En pleine guerre en Ukraine, son actionnaire majoritaire russe était devenu gênant. Gefco va racheter les 75 % de parts des Chemins de Fer Russes (RZD), placés sous sanctions internationales en raison du conflit.
"Le directoire de Gefco a décidé, avec l'accord de son Conseil de surveillance, que la société elle-même rachètera les 75% de ses parts actuellement détenues par les Chemins de Fer Russes", a expliqué le commissionnaire de transport et logisticien français. Contactée, sa direction n'a pas souhaité préciser les détails de l'opération, mais doit communiquer sur "l'évolution de (sa) structure actionnariale dans les prochains jours".
Gefco (Groupages express de Franche-Comté) est une ancienne filiale du groupe automobile PSA Peugeot Citroën (devenu Stellantis), qui en a cédé 75 % aux chemins de fer russes fin 2012 pour 800 millions d'euros. Les 25% restants appartiennent à Stellantis.
Le groupe, qui transporte principalement des automobiles, compte 11.500 salariés dans 47 pays, dont 3.400 en France, pour un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros en 2021.
Le PDG de RZD, Oleg Belozerov, réputé proche de Vladimir Poutine et coprésident du conseil de coopération des hommes d'affaire Russie-France, avait déjà cherché à réduire sa participation en 2017, puis à s'en séparer en 2021, après une entrée en Bourse avortée de Gefco. Mais cette séparation est devenue urgente depuis fin février, avec le début de la guerre en Ukraine.
Problème d'image
"L'actionnaire majoritaire de Gefco (...) a été placé sous sanctions par les autorités américaines, européennes et britanniques", explique la société. "Toutes ces autorités s'accordent à dire que ces sanctions ne devraient pas avoir d'impact sur Gefco, qui est une société indépendante enregistrée en France".
"Malgré cette clarification, la conduite de nos affaires quotidiennes, avec nos clients et partenaires commerciaux du monde entier, est devenue extrêmement difficile en raison de la structure de notre actionnariat", souligne le groupe.
La direction de Stellantis n'a pas souhaité commenter l'opération. Le numéro trois mondial de la ligne maritime conteneurisée CMA CGM, pressenti pour reprendre des parts dans Gefco, n'a pas souhaité s'exprimer non plus.
"La situation crée à l'évidence un problème d'image, de réputation, et soulève des questions chez nos clients", expliquait le PDG de Gefco, Luc Nadal, le 23 mars dans "Les Echos".
"La norme n'est pas d'arrêter des contrats en cours de route, mais des clients peuvent s'interroger sur leur volonté de poursuivre ultérieurement", soulignait-il. "Il est essentiel de trouver une solution, sinon la crise va blesser l'entreprise et sa réputation".
Le gouvernement approuve
Sa filiale russe, qui emploie 290 personnes et représente une petite partie de l'activité Gefco, souffre notamment du retrait de clients internationaux et "son chiffre d'affaires fond à vue d'œil", précisait son patron.
"Nous envisageons de réaliser cette transaction avant le 11 avril, ce qui nous libèrera de toutes interprétations liées aux sanctions et nous permettra d'accélérer nos opérations avec nos clients et partenaires", a précisé 1er avril la direction de la société.
Le gouvernement français a salué cette annonce, soulignant qu'il ne s'agissait que d'une "première étape" avant l'arrivée de nouveaux propriétaires. "L'opération de rachat des titres, étroitement suivie par les services de Bercy depuis plusieurs semaines, est une bonne première étape vers un changement d'actionnariat de Gefco, indispensable pour protéger l'activité du groupe à court terme", selon le cabinet de la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
Le cabinet a toutefois remarqué que "pour être définitivement conclue, cette opération doit notamment faire l'objet d'une autorisation des autorités européennes".
Gefco (Groupages express de Franche-Comté) est une ancienne filiale du groupe automobile PSA Peugeot Citroën (devenu Stellantis), qui en a cédé 75 % aux chemins de fer russes fin 2012 pour 800 millions d'euros. Les 25% restants appartiennent à Stellantis.
Le groupe, qui transporte principalement des automobiles, compte 11.500 salariés dans 47 pays, dont 3.400 en France, pour un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros en 2021.
Le PDG de RZD, Oleg Belozerov, réputé proche de Vladimir Poutine et coprésident du conseil de coopération des hommes d'affaire Russie-France, avait déjà cherché à réduire sa participation en 2017, puis à s'en séparer en 2021, après une entrée en Bourse avortée de Gefco. Mais cette séparation est devenue urgente depuis fin février, avec le début de la guerre en Ukraine.
Problème d'image
"L'actionnaire majoritaire de Gefco (...) a été placé sous sanctions par les autorités américaines, européennes et britanniques", explique la société. "Toutes ces autorités s'accordent à dire que ces sanctions ne devraient pas avoir d'impact sur Gefco, qui est une société indépendante enregistrée en France".
"Malgré cette clarification, la conduite de nos affaires quotidiennes, avec nos clients et partenaires commerciaux du monde entier, est devenue extrêmement difficile en raison de la structure de notre actionnariat", souligne le groupe.
La direction de Stellantis n'a pas souhaité commenter l'opération. Le numéro trois mondial de la ligne maritime conteneurisée CMA CGM, pressenti pour reprendre des parts dans Gefco, n'a pas souhaité s'exprimer non plus.
"La situation crée à l'évidence un problème d'image, de réputation, et soulève des questions chez nos clients", expliquait le PDG de Gefco, Luc Nadal, le 23 mars dans "Les Echos".
"La norme n'est pas d'arrêter des contrats en cours de route, mais des clients peuvent s'interroger sur leur volonté de poursuivre ultérieurement", soulignait-il. "Il est essentiel de trouver une solution, sinon la crise va blesser l'entreprise et sa réputation".
Le gouvernement approuve
Sa filiale russe, qui emploie 290 personnes et représente une petite partie de l'activité Gefco, souffre notamment du retrait de clients internationaux et "son chiffre d'affaires fond à vue d'œil", précisait son patron.
"Nous envisageons de réaliser cette transaction avant le 11 avril, ce qui nous libèrera de toutes interprétations liées aux sanctions et nous permettra d'accélérer nos opérations avec nos clients et partenaires", a précisé 1er avril la direction de la société.
Le gouvernement français a salué cette annonce, soulignant qu'il ne s'agissait que d'une "première étape" avant l'arrivée de nouveaux propriétaires. "L'opération de rachat des titres, étroitement suivie par les services de Bercy depuis plusieurs semaines, est une bonne première étape vers un changement d'actionnariat de Gefco, indispensable pour protéger l'activité du groupe à court terme", selon le cabinet de la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
Le cabinet a toutefois remarqué que "pour être définitivement conclue, cette opération doit notamment faire l'objet d'une autorisation des autorités européennes".