Émile-Huchet est l'une des deux seules centrales à charbon encore en activité en France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique). Toutes deux préparent leur conversion à la biomasse, mais le site de Saint-Avold veut devenir une "éco-plateforme" : elle prévoit d'autres projets, comme Emil'Hy (pour Émile-Huchet et hydrogène), qui doit permettre, à l'horizon 2027, une production d'hydrogène bas carbone et renouvelable. Après les études d'ingénierie, la concertation publique doit débuter fin février.
Le groupe GazelEnergie, exploitant du site et maître d'ouvrage, avec l'appui de GRT gaz, a précisé que le projet Emil'Hy prévoyait l'implantation d'unités de production d'hydrogène par électrolyse de l'eau. Cette technique "permet de séparer l'oxygène de l'hydrogène", rappelle Romain Deshayes, directeur de projet chez GazelEnergie. "Aujourd'hui, l'hydrogène est produit principalement à base d'énergies fossiles et notre objectif, c'est de produire l'hydrogène de manière beaucoup plus vertueuse, avec de l'eau et de l'électricité" renouvelable et bas carbone, ajoute-t-il.
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D'ici 2030, 400 mégawatts seront produits par GazelEnergie à Saint-Avold, soit l'équivalent de 56.000 tonnes d'hydrogène par an, et jusqu'à 448.000 tonnes d'émissions de CO2 seront ainsi évitées chaque année, qui correspondraient aux rejets d'une ville de 50.000 habitants.
Une concertation pour prendre en compte les intérêts de tous
La concertation publique débutera le 27 février et durera jusqu'au 10 avril. Deux réunions publiques, en début et en fin de procédure seront proposées aux habitants des six communes concernées, sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP).
Pour intéresser et "ne pas lasser" les habitants de Moselle-est, qui ont déjà connu trois autres concertations publiques, GazelEnergie diversifiera ses méthodes d'information avec des réunions thématiques, mais également un site Web, des affiches et une exposition en mairie de Saint-Avold.
"Ça ne se fait plus comme avant : du temps des charbonnages où ils étaient les grands rois et ils régnaient sur tout, ils ne demandaient rien et ils faisaient, rappelle René Steiner, le maire de Saint-Avold. Aujourd'hui, on est dans la concertation, on est dans le dialogue. On est dans la prise en compte des intérêts des uns et des autres, et la prise en compte des exigences environnementales qu'on nous impose, mais qui sont nécessaires."
Dans un premier temps, l'hydrogène produit à Saint-Avold devrait alimenter l'aciériste allemand Stahl-Hoolding-Saar (SHS), situé à quelques dizaines de kilomètres, de l'autre côté de la frontière.
La rédaction (avec l'AFP)