La rencontre sur la multimodalité organisée au nouveau siège du port de Strasbourg a rempli son objectif de rassembler la profession du transport autour de l’enjeu du développement du rail et du fleuve.
Le nouveau siège du port de Strasbourg (Bas-Rhin), au cœur de son terminal Nord, s’est fait le lieu d’accueil du "Multimoday" le 30 septembre dernier. Quelque 180 professionnels du transport avaient répondu à l’invitation du Port autonome de discuter, exposer et découvrir les dernières tendances de la multimodalité.
S’il a fallu quelque peu pousser les murs pour accueillir plus de vingt exposants à l’intérieur du nouveau bâtiment, la connexion de celui-ci à l’eau et au rail ont rendu possibles des démonstrations de matériel : automoteur-barge de Danser, système Combi Châssis sur poids lourd et wagon léger de MMR (Multi Modal Rail) et du tractionnaire LIS (Logistic International Services), outil "Move-It" de déplacement de wagons jusqu’à 150 tonnes sur de courtes distances créé par Gillet.
Les quatre conférences ayant rythmé la journée ont porté respectivement sur l’intégration du transport multimodal dans la chaîne logistique de chargeurs (avec les témoignages du spécialiste de l’étanchéité Soprema, des Brasseries Kronenbourg pour leur remise en place du rail dans leur politique de transport et des Grands Moulins de Strasbourg pour leur participation à l’expérience locale de logistique urbaine), les atouts de Strasbourg comme point de "départ vers la destination monde", la présentation de divers outils d’opérateurs en faveur des transitions écologique et numérique, ainsi que les accompagnements financiers et techniques vers le report modal.
Le carré des potentiels ferroviaires
Dans cette table ronde-ci, VNF et SNCF Réseau ont souligné la montée en puissance de leur coopération marquée par la signature en juin dernier à Strasbourg de la première convention régionale de leur "alliance fer/fluvial" nationale en faveur de l’intermodalité. Frédéric Doisy, directeur délégué du Port autonome, a rappelé quant à lui les "potentiels multiples du ferroviaire" au niveau de l’infrastructure strasbourgeoise, "confirmées par les études et la réalité des 15 rotations hebdomadaires" vers Rotterdam, Anvers et Gevrey-Chambertin en Bourgogne.
Ce potentiel, selon Frédéric Doisy, "concerne le développement des lignes vers ces destinations existantes, les flux à développer avec les ports maritimes français, le prolongement de la Route de la soie alors que le camion capte aujourd’hui tous nos échanges avec le terminus européen de Duisbourg (Allemagne) et le ferroutage dans l’optique d’ériger Strasbourg comme point d’interconnexion avec l’Europe centrale et de l’Est".