Port de Mulhouse : l’exploitation va prendre l'accent suisse

L’infrastructure alsacienne boucle la nouvelle organisation de sa gestion et opte pour un partenariat public-privé avec l’arrivée d’un groupement mené par Swissterminal.
Les Ports de Mulhouse-Rhin sont en bonne voie pour la mise en place de leur nouvelle exploitation mais ils se donnent encore un peu de temps pour la peaufiner. 
Ils ont trouvé le partenaire privé qu’ils recherchaient : l’opérateur de terminaux conteneurs Swissterminal conduit le groupement qui entrera dans le capital de la nouvelle société de gestion à statut de Semop (société d’économie mixte à opération unique). "Ce groupement prendra une participation de 39 % dans la Semop. Il comprend les ports du Havre et de Marseille", précise Gilbert Stimpflin, président de la chambre de commerce et d’industrie du Grand Est et cheville ouvrière de la nouvelle organisation. 

Le reste du capital se répartira entre la Caisse des dépôts (10 %) et l’associé majoritaire, le Syndicat mixte ouvert (SMO) des Ports de Sud-Alsace, la nouvelle autorité concédante qui réunit la région Grand Est, VNF, la CCI Alsace Eurométropole, ainsi que les communautés d’agglomération de Mulhouse et de Saint-Louis. 
Cette société était restée seule en lice dans la dernière ligne droite des négociations, menées de gré à gré. Initialement, le groupement comprenait également l'opérateur portuaire dubaïote DP World qui s’est finalement retiré partiellement puisqu’il est devenu actionnaire à 44 % de Swissterminal au début de cette année.

Échéance repoussée à mi-2021

Toutefois, la mise en œuvre de la nouvelle concession et la création de la Semop seront décalées de six mois par rapport à l’échéance prévue du 1er janvier prochain. "Le candidat nous a demandé de repousser d’un mois le dépôt de son offre finale, au et de valider la modification de la composition d’équipe induite par le retrait de DP World. Nous avons accepté les deux points. Par ailleurs, nous préférons nous donner le temps supplémentaire nécessaire pour peaufiner la nouvelle organisation en délégation de service public", explique Marc Buchert, président du SMO. Lors de sa réunion du 1er décembre, le conseil syndical a dès lors, approuvé le cahier des charges des nouvelles concessions de trente ans et la prolongation de celles de la CCI locale jusqu’au 30 juin 2021, pour chacun des trois ports constitutifs des PMR : Ottmarsheim, Huningue et Île-Napoléon.

La période de transition sera également mise à profit pour affiner les montants d’investissements sur lesquels la Semop s’engagera. L’enveloppe se situe autour de 20 à 25 millions d’euros. Outre l’homogénéisation de la gestion du foncier, la nouvelle organisation vise à poursuivre la modernisation des infrastructures, qui avait connu un ralentissement compte tenu de la phase de latence ouverte depuis l’été 2017 par la création du SMO appelé à prendre le relais de la CCI. "Nous cherchions un mode opératoire qui conserve la gouvernance au local mais qui nous associe en même temps à des partenaires à vision mondiale offrant l’ouverture vers les façades maritimes, le développement des conteneurs et du multimodal, et la coopération avec les voisins suisses et allemands", souligne Gilbert Stimpflin. Le tour de table en train de se constituer réunit assurément ces critères. 

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