Plus de 40 % des conducteurs routiers, spécialisés dans le transport de produits dangereux, ont plus de 50 ans. Pour attirer de nouveaux candidats, la filière a mené une enquête sur l’attractivité de ce métier.
Le transport routier de matières dangereuses est estimée à 8,4 milliards de tonnes-kilomètres en France, soit 5 % des trafics du mode. Il est considéré en outre, comme essentiel dans plusieurs secteurs, tels que l’industrie de la chimie ou la distribution de carburants.
L'association française du transport routier de matières dangereuses (ATMD) a souligné les enjeux de recrutement que ses membres rencontraient, lors de son assemblée générale, le 1er juin.
Le besoin de conducteurs et conductrices a été confirmé, en particulier, par une étude sur l’attractivité de ce métier, présentée à cette occasion. Ses résultats ont montré que 40 % des chauffeurs en poste avaient plus de 50 ans et partiront à la retraite au cours des dix prochaines années.
Satisfaction sur la formation
Autres enseignements, 58 % exercent leur activité en zone courte et 69 % conduisent des ensembles articulés (31 % des porteurs). Enfin, 68 % sont titulaires d’une spécialité "ADR" et 32 % en possèdent deux ou plus. Les principales spécialités identifiées se répartissent entre les transports de gaz en citerne (25 %) ou conditionné (13 %), de carburants (21 %) et de produits chimiques (20 %).
La deuxième partie de l’étude a été réalisée sur la base d’un sondage auprès de conducteurs et conductrices en poste. Quel que soit leur âge, ils se déclarent satisfaits de leurs activités, à 77 %, et recommandent leur métier, dans les mêmes propositions.
S’agissant des formations spécifiques au transport de produits dangereux (ADR), 80 % les estiment adaptées aux enjeux de sécurité de leur profession. Sur les sites de chargement et de déchargement par exemple, ils reconnaissent "la clarté des consignes, les conditions de sécurité et la politesse".
Les sanitaires, les temps d’attente et la qualité globale des installations sont en revanche des points à améliorer, relève le sondage. Les autres contraintes citées concernent les temps de travail, les conditions de circulation et les horaires.
Féminisation discrète
L’étude de l’ATMD montre que 97 % des personnels de conduite sont des hommes. Le part de 3 % de femmes correspond à celle observée dans le transport routier de marchandises en Europe.
Toutefois, l’Association constate une progression du nombre de conductrices. Cette évolution devrait se confirmer, selon elle, avec le développement d’équipements moins lourds, comme les flexibles des véhicules, mais aussi de marchandises plus "propres", telles que les fluides cryogéniques.
Ces innovations sont susceptibles de changer les conditions de travail du métier de conducteur de produits dangereux. Leur activité est principalement consacrée à la manutention et pour seulement 30 % à la conduite.