L'aéroport Marseille-Provence, qui a vu son trafic de passagers diminuer de 99 % en avril, veut assumer son rôle dans le tissu économique local. Mais il demande une intervention de l'État pour protéger le secteur.
Le choc du Covid-19 est rude pour les aéroports, presque entièrement privés de trafic. À Marseille, la quasi-totalité des liaisons régulières passager est arrêté. Seules subsistent trois lignes, qui génèrent trois à cinq vols quotidiens en semaine – depuis et vers Paris-CDG (assurés par Air France), ainsi que Bastia et Ajaccio (Air Corsica) – et un vol Air France les samedis et dimanche. Des vols ponctuels sont aussi organisés, sanitaires ou de rapatriement, notamment de passagers et marins de paquebots accueillis au port de Marseille-Fos. Rome, Londres, Tunis, Manille, Bali ou Atlanta ont ainsi été récemment reliés à la Provence.
"En avril, l'aéroport a vu transiter 300 passagers par jour contre 30.000 habituellement, soit - 99 %", annonce Julien Boullay, directeur marketing et commercial d'Aéroport Marseille-Provence (AMP). La plateforme avait établi son record en 2019, avec 10,15 millions de passagers.
Le fret bouge encore
La société gestionnaire de l'aéroport, qui a regroupé toutes ses opérations passagers sur le Terminal 1B dès le 19 mars, a assisté à "l'effondrement de son trafic en à peine trois semaines". Celui-ci a diminué de 54,6 % comparé à mars 2019 côté voyageurs.
Côté fret, l'express "continue de fournir des volumes", constate Julien Boullay. Ce segment prépondérant dans le trafic avionné global "a reculé de 25,8 % en mars et de 50 % en avril, la croissance du e-commerce ne compensant pas la chute vertigineuse des échanges entre entreprises".
Quant au fret traditionnel (en baisse de 40 % en mars), qui représente habituellement près de 11 % du trafic total, il est relayé par la présence d'avions cargo vers l'Algérie et la Tunisie et bénéficie du maintien de vols passagers vers la Corse et Paris. La crise du Covid-19 a généré par ailleurs des vols charter freighters. Ils ont notamment permis d'importer plus de 5 millions de masques depuis Shanghai, au rythme de deux liaisons hebdomadaires depuis le 10 avril en en A340-300, précise le responsable fret Jean-Marc Boutigny. Ce dernier ajoute que "les navettes camions avec Paris-CDG, Luxembourg et Francfort fonctionnent normalement".
90 % de recettes en moins
Lorsque le couperet est tombé, la société a activé plan de continuité des activités, prévoyant un effectif minimal pour assurer ses fonctions vitales. Trois quarts du personnel est aujourd'hui en arrêt de travail (chômage partiel, garde d'enfants, congés, RTT).
La disparition du trafic occasionne une chute sans précédent du chiffre d'affaires de l'aéroport : "90 % des revenus proviennent du trafic aérien, sont liés au nombre de passagers. Nous ne recevons aucune subvention publique", explique Patrice Escorihuela, directeur administratif et financier d'AMP.
La société voit s'envoler 13 millions d'euros de recettes mensuelles sur 14 millions alors qu'elle continue de consommer 7 à 8 millions de trésorerie "car nous sommes une société à coûts fixes", affirme-t-il. AMP a emprunté 25 millions en mars et envisage de recourir aux prêts garantis par l'État.
"En avril, l'aéroport a vu transiter 300 passagers par jour contre 30.000 habituellement, soit - 99 %", annonce Julien Boullay, directeur marketing et commercial d'Aéroport Marseille-Provence (AMP). La plateforme avait établi son record en 2019, avec 10,15 millions de passagers.
Le fret bouge encore
La société gestionnaire de l'aéroport, qui a regroupé toutes ses opérations passagers sur le Terminal 1B dès le 19 mars, a assisté à "l'effondrement de son trafic en à peine trois semaines". Celui-ci a diminué de 54,6 % comparé à mars 2019 côté voyageurs.
Côté fret, l'express "continue de fournir des volumes", constate Julien Boullay. Ce segment prépondérant dans le trafic avionné global "a reculé de 25,8 % en mars et de 50 % en avril, la croissance du e-commerce ne compensant pas la chute vertigineuse des échanges entre entreprises".
Quant au fret traditionnel (en baisse de 40 % en mars), qui représente habituellement près de 11 % du trafic total, il est relayé par la présence d'avions cargo vers l'Algérie et la Tunisie et bénéficie du maintien de vols passagers vers la Corse et Paris. La crise du Covid-19 a généré par ailleurs des vols charter freighters. Ils ont notamment permis d'importer plus de 5 millions de masques depuis Shanghai, au rythme de deux liaisons hebdomadaires depuis le 10 avril en en A340-300, précise le responsable fret Jean-Marc Boutigny. Ce dernier ajoute que "les navettes camions avec Paris-CDG, Luxembourg et Francfort fonctionnent normalement".
90 % de recettes en moins
Lorsque le couperet est tombé, la société a activé plan de continuité des activités, prévoyant un effectif minimal pour assurer ses fonctions vitales. Trois quarts du personnel est aujourd'hui en arrêt de travail (chômage partiel, garde d'enfants, congés, RTT).
La disparition du trafic occasionne une chute sans précédent du chiffre d'affaires de l'aéroport : "90 % des revenus proviennent du trafic aérien, sont liés au nombre de passagers. Nous ne recevons aucune subvention publique", explique Patrice Escorihuela, directeur administratif et financier d'AMP.
La société voit s'envoler 13 millions d'euros de recettes mensuelles sur 14 millions alors qu'elle continue de consommer 7 à 8 millions de trésorerie "car nous sommes une société à coûts fixes", affirme-t-il. AMP a emprunté 25 millions en mars et envisage de recourir aux prêts garantis par l'État.