Déjà riche – voire "envahie" pour certains – par des dizaines d'éoliennes sur la terre ferme, la Charente-Maritime voit d'un œil méfiant le projet, à l'horizon 2030, d'un parc en pleine mer au large de l'île d'Oléron.
Lorsque le comité interministériel de la mer a décidé, en janvier 2021, de saisir la commission du débat public, le projet portait sur un parc d'une puissance de 500 à 1.000 MW, sur une zone de 320 km2 à une dizaine de km en mer au sud-ouest de l'île d'Oléron. Soit de 50 à 80 éoliennes.
Finalement, lorsque le débat public s'est ouvert en septembre dernier, l’État a proposé un second parc, d'une puissance de 1.000 MW, poussant l'emprise en mer à 743 km2 à une trentaine de km au large des îles de Ré et d'Oléron.
En 2016, avant son lancement, ce projet était espéré au niveau local, avec la promesse d'une petite centaine d'emplois créés. Mais à cette époque, il évoquait une emprise de 120 km2 seulement. Mais son extension, au vu des projets du gouvernement d'accélérer la transition énergétique avec l'éolien en mer, et sa localisation, effrayent désormais les collectivités.
D'autant qu'avec 131 éoliennes sur la terre ferme – près de 350 si tous les projets aboutissent – les campagnes du département sont "envahies" par l'éolien, fulmine Michel Broncard, président de l'association Vent de colère.
À moins de dix jours du compte rendu des débats, seule la communauté d'agglomération de La Rochelle s'est montrée favorable au parc en mer, arguant de la nécessaire contribution des territoires à la préservation du climat, mais assortie de recommandations, garanties pour l’environnement, etc.
Zone protégée
L'association Ré Avenir, dédiée aux enjeux climatiques sur l'île de Ré, le défend mais remanié, pour un "parc installé à environ 40 km des côtes et à 70 m de profondeur", plaide sa présidente Isabelle Vétois. En revanche, c'est non pour la communauté de communes de l'île de Ré, "non, mais" pour Oléron, selon son président Michel Parent, "ce n'est pas un refus brutal mais un refus du dossier actuel dans le Parc naturel".
Car ce territoire marin est très protégé, dans des zones de protection ZPS et ZSC pour ses oiseaux, sa faune et sa flore. Le futur parc, classé zone Natura 2000 depuis 2009, fait aussi partie intégrante du parc naturel marin des estuaires de la Gironde et de la mer des Pertuis, qui court de la Gironde à la Vendée. "Depuis la création de la première réserve naturelle nationale en 1976, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) travaille pour protéger ces lieux", s'étrangle le Rétais Dominique Chevillon.
Vice-président de la LPO, il rappelle que "l’État nous en a confié la gestion. Et là, il change complètement de doctrine pour proposer une zone industrielle éolienne marine en plein milieu ! En plein sur une voie migratoire des oiseaux d'une importance européenne ! Alors même que la zone des pertuis charentais est une nurserie pour les poissons !".
Un collectif Nemo (Non à l'éolien marin à Oléron) a lancé une pétition pour dénoncer ces "éoliennes géantes (quatre fois la hauteur du phare de Cordouan, 50 m de plus que la Tour Montparnasse)".
Craintes des pêcheurs
Pour les pêcheurs aussi, la zone projetée est "une zone privilégiée de travail située quasiment pile devant la Cotinière, le plus gros port de pêche de Charente-Maritime", affirme au quotidien "Sud Ouest" Philippe Micheau, le président du comité départemental des pêches. Les pêcheurs redoutent l'interdiction définitive d'y jeter leurs filets. "Ce n’est pas aux pêcheurs de s’adapter au parc éolien, mais au parc de s’adapter à nous", dit-il encore.
Le Conseil départemental pour sa part "refuse le débat en l'état", dit l'élu DVD Jean Prou, président du Parc naturel marin, "on veut que l’État présente un projet précis, avec le nombre d'hélices, leur emplacement, la technologie retenue et que soient réellement mesurés les impacts environnementaux".
Finalement, lorsque le débat public s'est ouvert en septembre dernier, l’État a proposé un second parc, d'une puissance de 1.000 MW, poussant l'emprise en mer à 743 km2 à une trentaine de km au large des îles de Ré et d'Oléron.
En 2016, avant son lancement, ce projet était espéré au niveau local, avec la promesse d'une petite centaine d'emplois créés. Mais à cette époque, il évoquait une emprise de 120 km2 seulement. Mais son extension, au vu des projets du gouvernement d'accélérer la transition énergétique avec l'éolien en mer, et sa localisation, effrayent désormais les collectivités.
D'autant qu'avec 131 éoliennes sur la terre ferme – près de 350 si tous les projets aboutissent – les campagnes du département sont "envahies" par l'éolien, fulmine Michel Broncard, président de l'association Vent de colère.
À moins de dix jours du compte rendu des débats, seule la communauté d'agglomération de La Rochelle s'est montrée favorable au parc en mer, arguant de la nécessaire contribution des territoires à la préservation du climat, mais assortie de recommandations, garanties pour l’environnement, etc.
Zone protégée
L'association Ré Avenir, dédiée aux enjeux climatiques sur l'île de Ré, le défend mais remanié, pour un "parc installé à environ 40 km des côtes et à 70 m de profondeur", plaide sa présidente Isabelle Vétois. En revanche, c'est non pour la communauté de communes de l'île de Ré, "non, mais" pour Oléron, selon son président Michel Parent, "ce n'est pas un refus brutal mais un refus du dossier actuel dans le Parc naturel".
Car ce territoire marin est très protégé, dans des zones de protection ZPS et ZSC pour ses oiseaux, sa faune et sa flore. Le futur parc, classé zone Natura 2000 depuis 2009, fait aussi partie intégrante du parc naturel marin des estuaires de la Gironde et de la mer des Pertuis, qui court de la Gironde à la Vendée. "Depuis la création de la première réserve naturelle nationale en 1976, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) travaille pour protéger ces lieux", s'étrangle le Rétais Dominique Chevillon.
Vice-président de la LPO, il rappelle que "l’État nous en a confié la gestion. Et là, il change complètement de doctrine pour proposer une zone industrielle éolienne marine en plein milieu ! En plein sur une voie migratoire des oiseaux d'une importance européenne ! Alors même que la zone des pertuis charentais est une nurserie pour les poissons !".
Un collectif Nemo (Non à l'éolien marin à Oléron) a lancé une pétition pour dénoncer ces "éoliennes géantes (quatre fois la hauteur du phare de Cordouan, 50 m de plus que la Tour Montparnasse)".
Craintes des pêcheurs
Pour les pêcheurs aussi, la zone projetée est "une zone privilégiée de travail située quasiment pile devant la Cotinière, le plus gros port de pêche de Charente-Maritime", affirme au quotidien "Sud Ouest" Philippe Micheau, le président du comité départemental des pêches. Les pêcheurs redoutent l'interdiction définitive d'y jeter leurs filets. "Ce n’est pas aux pêcheurs de s’adapter au parc éolien, mais au parc de s’adapter à nous", dit-il encore.
Le Conseil départemental pour sa part "refuse le débat en l'état", dit l'élu DVD Jean Prou, président du Parc naturel marin, "on veut que l’État présente un projet précis, avec le nombre d'hélices, leur emplacement, la technologie retenue et que soient réellement mesurés les impacts environnementaux".