période.
Un embargo mitigé
Le conflit a révélé l'extrême dépendance de l'UE envers le gaz russe, qui représente 40 % de sa consommation, et limite sa capacité d'action contre Moscou. Les Vingt-Sept, qui ont adopté des sanctions sans précédent depuis le début de la guerre, se sont abstenus de viser le secteur gazier bien qu'il soit une source de revenu essentielle pour la Russie qui peut ainsi financer son effort de guerre.
Kiev réclame l'arrêt des importations d'hydrocarbures russes. Le 31 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Pays-Bas, qui possèdent le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe, de mettre en œuvre un tel boycottage "pour ne pas payer des milliards pour la guerre.
Mais la première économie européenne, l'Allemagne, à l'instar de l'Italie et d'autres pays d'Europe centrale, met en garde contre la récession violente que provoquerait un embargo. Elle estime qu'elle ne pourra pas se passer de gaz russe avant mi-2024. Berlin et Vienne ont activé un plan d'urgence pour gérer leur approvisionnement, afin de se préparer à un scénario d'arrêt des livraisons par Moscou. En Autriche, le niveau atteint 13 % des capacités de stockage.
Les 27 de l'UE ont décidé le 25 mars de donner mandat à la Commission européenne pour effectuer des achats groupés de gaz pour négocier des prix plus avantageux. Bruxelles s'est fixé pour objectif de réduire des deux tiers dès cette année les achats européens de gaz russe. La Commission négocie déjà avec les principaux pays producteurs (Norvège, Qatar, Algérie) et a annoncé un accord avec Washington pour que les États-Unis augmentent leurs livraisons de gaz naturel liquéfié.