"Vous allez produire de l'énergie dans la région de Dakhla (Sahara occidental), vous allez en avoir besoin dans la grande métropole de Casablanca, il faut construire des réseaux électriques pour transporter cette énergie. Je vous confirme que nous sommes prêts à participer au financement de cette infrastructure", a indiqué Bruno Le Maire durant un forum d'affaires Maroc-France à Rabat.
Début avril, le ministre français au Commerce extérieur Franck Riester, en visite à Casablanca, avait déclaré que Proparco, filiale de l'Agence française de développement (AFD), pourrait contribuer au financement d'une ligne à haute tension entre Dakhla et Casablanca.
Le Sahara occidental est contrôlé à environ 80 % par le Maroc, mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie. Depuis la reconnaissance par Washington fin 2020 de sa souveraineté sur cette ancienne colonie espagnole, le Maroc fait pression pour rallier Paris à sa position.
Vers une coopération dans le domaine nucléaire
Plus tôt dans la journée, Bruno Le Maire a plaidé pour le renforcement de la coopération "en matière d'énergie décarbonée entre la France et le Maroc. Ça va concerner l'hydrogène, l'éolien, le solaire".
À l'issue d'une rencontre avec son homologue marocaine Nadia Fettah, le ministre français a aussi proposé "une coopération dans le domaine nucléaire, avec des réacteurs de petite ou de moyenne taille" au Maroc, qui ne dispose pas de telles centrales pour la production d'énergie.
Pour sa part, Nadia Fettah a indiqué que le chantier de l'énergie "représente parfaitement la vision que nous avons de ce partenariat renouvelé".
Le royaume a fortement misé ces 15 dernières années sur les énergies renouvelables, qui fournissent 38 % de l'électricité produite actuellement, et ambitionne d'atteindre 52 % en 2030. Le pays espère également se positionner sur le marché de l'hydrogène vert.
Vers une participation française au développement ferroviaire
La mobilité ferroviaire a également été au cœur des discussions entre les deux ministres alors que le royaume souhaite réaliser l'extension de sa ligne à grande vitesse (LGV) pour desservir Agadir, au sud du pays.
La première tranche de cette ligne, reliant depuis 2018 Tanger (au nord) à Casablanca (à l'ouest), avait été réalisée par l'entreprise française Alstom. Deux groupes de travail vont être créés pour se pencher sur ces deux volets de coopération, selon le ministre français.
Bruno Le Maire est le troisième ministre français à visiter le Maroc cette semaine dans le cadre du réchauffement des relations entre les deux alliés historiques, secouées depuis 2021 par une crise inédite.
La rédaction (avec l'AFP)