Portée par l'engouement des Français pour le train, mais freinée par l'inflation, les grèves et un parc TGV limité, la SNCF a publié cette semaine un bénéfice net de 1,3 Md€, en baisse par rapport à 2022 (2,4 milliards), mais dans le vert pour la troisième année d'affilée.
La branche logistique n'a pas tout à fait le même bilan à présenter, en baisse de 15 % (- 22 % à périmètre et change constants) pour s'établir à 11,6 Md€.
Dans un marché de la commission de transport qui voit se refermer un cycle de deux années exceptionnelles, Geodis, la filiale de la SNCF, encaisse la normalisation des taux de fret sur l’aérien et le maritime et des baisses de volume liées au ralentissement économique mondial. Elle se fait particulièrement ressentir dans la commission de transport avec un recul dans l'aérien (- 14 %), dans le maritime (- 11 %). Hors les achats de capacités dans le cadre de son activité de reight forwarding, les revenus de Geodis sont en hausse sur les trois dernières années (+ 50 % entre 2020 et 2023).
Marges préservées
Dans ce contexte, le commissionnaire parvient tout de même à préserver ses marges (Ebitda/CA) en augmentation de 9 à 10 % entre 2022 et 2023), porté notamment par les performances de la logistique contractuelle qui bénéficie des performances de l’acquisition aux États-Unis de NIND (Need It Now Delivers).
En 2023, Geodis a par ailleurs finalisé plusieurs acquisitions : Trans-o-flex (spécialiste allemand du transport sous température contrôlée de produits pharmaceutiques), ITS (commissionnaire de transport suisse), Southern Companies (prestataire de transport portuaire aux États-Unis) et Transports Devoluy (transport de fret dans les Hautes-Alpes).
Rail Logistics pénalisé par les grèves
Quant à Rail Logistics Europe, placé sous amphétamines durant la pandémie en raison de la désorganisation des chaînes logistiques et de la forte demande en 2021 et 2022, le chiffre d'affaires est revenu à la normale, avec un léger recul de 0,5 % par rapport à 2022.
L'activité fret de la SNCF a aussi souffert des grèves contre la réforme nationale des retraites qui ont pesé négativement sur l’activité en France et sur certains trafics transfrontaliers. À noter également le brutal ralentissement économique d’une partie des activités, notamment dans la sidérurgie et la chimie, et les éboulements en Maurienne.
Le chiffre d'affaires du groupe (toutes activités confondues) a stagné (+ 0,7 %) à 41,8 Md€, mais il a réussi à maintenir un bénéfice solide, en baisse malgré tout de plus d'un milliard d'euros par rapport à 2022.
Adeline Descamps