L'effet "pré-Brexit", dû à l'anticipation de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne, se poursuit. De longues files de poids lourds autour de Calais continuent de se former.
Quelque 16.000 camions étaient attendus mercredi 15 décembre autour de Calais tout au long de la journée entre la France et la Grande-Bretagne. L'affluence en milieu de semaine, après déjà une journée rouge la semaine dernière est "la plus forte qu'on ait connue depuis le début du mois", du "jamais vu" relève Paul-François Schira, sous-préfet en charge du Brexit.
Quelque 8.000 poids lourds devaient transiter à destination du Royaume-Uni mercredi, et autant de retour de la traversée de la Manche, estime-t-il. Contre 12.000 en moyenne quotidienne dans les deux sens.
Dans la matinée, des policiers filtraient déjà, à une quarantaine de kilomètres de Calais, des poids lourds à l'arrêt sur l'A16, pour réguler les flux. Des "zones de stockage" de camions en amont de Calais avaient aussi été activées par la préfecture pour prévenir l'engorgement total aux terminaux. En début d'après-midi, la congestion avait gagné les abords du tunnel sous la Manche et du port, avec des files à perte de vue. Comme à chaque occasion similaire, des dizaines de migrants tentaient du coup de s'introduire dans les remorques, dans un jeu du chat et de la souris avec les CRS, à haut-risque alors que le trafic se poursuivait sur d'autres voies.
"Il y a des problèmes avec les migrants, des gros problèmes", peste dans la file le camionneur roumain Marian Dobre, "pas content" du tout de la situation.
"L'Europe entière" en transit
"C'est de la folie. Moi c'est fini je ne refais plus le trajet pour l'Angleterre. À mon retour en Grèce, j'en parle à mon patron, je ne veux plus revenir", tranchait la veille Ioannis Arabatzis, un routier grec de retour du Royaume-Uni, lors d'une halte dans une station-service calaisienne.
Dès lundi, le préfet des Hauts-de-France, Michel Lalande avait mis en garde contre une "semaine difficile avec des flux extrêmement importants", car "c'est l'Europe entière qui commerce avec le Royaume-Uni qui passe par la Manche".
"Novembre est habituellement le mois de "pic" lié aux fêtes de fin d'année. Cette année, c'est décembre, parce que les industriels des deux côtés font du "stock"", explique Benoît Rochet, directeur général du port de Calais.
Sébastien Rivéra, secrétaire général de la fédération des transporteurs routiers (FNTR) du Pas-de-Calais, la gestion du trafic par la préfecture "n’est pas à la hauteur".
Sur les "zones de stockage", où l'attente dure des heures, "les conducteurs attendent dans le froid, coincés dans leurs cabines le long de l'autoroute, il n'y a pas de toilettes", décrit-il, évoquant de plus en plus d'arrêts maladie.
Aux bouchons côté français s'ajoutent les "difficultés côté anglais", soit au total "entre 15 et 20 heures d'attente de plus que d'habitude" pour un aller-retour, explique-t-il.
Espoir de fluidité à court terme
Le trafic local est aussi touché par ricochet: "les forces de l'ordre nous obligent à suivre l'autoroute. Quand il y a un camion bloqué, c'est 80 % de son chiffre d’affaires en moins", déplore Sébastien Berrier, gérant des transports Berrier, aux environs de Calais, qui livre principalement les chantiers sur la côte.
La FNTR avait demandé que les poids-lourds locaux et les internationaux soient différenciés, pour faciliter les délestages, avec une affichette posée derrière le pare-brise. La préfecture a annoncé son feu vert lundi, mais la mise en place est toujours en cours, selon Sébastien Rivéra.
Pour lui, comme pour les pouvoirs publics, cette situation augure de l'engorgement à craindre après le Brexit, malgré les mesures prises pour dématérialiser les formalités douanières dans le cadre du dispositif baptisé "frontière intelligente".
Mais à court terme, "parce que tout ce qui aura dû être vendu l'aura été", selon le préfet Michel Lalande, la ruée pré-Brexit fait espérer un mois de janvier plus calme, un reflux bienvenu pour roder les nouveaux mécanismes douaniers.
Quelque 8.000 poids lourds devaient transiter à destination du Royaume-Uni mercredi, et autant de retour de la traversée de la Manche, estime-t-il. Contre 12.000 en moyenne quotidienne dans les deux sens.
Dans la matinée, des policiers filtraient déjà, à une quarantaine de kilomètres de Calais, des poids lourds à l'arrêt sur l'A16, pour réguler les flux. Des "zones de stockage" de camions en amont de Calais avaient aussi été activées par la préfecture pour prévenir l'engorgement total aux terminaux. En début d'après-midi, la congestion avait gagné les abords du tunnel sous la Manche et du port, avec des files à perte de vue. Comme à chaque occasion similaire, des dizaines de migrants tentaient du coup de s'introduire dans les remorques, dans un jeu du chat et de la souris avec les CRS, à haut-risque alors que le trafic se poursuivait sur d'autres voies.
"Il y a des problèmes avec les migrants, des gros problèmes", peste dans la file le camionneur roumain Marian Dobre, "pas content" du tout de la situation.
"L'Europe entière" en transit
"C'est de la folie. Moi c'est fini je ne refais plus le trajet pour l'Angleterre. À mon retour en Grèce, j'en parle à mon patron, je ne veux plus revenir", tranchait la veille Ioannis Arabatzis, un routier grec de retour du Royaume-Uni, lors d'une halte dans une station-service calaisienne.
Dès lundi, le préfet des Hauts-de-France, Michel Lalande avait mis en garde contre une "semaine difficile avec des flux extrêmement importants", car "c'est l'Europe entière qui commerce avec le Royaume-Uni qui passe par la Manche".
"Novembre est habituellement le mois de "pic" lié aux fêtes de fin d'année. Cette année, c'est décembre, parce que les industriels des deux côtés font du "stock"", explique Benoît Rochet, directeur général du port de Calais.
Sébastien Rivéra, secrétaire général de la fédération des transporteurs routiers (FNTR) du Pas-de-Calais, la gestion du trafic par la préfecture "n’est pas à la hauteur".
Sur les "zones de stockage", où l'attente dure des heures, "les conducteurs attendent dans le froid, coincés dans leurs cabines le long de l'autoroute, il n'y a pas de toilettes", décrit-il, évoquant de plus en plus d'arrêts maladie.
Aux bouchons côté français s'ajoutent les "difficultés côté anglais", soit au total "entre 15 et 20 heures d'attente de plus que d'habitude" pour un aller-retour, explique-t-il.
Espoir de fluidité à court terme
Le trafic local est aussi touché par ricochet: "les forces de l'ordre nous obligent à suivre l'autoroute. Quand il y a un camion bloqué, c'est 80 % de son chiffre d’affaires en moins", déplore Sébastien Berrier, gérant des transports Berrier, aux environs de Calais, qui livre principalement les chantiers sur la côte.
La FNTR avait demandé que les poids-lourds locaux et les internationaux soient différenciés, pour faciliter les délestages, avec une affichette posée derrière le pare-brise. La préfecture a annoncé son feu vert lundi, mais la mise en place est toujours en cours, selon Sébastien Rivéra.
Pour lui, comme pour les pouvoirs publics, cette situation augure de l'engorgement à craindre après le Brexit, malgré les mesures prises pour dématérialiser les formalités douanières dans le cadre du dispositif baptisé "frontière intelligente".
Mais à court terme, "parce que tout ce qui aura dû être vendu l'aura été", selon le préfet Michel Lalande, la ruée pré-Brexit fait espérer un mois de janvier plus calme, un reflux bienvenu pour roder les nouveaux mécanismes douaniers.