Le fondateur et ex-patron de Nikola, une start-up fabriquant des camions électriques et à hydrogène, a été reconnu coupable de fraude pour avoir embelli les avancées et capacités de son entreprise auprès des investisseurs afin de faire monter l'action.
À l'issue d'un procès entamé mi-septembre devant un tribunal de Manhattan, les jurés ont reconnu Trevor Milton, 40 ans, coupable de trois chefs d'accusation sur quatre. "Trevor Milton a menti aux investisseurs de Nikola – encore et encore et encore, a réagi un porte-parole du bureau du procureur de New York. C'est de la fraude, pure et simple (...). Que cette affaire serve d'avertissement à toute personne qui joue trop avec la vérité afin de récupérer l'argent des investisseurs."
Les procureurs accusaient notamment l'entrepreneur d'avoir, sur les médias sociaux ou dans des interviews entre novembre 2019 et septembre 2020, exagéré les commandes passées, la capacité de l'entreprise à produire de l'hydrogène ou même d'avoir menti sur des prototypes. Ils lui reprochaient également d'avoir profité du fait que Nikola soit entré en Bourse en fusionnant avec une entreprise déjà cotée (une Spac), aux contraintes moins importantes en termes de diffusion d'informations au grand public qu'un processus traditionnel.
Pendant ce temps-là, l'action grimpait. Nikola a en effet fait des débuts remarqués à Wall Street en juin 2020, porté par l'enthousiasme des investisseurs pour une start-up se présentant comme le prochain Tesla sur le créneau des camions. Nikola avait même temporairement dépassé en Bourse la valeur du vénérable constructeur Ford. En septembre de cette même année, un partenariat prometteur avec General Motors semblait apporter une légitimité à la société basée à Phoenix (Arizona, ouest des Etats-Unis), fondée en 2015.
Mais l'entreprise avait été, quelques jours plus tard, emportée dans un tourbillon après un rapport de la société d'investissement Hindenburg Research affirmant que Nikola était une "fraude complexe fondée sur des dizaines de mensonges" racontés au fil des ans par son fondateur.
Tromperie en images
Le rapport mettait notamment en avant une vidéo montrant un prototype soi-disant fonctionnel ; il avait en fait été tracté en haut d'une colline avant de dévaler la pente. Peu de temps après, Trevor Milton avait démissionné de ses fonctions.
Face aux accusations des autorités américaines, émises dans une plainte en juillet 2021, le fondateur avait plaidé non coupable. Il est depuis en liberté après s'être acquitté d'une caution de 100 millions de dollars et devrait connaître sa peine en janvier, ont rapporté des médias américains.
Ses avocats ont fait valoir que lorsqu'il a pu faire des exagérations sur Nikola, ce n'était pas à destination des investisseurs mais à des amateurs d'automobiles ou des experts du secteur. Les documents officiels présentant la stratégie de l'entreprise transmis au gendarme américain des marchés financiers, la SEC, ont toujours été corrects, ont-ils assuré. Surtout, les déclarations pointées du doigt par l'accusation n'ont pas eu d'impact significatif sur le prix de l'action, avaient-ils cherché à démontrer.
Nikola a pour sa part déjà versé 125 millions de dollars au gendarme américain des marchés financiers, la SEC, pour solder des poursuites du même acabit. "Nous sommes heureux de clore ce chapitre et de nous concentrer sur la mise en œuvre de notre stratégie", a réagi une porte-parole du groupe. "Ni les procureurs ni Trevor Milton n'ont remis en question l'avenir prometteur de la société", a-t-elle aussi relevé. Le groupe monte doucement en puissance : au deuxième trimestre, il a produit 50 camions électriques. Il sera dirigé à partir de janvier par Michael Lohscheller, ancien patron d'Opel.
Les procureurs accusaient notamment l'entrepreneur d'avoir, sur les médias sociaux ou dans des interviews entre novembre 2019 et septembre 2020, exagéré les commandes passées, la capacité de l'entreprise à produire de l'hydrogène ou même d'avoir menti sur des prototypes. Ils lui reprochaient également d'avoir profité du fait que Nikola soit entré en Bourse en fusionnant avec une entreprise déjà cotée (une Spac), aux contraintes moins importantes en termes de diffusion d'informations au grand public qu'un processus traditionnel.
Pendant ce temps-là, l'action grimpait. Nikola a en effet fait des débuts remarqués à Wall Street en juin 2020, porté par l'enthousiasme des investisseurs pour une start-up se présentant comme le prochain Tesla sur le créneau des camions. Nikola avait même temporairement dépassé en Bourse la valeur du vénérable constructeur Ford. En septembre de cette même année, un partenariat prometteur avec General Motors semblait apporter une légitimité à la société basée à Phoenix (Arizona, ouest des Etats-Unis), fondée en 2015.
Mais l'entreprise avait été, quelques jours plus tard, emportée dans un tourbillon après un rapport de la société d'investissement Hindenburg Research affirmant que Nikola était une "fraude complexe fondée sur des dizaines de mensonges" racontés au fil des ans par son fondateur.
Tromperie en images
Le rapport mettait notamment en avant une vidéo montrant un prototype soi-disant fonctionnel ; il avait en fait été tracté en haut d'une colline avant de dévaler la pente. Peu de temps après, Trevor Milton avait démissionné de ses fonctions.
Face aux accusations des autorités américaines, émises dans une plainte en juillet 2021, le fondateur avait plaidé non coupable. Il est depuis en liberté après s'être acquitté d'une caution de 100 millions de dollars et devrait connaître sa peine en janvier, ont rapporté des médias américains.
Ses avocats ont fait valoir que lorsqu'il a pu faire des exagérations sur Nikola, ce n'était pas à destination des investisseurs mais à des amateurs d'automobiles ou des experts du secteur. Les documents officiels présentant la stratégie de l'entreprise transmis au gendarme américain des marchés financiers, la SEC, ont toujours été corrects, ont-ils assuré. Surtout, les déclarations pointées du doigt par l'accusation n'ont pas eu d'impact significatif sur le prix de l'action, avaient-ils cherché à démontrer.
Nikola a pour sa part déjà versé 125 millions de dollars au gendarme américain des marchés financiers, la SEC, pour solder des poursuites du même acabit. "Nous sommes heureux de clore ce chapitre et de nous concentrer sur la mise en œuvre de notre stratégie", a réagi une porte-parole du groupe. "Ni les procureurs ni Trevor Milton n'ont remis en question l'avenir prometteur de la société", a-t-elle aussi relevé. Le groupe monte doucement en puissance : au deuxième trimestre, il a produit 50 camions électriques. Il sera dirigé à partir de janvier par Michael Lohscheller, ancien patron d'Opel.