Volkswagen, en quête de fonds pour financer son ambitieuse stratégie dans l'électrique, a introduit en Bourse une part minoritaire de sa branche poids lourds, Traton, potentiel premier pas vers la simplification du groupe.
Vendredi 28 juin, Volkswagen a ouvert le capital de sa division poids lourds Traton. Il s'agit de la deuxième plus grande IPO européenne de l'année, portant sur 57,5 millions d'actions représentant 11,5 % du capital, ce qui a permis à Volkswagen de lever 1,56 milliard d'euros. Le titre de Traton a débuté vers 7 h 15 au prix de 27 euros à Francfort, soit exactement son prix d'introduction. Mais l'action a perdu à la clôture 2,04 % à 26,45 euros, dans un marché terminant en hausse de 1,04 %. À Stockholm, où Traton est également coté, le titre a aussi baissé, à près de 279 couronnes suédoises.
L'opération, prévue d'abord en avril mais suspendue mi-mars en raison d'un marché jugé défavorable, a pu finalement se faire à un prix d'introduction représentant le point bas de la fourchette de 27 à 33 euros évoquée auparavant. Étant donné les résultats financiers de Traton, "le prix est beaucoup trop bas", a commenté l'analyste Jürgen Pieper, de Metzler. "Les investisseurs sont sensibles au prix et réfléchissent bien où ils placent leur argent dans le contexte actuel", note Patrick Frowein, banquier d'affaires chez Deutsche Bank, qui a accompagné l'IPO.
Man, Scania et les camions VW
Avec 233.000 véhicules vendus en 2018, l'entité qui rassemble les marques Man, Scania et les camions VW vendus principalement en Amérique latine, pèse près de 26 milliards d'euros en chiffre d'affaires et emploie quelque 81.000 personnes.
L'objectif affiché pour Traton : plus de synergies internes et une expansion mondiale accélérée pour concurrencer Daimler et Volvo. Pour Volkswagen, qui récolte les recettes de l'IPO, il s'agit surtout d'argent frais utile pour financer les plus de 40 milliards d'euros investis en quelques années dans le cadre d'une ambitieuse stratégie électrique. Le groupe, qui a vu ses marges fondre et prévoit la suppression de milliers d'emplois, table sur 22 millions de voitures électriques vendues en dix ans.
L'ouverture aux investisseurs externes pour une de ses branches est également une première tentative de simplification de la structure du colosse allemand aux 12 marques et 640.000 employés. Volkswagen a multiplié ces dernières années les acquisitions et développé les services de mobilité, présentant notamment cette semaine son offre d'autopartage, des années après Daimler et BMW. Mais il a annoncé le mois dernier envisager la vente du fabricant de boîtes de vitesse Renk et de Man Energy Solutions, spécialiste des grands moteurs diesel pour bateaux.
Certains investisseurs et analystes sont par ailleurs mécontents de la faible valorisation du groupe (actuellement près de 75 milliards d'euros) malgré certaines marques de luxe très valorisées. Selon Jürgen Pieper, le titre de Volkswagen devrait "valoir au moins 250 euros" contre près de 150 euros actuellement - moins que le niveau atteint juste avant l'éclatement du "dieselgate" en septembre 2015.
Vendredi sur le parquet de Francfort, dont les gondoles avaient été décorées à grand frais dans une teinte vert-bleu propre au groupe, l'entrée en Bourse de Traton a été chaudement applaudie. Si Volkswagen avait envisagé un temps d'ouvrir jusqu'à 25 % du capital pour lever jusqu'à 6 milliards d'euros, "cela fait bien longtemps qu'il n'en était plus question", confiait un banquier présent. Volkswagen pourrait cependant augmenter le flottant jusqu'à ce niveau, indiquait récemment le directeur financier du groupe, Frank Witter.
Pour rassurer les investisseurs, Volkswagen avait annoncé qu'un des principaux fonds de pensions suédois, AMF, achèterait pour 200 millions d'euros d'actions pour devenir "actionnaire de référence". "Le marché est hésitant et l'industrie automobile est secouée, ce qui pourrait expliquer pourquoi Volkswagen voulait faire l'IPO maintenant, avant que la situation ne se détériore", estime Frida Bratt, économiste chez Nordnet en Suède.
De part sa taille, l'opération est la cinquième IPO dans le monde cette année, selon les analystes d'EY. Historiquement parmi les 10 plus grandes en Allemagne, elle reste bien en dessous de la plus importante entrée en Bourse de 2018, la division Santé de Siemens, avec un volume de 4,2 milliards d'euros.
L'opération, prévue d'abord en avril mais suspendue mi-mars en raison d'un marché jugé défavorable, a pu finalement se faire à un prix d'introduction représentant le point bas de la fourchette de 27 à 33 euros évoquée auparavant. Étant donné les résultats financiers de Traton, "le prix est beaucoup trop bas", a commenté l'analyste Jürgen Pieper, de Metzler. "Les investisseurs sont sensibles au prix et réfléchissent bien où ils placent leur argent dans le contexte actuel", note Patrick Frowein, banquier d'affaires chez Deutsche Bank, qui a accompagné l'IPO.
Man, Scania et les camions VW
Avec 233.000 véhicules vendus en 2018, l'entité qui rassemble les marques Man, Scania et les camions VW vendus principalement en Amérique latine, pèse près de 26 milliards d'euros en chiffre d'affaires et emploie quelque 81.000 personnes.
L'objectif affiché pour Traton : plus de synergies internes et une expansion mondiale accélérée pour concurrencer Daimler et Volvo. Pour Volkswagen, qui récolte les recettes de l'IPO, il s'agit surtout d'argent frais utile pour financer les plus de 40 milliards d'euros investis en quelques années dans le cadre d'une ambitieuse stratégie électrique. Le groupe, qui a vu ses marges fondre et prévoit la suppression de milliers d'emplois, table sur 22 millions de voitures électriques vendues en dix ans.
L'ouverture aux investisseurs externes pour une de ses branches est également une première tentative de simplification de la structure du colosse allemand aux 12 marques et 640.000 employés. Volkswagen a multiplié ces dernières années les acquisitions et développé les services de mobilité, présentant notamment cette semaine son offre d'autopartage, des années après Daimler et BMW. Mais il a annoncé le mois dernier envisager la vente du fabricant de boîtes de vitesse Renk et de Man Energy Solutions, spécialiste des grands moteurs diesel pour bateaux.
Certains investisseurs et analystes sont par ailleurs mécontents de la faible valorisation du groupe (actuellement près de 75 milliards d'euros) malgré certaines marques de luxe très valorisées. Selon Jürgen Pieper, le titre de Volkswagen devrait "valoir au moins 250 euros" contre près de 150 euros actuellement - moins que le niveau atteint juste avant l'éclatement du "dieselgate" en septembre 2015.
Vendredi sur le parquet de Francfort, dont les gondoles avaient été décorées à grand frais dans une teinte vert-bleu propre au groupe, l'entrée en Bourse de Traton a été chaudement applaudie. Si Volkswagen avait envisagé un temps d'ouvrir jusqu'à 25 % du capital pour lever jusqu'à 6 milliards d'euros, "cela fait bien longtemps qu'il n'en était plus question", confiait un banquier présent. Volkswagen pourrait cependant augmenter le flottant jusqu'à ce niveau, indiquait récemment le directeur financier du groupe, Frank Witter.
Pour rassurer les investisseurs, Volkswagen avait annoncé qu'un des principaux fonds de pensions suédois, AMF, achèterait pour 200 millions d'euros d'actions pour devenir "actionnaire de référence". "Le marché est hésitant et l'industrie automobile est secouée, ce qui pourrait expliquer pourquoi Volkswagen voulait faire l'IPO maintenant, avant que la situation ne se détériore", estime Frida Bratt, économiste chez Nordnet en Suède.
De part sa taille, l'opération est la cinquième IPO dans le monde cette année, selon les analystes d'EY. Historiquement parmi les 10 plus grandes en Allemagne, elle reste bien en dessous de la plus importante entrée en Bourse de 2018, la division Santé de Siemens, avec un volume de 4,2 milliards d'euros.