Pour grossir aux États-Unis, le groupe français Nexans mise sur l'essor des éoliennes en mer et le renouvellement du réseau électrique, deux priorités de l'administration Biden.
Nexans a inauguré une usine de câbles sous-marins aux États-Unis. Le groupe avait déjà un site au bord de l'eau sur la côte est du pays, à Charleston, en Caroline du Sud, pour fabriquer des câbles de haute tension terrestre. Il a décidé fin 2018 d'y investir 200 millions de dollars pour construire des câbles pouvant relier les fermes éoliennes en mer et être transférés directement sur un navire.
"C'était un pari par rapport au gouvernement de l'époque", Donald Trump s'étant publiquement opposé aux éoliennes à plusieurs reprises, raconte Christopher Guérin, directeur général de Nexans. "Mais on voit arriver depuis quatre ans une tendance de fond sur l'électrification", explique-t-il.
Plusieurs États, dont celui de New York ou du Massachusetts, travaillent sur de grands projets de fermes éoliennes au large de leurs côtes depuis plusieurs années. La seule ville de New York a annoncé fin septembre 2021 vouloir investir 191 millions de dollars sur quinze ans dans le secteur.
Sous l'impulsion de Joe Biden, le gouvernement américain a annoncé en mars 2021 son intention de produire 30 gigawatts (GW) d'énergie éolienne dans le pays d'ici à 2030. À titre de comparaison, une centrale nucléaire en produit environ 1 GW. "Les fermes éoliennes, on en parle depuis plus de dix ans, rappelle Christopher Guérin. La grande différence aujourd'hui, c'est que le coût a baissé."
Les fermes en cours de conception sont généralement placées entre 50 et 120 kilomètres des côtes, pour la protection de la biodiversité et du paysage, mais aussi pour profiter de vents plus forts. Au bénéfice de Nexans puisque la longueur des câbles nécessaires s'allonge.
"Aux États-Unis, les projets se font beaucoup plus vite et beaucoup plus fort", car ils profitent de dix années d'expérience en Europe, souligne le dirigeant. L'usine de Charleston est la seule dans le pays à fabriquer des câbles sous-marins et ce "made in America" profite au groupe qui, selon son directeur, a capté "60 % des parts du marché [de la connexion des éoliennes en mer] pour les six prochaines années".
Réseau électrique vieillissant
Nexans a annoncé en février vouloir se concentrer exclusivement sur l'électrification et se délester d'ici 2024 de ses activités dans les autres secteurs comme les télécoms ou l'industrie. Mais le groupe, qui a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros, mise aussi sur le renouvellement du réseau électrique aux États-Unis.
"Comme dans tous les pays développés, le réseau américain a été construit après la Seconde guerre mondiale. Il était pensé pour les énergies thermiques, avec des hydrocarbures", explique Christopher Guérin. L'administration de Joe Biden souhaite que l'électricité ne soit plus, dans son ensemble, une source d'émissions polluantes d'ici 2035 et a prévu plusieurs milliards de dollars pour la modernisation du réseau dans son grand plan sur les infrastructures adopté début novembre.
Le groupe français compte aussi sur les investisseurs américains, qui détiennent désormais environ 30 % de son capital.
Sa stratégie centrée sur l'électrification lui vaut "un très gros buzz" aux États-Unis parmi des fonds cherchant de plus en plus à "verdir" leurs placements, assure Christopher Guérin.
L'intérêt grandissant pour l'électrification, qu'il s'agisse des énergies renouvelables ou des voitures, devrait toutefois rapidement faire face selon lui à une pénurie de cuivre, au centre des câbles. La consommation du métal rouge était de 9 millions de tonnes en 1995, de 20 millions actuellement et devrait monter, selon les simulations de Nexans, à 35 millions de tonnes en 2030.
Même s'il est possible de recycler assez efficacement le cuivre, "il va y avoir rapidement une bagarre, comme pour les métaux rares", prédit-il.
"C'était un pari par rapport au gouvernement de l'époque", Donald Trump s'étant publiquement opposé aux éoliennes à plusieurs reprises, raconte Christopher Guérin, directeur général de Nexans. "Mais on voit arriver depuis quatre ans une tendance de fond sur l'électrification", explique-t-il.
Plusieurs États, dont celui de New York ou du Massachusetts, travaillent sur de grands projets de fermes éoliennes au large de leurs côtes depuis plusieurs années. La seule ville de New York a annoncé fin septembre 2021 vouloir investir 191 millions de dollars sur quinze ans dans le secteur.
Sous l'impulsion de Joe Biden, le gouvernement américain a annoncé en mars 2021 son intention de produire 30 gigawatts (GW) d'énergie éolienne dans le pays d'ici à 2030. À titre de comparaison, une centrale nucléaire en produit environ 1 GW. "Les fermes éoliennes, on en parle depuis plus de dix ans, rappelle Christopher Guérin. La grande différence aujourd'hui, c'est que le coût a baissé."
Les fermes en cours de conception sont généralement placées entre 50 et 120 kilomètres des côtes, pour la protection de la biodiversité et du paysage, mais aussi pour profiter de vents plus forts. Au bénéfice de Nexans puisque la longueur des câbles nécessaires s'allonge.
"Aux États-Unis, les projets se font beaucoup plus vite et beaucoup plus fort", car ils profitent de dix années d'expérience en Europe, souligne le dirigeant. L'usine de Charleston est la seule dans le pays à fabriquer des câbles sous-marins et ce "made in America" profite au groupe qui, selon son directeur, a capté "60 % des parts du marché [de la connexion des éoliennes en mer] pour les six prochaines années".
Réseau électrique vieillissant
Nexans a annoncé en février vouloir se concentrer exclusivement sur l'électrification et se délester d'ici 2024 de ses activités dans les autres secteurs comme les télécoms ou l'industrie. Mais le groupe, qui a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros, mise aussi sur le renouvellement du réseau électrique aux États-Unis.
"Comme dans tous les pays développés, le réseau américain a été construit après la Seconde guerre mondiale. Il était pensé pour les énergies thermiques, avec des hydrocarbures", explique Christopher Guérin. L'administration de Joe Biden souhaite que l'électricité ne soit plus, dans son ensemble, une source d'émissions polluantes d'ici 2035 et a prévu plusieurs milliards de dollars pour la modernisation du réseau dans son grand plan sur les infrastructures adopté début novembre.
Le groupe français compte aussi sur les investisseurs américains, qui détiennent désormais environ 30 % de son capital.
Sa stratégie centrée sur l'électrification lui vaut "un très gros buzz" aux États-Unis parmi des fonds cherchant de plus en plus à "verdir" leurs placements, assure Christopher Guérin.
L'intérêt grandissant pour l'électrification, qu'il s'agisse des énergies renouvelables ou des voitures, devrait toutefois rapidement faire face selon lui à une pénurie de cuivre, au centre des câbles. La consommation du métal rouge était de 9 millions de tonnes en 1995, de 20 millions actuellement et devrait monter, selon les simulations de Nexans, à 35 millions de tonnes en 2030.
Même s'il est possible de recycler assez efficacement le cuivre, "il va y avoir rapidement une bagarre, comme pour les métaux rares", prédit-il.