Transmanche : pour une meilleure convergence des règles franco-britanniques

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Les échanges économiques franco-britanniques reprennent après une forte chute due à la crise sanitaire et au Brexit. Pour soutenir cette reprise, les professionnels du transport incitent la France et le Royaume-Uni à harmoniser leurs procédures pour fluidifier la traversée de la Manche.
Les autorités britanniques ont annoncé le 28 avril un nouveau report des contrôles sanitaires et phytosanitaires (SPS) à leurs frontières. Prévus initialement en juillet 2022, ces contrôles sont désormais annoncés pour la fin de l'année prochaine.

"L'exigence de déclaration sûreté-sécurité sur les importations de l’Union européenne est également reportée à fin 2023", a précisé France Beury lors d’une table ronde de la CCI franco-britannique et du think tank Cross-Channel Institute, le 31 mai à Paris. Cette décision "illustre l'instabilité des règles sur le transmanche", a affirmé la directrice des affaires douanières européennes de l'Union TLF.

"Les procédures et les systèmes d'information britanniques et français doivent davantage converger", confrime Olivier Thouard, nouveau directeur adjoint des affaires douanières de Bolloré Transport & Logistics. Ce dernier s'accorde avec France Beury pour dire que c'est le bon moment.

La Grande-Bretagne prépare son nouveau modèle opérationnel définissant ses contrôles à l'importation. Sa publication est prévue cet automne. Parallèlement, les intervenants ont annoncé qu'un groupe de travail a été créé avec les douanes françaises "pour améliorer les procédures de son système d’information Brexit actuel".

Reprise des trafics

Le moment semble également opportun compte-tenu de la reprise des trafics transmanche après une forte diminution. Entre 2019 et 2021, les échanges entre la France et le Royaume-Uni ont chuté de 103 à 76 milliards d’euros, selon le Cross-Channel Institute. Entre-temps, le monde a traversé les premières vagues du Covid-19 et, plus localement, la "laborieuse" mise en œuvre du Brexit, survenue le 1er janvier 2021.

"Il est encore difficile d’estimer l’impact respectif des deux événements", reconnaît le think tank franco-britannique. Son analyse pour l'année 2021 montre toutefois une reprise des trafics qui, fret et passagers confondus, ont progressé de 12 % en valeur, à 4,7 milliards d’euros.

À l'instar des années précédentes, la balance de ces services de transport est toujours favorable à la France en 2021, dont les exportations totalisent 3 milliards d’euros (+ 15 %) et les importations depuis le Royaume-Uni 1,7 milliard d’euros (+ 6 %).

Compte-tenu des contraintes sanitaires, qui ont limité la mobilité des personnes l’an passé, ces évolutions concerneraient davantage le transport de fret. Elles se confirment en 2022, malgré les incertitudes dues à la guerre en Ukraine et à la hausse des coûts, notamment des carburants. À fin avril, le trafic des navettes ferroviaires fret de Getlink progressait de 20 % par exemple, bénéficiant aussi des lignes maritimes perturbées ou arrêtées de P&O à Calais.

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