Haropa Port n'a pas vu sa croissance annuelle plombée par la conjoncture de crise qui a affecté l'année 2022. Pour Le Havre, avec une activité conteneurisée au-delà de la barre des 3 millions d'EVP, comme pour Rouen, avec une campagne céréalière mémorable, et Paris, qui a continué d'investir dans son écosytème industriel, l'établissement portuaire séquanien a poursuivi sa progression.
Dans un "contexte de crises dans tous les sens, nous avons fait mieux que résister", introduit Stéphane Raison, le président du directoire, qui en a compté au moins cinq.
Pour son premier exercice plein depuis la fusion des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris, Haropa Port s’est maintenu au-dessus de la ligne de flottaison dans un environnement de marché agité.
En 2022, le trafic maritime de l’établissement portuaire unique s’est élevé à 85,1 Mt, en hausse de 1,9 %. Le premier port français pour le conteneur, qui avait franchi le cap des 3 M EVP en 2021, ayant largement profité de la déroute de ses grands voisins nord-européens, se maintient au-dessus de la barre symbolique en faisant légèrement mieux, avec 3,102 M EVP (+ 0,3 %).
Ce qui n’était pas garanti compte tenu du retournement de marché dès le troisième trimestre avec une chute de la consommation – et donc de la demande de transport –, en réaction à une inflation galopante dans toutes les grandes économies mondiales.
En tonnage, en revanche, la boîte s’affaisse de 4,6 % (28,44 Mt), résultant "d’un peu moins de transbordements et d’un peu plus de conteneurs vides", justifie Stéphane Raison.
Le port normand fait cependant mieux que les grands voisins nord-européens, notamment son ombre portée Anvers, où le conteneur est sanctionné par les reports d’escales et la congestion des terminaux ces deux dernières années. La gestion quotidienne des terminaux havrais a pu être perturbée l’an dernier, à certains moments de l’année, au point de frôler la saturation, en raison de la désorganisation des services maritimes, du non-respect des fenêtres d’escale et des effets d’anticipation des chargeurs qui ont sur-commandé. Mais les 3 MEVP ont été au moins "sanctuarisés".
Un investissement inédit
Pour cette filière, le port normand place beaucoup d’espoirs dans la concrétisation des annonces du leader mondial du transport maritime de conteneurs MSC qui a promis 700 M EUR d’engagements financiers l’an dernier dans la foulée de sa mainmise complète sur deux des trois terminaux de Port 2000.
"Un tel niveau d’investissement ne s’était pas observé depuis longtemps", souligne Stéphane Raison. "C’est un élément nouveau pour développer le transbordement au Havre mais ce n’est pas quel cela. Ce hub va nous apporter des volumes complémentaires en hinterland car on aura des lignes supplémentaires. On a une partie du trafic français qui passe aujourd’hui par les terminaux de MSC à Anvers et qui pourrait revenir au Havre". Potentiellement. Pour rappel, MSC opère actuellement une trentaine de services dans le port flamand mais dix-neuf au Havre.
L’investissement de MSC est à remettre en perspective avec l’attribution le 6 janvier dernier du terminal de Bruyères-sur-Oise à Medlog, la filiale logistique de MSC, retenue pour sa proposition trimodale. L’infrastructure dédiée à la desserte en conteneurs de la zone du Grand Paris et des bassins de consommation proches devrait économiser un million de trajets routiers sur une période de dix ans. "L’idée est de récupérer de la marchandise import/export à différents points du corridor entre le Havre et Paris", ajoute Stéphane Raison.
Retour des vracs liquides
Alors qu’une guerre aux portes de l’Europe a touché une région essentielle au système énergétique européen, les vracs liquides terminent l’année en hausse de 4,7 % (40,1 Mt) dont près de 19 Mt de pétrole brut (+ 23,1 %). Les produits raffinés ont, eux, dévissé de 10,6 % (15,5 Mt). En 2024, du moins espère la direction, le FSRU (Floating storage and regasification unit), un méthanier de regazéification de 170.000 m3 opéré par TotalEnergies avec GRTgaz, l’opérateur du réseau de transport de gaz en France, devrait apporter 5 Mt de flux par an.
Céréales : une campagne dynamique
L’établissement portuaire tire également profit de la "belle campagne céréalière" qui a offert à Rouen, premier port céréalier européen, un trafic de 8,6 Mt sur les quelque 14 Mt de vracs solides. "Le conflit en Ukraine a généré une demande accrue et issue de pays rarement desservis ces dernières années, notamment sur le second semestre, où 5 Mt ont été chargées, un record pour cette période de l’année", commente le dirigeant.
En revanche, après avoir bien profité des grands chantiers sur l’axe Seine, l’ensemble portuaire accuse une chute des agrégats de 4 % (2,3 Mt), témoignant d’un cap dans l’agenda de certains chantiers à moins que cela ne soit la hausse particulièrement dissuasive des prix des matières premières.
Pénalisé par les problématiques des constructeurs automobiles qui ont dû suspendre la production faute de semi-conducteurs notamment, le roulier a perdu 11 points de pourcentage avec 265 000 véhicules.
Partant de loin, la croisière a retrouvé un peu de couleurs avec 171 escales et 301.000 passagers sans pour autant retrouver son niveau de 2019. En 2023, 220 escales et plus de 450.000 passagers sont attendus.
Pour son premier exercice plein depuis la fusion des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris, Haropa Port s’est maintenu au-dessus de la ligne de flottaison dans un environnement de marché agité.
En 2022, le trafic maritime de l’établissement portuaire unique s’est élevé à 85,1 Mt, en hausse de 1,9 %. Le premier port français pour le conteneur, qui avait franchi le cap des 3 M EVP en 2021, ayant largement profité de la déroute de ses grands voisins nord-européens, se maintient au-dessus de la barre symbolique en faisant légèrement mieux, avec 3,102 M EVP (+ 0,3 %).
Ce qui n’était pas garanti compte tenu du retournement de marché dès le troisième trimestre avec une chute de la consommation – et donc de la demande de transport –, en réaction à une inflation galopante dans toutes les grandes économies mondiales.
En tonnage, en revanche, la boîte s’affaisse de 4,6 % (28,44 Mt), résultant "d’un peu moins de transbordements et d’un peu plus de conteneurs vides", justifie Stéphane Raison.
Le port normand fait cependant mieux que les grands voisins nord-européens, notamment son ombre portée Anvers, où le conteneur est sanctionné par les reports d’escales et la congestion des terminaux ces deux dernières années. La gestion quotidienne des terminaux havrais a pu être perturbée l’an dernier, à certains moments de l’année, au point de frôler la saturation, en raison de la désorganisation des services maritimes, du non-respect des fenêtres d’escale et des effets d’anticipation des chargeurs qui ont sur-commandé. Mais les 3 MEVP ont été au moins "sanctuarisés".
Un investissement inédit
Pour cette filière, le port normand place beaucoup d’espoirs dans la concrétisation des annonces du leader mondial du transport maritime de conteneurs MSC qui a promis 700 M EUR d’engagements financiers l’an dernier dans la foulée de sa mainmise complète sur deux des trois terminaux de Port 2000.
"Un tel niveau d’investissement ne s’était pas observé depuis longtemps", souligne Stéphane Raison. "C’est un élément nouveau pour développer le transbordement au Havre mais ce n’est pas quel cela. Ce hub va nous apporter des volumes complémentaires en hinterland car on aura des lignes supplémentaires. On a une partie du trafic français qui passe aujourd’hui par les terminaux de MSC à Anvers et qui pourrait revenir au Havre". Potentiellement. Pour rappel, MSC opère actuellement une trentaine de services dans le port flamand mais dix-neuf au Havre.
L’investissement de MSC est à remettre en perspective avec l’attribution le 6 janvier dernier du terminal de Bruyères-sur-Oise à Medlog, la filiale logistique de MSC, retenue pour sa proposition trimodale. L’infrastructure dédiée à la desserte en conteneurs de la zone du Grand Paris et des bassins de consommation proches devrait économiser un million de trajets routiers sur une période de dix ans. "L’idée est de récupérer de la marchandise import/export à différents points du corridor entre le Havre et Paris", ajoute Stéphane Raison.
Retour des vracs liquides
Alors qu’une guerre aux portes de l’Europe a touché une région essentielle au système énergétique européen, les vracs liquides terminent l’année en hausse de 4,7 % (40,1 Mt) dont près de 19 Mt de pétrole brut (+ 23,1 %). Les produits raffinés ont, eux, dévissé de 10,6 % (15,5 Mt). En 2024, du moins espère la direction, le FSRU (Floating storage and regasification unit), un méthanier de regazéification de 170.000 m3 opéré par TotalEnergies avec GRTgaz, l’opérateur du réseau de transport de gaz en France, devrait apporter 5 Mt de flux par an.
Céréales : une campagne dynamique
L’établissement portuaire tire également profit de la "belle campagne céréalière" qui a offert à Rouen, premier port céréalier européen, un trafic de 8,6 Mt sur les quelque 14 Mt de vracs solides. "Le conflit en Ukraine a généré une demande accrue et issue de pays rarement desservis ces dernières années, notamment sur le second semestre, où 5 Mt ont été chargées, un record pour cette période de l’année", commente le dirigeant.
En revanche, après avoir bien profité des grands chantiers sur l’axe Seine, l’ensemble portuaire accuse une chute des agrégats de 4 % (2,3 Mt), témoignant d’un cap dans l’agenda de certains chantiers à moins que cela ne soit la hausse particulièrement dissuasive des prix des matières premières.
Pénalisé par les problématiques des constructeurs automobiles qui ont dû suspendre la production faute de semi-conducteurs notamment, le roulier a perdu 11 points de pourcentage avec 265 000 véhicules.
Partant de loin, la croisière a retrouvé un peu de couleurs avec 171 escales et 301.000 passagers sans pour autant retrouver son niveau de 2019. En 2023, 220 escales et plus de 450.000 passagers sont attendus.