Haropa devrait finir l’année avec une croissance de 30 % du nombre de conteneurs transportés en fluvial entre Le Havre et Gennevilliers. Un record imputé au geste de CMA CGM sur les THC, dont l’ampleur est pourtant moins importante que souhaité par les utilisateurs.
À l’occasion du salon Riverdating, le 30 novembre, le directeur général délégué de Haropa, Antoine Berbain, a salué la décision "très courageuse" de CMA CGM de prendre en charge les THC aux ports de Fos et du Havre à partir d’avril 2022.
Une décision très attendue par le monde fluvial, qui la réclamait de longue date pour se conformer à l’usage des ports d’Anvers ou de Rotterdam, où les "Terminal Handling Charges" (frais de manutention sur le terminal), facturées par le manutentionnaire au transporteur maritime, incluent le chargement des conteneurs sur véhicule terrestre, quel que soit le mode de transport.
Dans les ports français seul le chargement sur wagon ou remorque routière est inclus, tandis que les opérateurs de bateaux fluviaux se voient facturer la prestation. À Dunkerque, où la mutualisation des THC a eu lieu dès 2016, c’est cette décision qui semble à l’origine d’un fort développement du nombre de conteneurs transportés en fluvial.
Des effets tangibles
"La part modale du fluvial dans les conteneurs a doublé deux ans après la mutualisation des THC, pour atteindre 7 %", explique Maurice Georges, le directeur général du port. Ce taux de 7 % s’est, depuis, maintenu à ce niveau malgré la très forte augmentation du trafic conteneurisé au terminal des Flandres.
Sur la Seine aussi, la mutualisation des THC entre les différents modes terrestres semble à l’origine d’un regain d’utilisation du fluvial pour le transport de conteneurs. "Fin 2022, on constate une croissance de 30 % des volumes fluviaux de conteneurs entre Le Havre et Gennevilliers, indique Antoine Berbain. On sera bien au-dessus du précédent record historique. Il y a d’autres raisons à cette augmentation, mais le soutien de CMA CGM au fluvial est très important."
Pourtant, la décision de l'armateur, dont l’annonce a été largement relayée, semble toujours mal comprise. "On ne sait pas si elle concerne aussi les conteneurs vides ou seulement les pleins, ni si elle s’applique en cas d'un conteneur CMA CGM embarqué sur un navire Evergreen par exemple", déclare François Soulet de Brugière, administrateur de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF).
Comprise un peu vite comme la prise en charge par la compagnie maritime française des THC pour tous les conteneurs débarquant de ses navires et embarqués sur bateau fluvial sur le Rhône ou la Seine, la décision de CMA CGM est un peu plus limitée que cela.
Pourtant, un périmètre limité
D'une part, elle ne concerne que les conteneurs pleins et non les vides. D’autre part, elle ne s’applique qu’aux boîtes dont le transport de bout en bout lui a été confié. Cette restriction au seul "Carrier Haulage" exclut de fait un grand nombre de conteneurs, mais colle à la stratégie d'intégration verticale de la chaîne logistique mise en œuvre par l’armateur français.
Du côté de la CFT, principal transporteur de conteneurs fluviaux en France, on espère surtout voir dans la décision de CMA CGM "un premier pas vers un arrêt complet de la facturation de cette surcharge", selon le directeur de l’activité fluviale du groupe Sogestran, Matthieu Blanc. Ce dernier estime que ce geste a soutenu l’activité en permettant de ne pas perdre de volume, en particulier sur le bassin du Rhône.
Une décision très attendue par le monde fluvial, qui la réclamait de longue date pour se conformer à l’usage des ports d’Anvers ou de Rotterdam, où les "Terminal Handling Charges" (frais de manutention sur le terminal), facturées par le manutentionnaire au transporteur maritime, incluent le chargement des conteneurs sur véhicule terrestre, quel que soit le mode de transport.
Dans les ports français seul le chargement sur wagon ou remorque routière est inclus, tandis que les opérateurs de bateaux fluviaux se voient facturer la prestation. À Dunkerque, où la mutualisation des THC a eu lieu dès 2016, c’est cette décision qui semble à l’origine d’un fort développement du nombre de conteneurs transportés en fluvial.
Des effets tangibles
"La part modale du fluvial dans les conteneurs a doublé deux ans après la mutualisation des THC, pour atteindre 7 %", explique Maurice Georges, le directeur général du port. Ce taux de 7 % s’est, depuis, maintenu à ce niveau malgré la très forte augmentation du trafic conteneurisé au terminal des Flandres.
Sur la Seine aussi, la mutualisation des THC entre les différents modes terrestres semble à l’origine d’un regain d’utilisation du fluvial pour le transport de conteneurs. "Fin 2022, on constate une croissance de 30 % des volumes fluviaux de conteneurs entre Le Havre et Gennevilliers, indique Antoine Berbain. On sera bien au-dessus du précédent record historique. Il y a d’autres raisons à cette augmentation, mais le soutien de CMA CGM au fluvial est très important."
Pourtant, la décision de l'armateur, dont l’annonce a été largement relayée, semble toujours mal comprise. "On ne sait pas si elle concerne aussi les conteneurs vides ou seulement les pleins, ni si elle s’applique en cas d'un conteneur CMA CGM embarqué sur un navire Evergreen par exemple", déclare François Soulet de Brugière, administrateur de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF).
Comprise un peu vite comme la prise en charge par la compagnie maritime française des THC pour tous les conteneurs débarquant de ses navires et embarqués sur bateau fluvial sur le Rhône ou la Seine, la décision de CMA CGM est un peu plus limitée que cela.
Pourtant, un périmètre limité
D'une part, elle ne concerne que les conteneurs pleins et non les vides. D’autre part, elle ne s’applique qu’aux boîtes dont le transport de bout en bout lui a été confié. Cette restriction au seul "Carrier Haulage" exclut de fait un grand nombre de conteneurs, mais colle à la stratégie d'intégration verticale de la chaîne logistique mise en œuvre par l’armateur français.
Du côté de la CFT, principal transporteur de conteneurs fluviaux en France, on espère surtout voir dans la décision de CMA CGM "un premier pas vers un arrêt complet de la facturation de cette surcharge", selon le directeur de l’activité fluviale du groupe Sogestran, Matthieu Blanc. Ce dernier estime que ce geste a soutenu l’activité en permettant de ne pas perdre de volume, en particulier sur le bassin du Rhône.