Cette fois-ci ça coince. Le projet de l'ex-ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, de rejoindre l'armateur géant CMA CGM en tant que vice-président exécutif a été retoqué par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
L'avis de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) est clair et net. Le souhait de Jean-Baptiste Djebbari de s'occuper du futur pôle spatial de CMA CGM, numéro trois mondial de la ligne maritime conteneurisée, et d'intégrer le comité exécutif du nouvel actionnaire d'Air France "est incompatible avec les fonctions gouvernementales qu'il a exercées au cours de trois dernières années".
La Haute autorité, qui avait été saisie le 15 mars 2022, a notamment relevé que l'ancien ministre avait rencontré à huit reprises les cadres dirigeants de l'entreprise. De quoi créer "un doute légitime quant aux conditions dans lesquelles le ministre a exercé ses fonctions gouvernementales, au regard des principes déontologiques et de l'obligation de prévention des conflits d'intérêts qui s'imposent à lui", avance la HATVP.
Compte tenu des dossiers que l'ex-ministre a eus à gérer – l'intermodalité, l'aviation civile, les applications satellitaires, les ports ou les transports maritimes – la HATVP estime également que ce poste chez la CMA CGM provoquerait un risque de mise en cause "substantiel" du "fonctionnement indépendant et impartial de l'administration".
Troisième reconversion en quelques semaines
Le 16 mai, l'annonce de la reconversion de Jean-Baptiste Djebbari chez un constructeur de voitures à hydrogène alors qu'il était encore ministre pour quelques heures avait soulevé une vague d'indignation dans l'opposition. D'autant plus qu'il avait saisi l'autorité le 31 janvier, plusieurs mois avant les élections.
La HATVP avait accepté sa nomination au conseil d'administration d'Hopium, une start-up qui prépare la production de voitures utilisant de l'hydrogène, l'une des pistes pour décarboner la mobilité, tout en émettant des "réserves". Elle lui avait notamment enjoint de ne pas entreprendre de démarche auprès du ministère des Transports pendant trois ans. "Ça ne me met pas du tout mal à l'aise, c'est normal de retrouver une activité après la politique, il y a des règles, il faut les respecter", s'était défendu Jean-Baptiste Djebbari. Contacté, CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'information.
Risque pénal
Ancien pilote d'avion, le désormais ex-homme politique de 40 ans s'est occupé des Transports au gouvernement de 2019 à 2022. Élu en 2017 député de la Haute-Vienne sous l'étiquette LREM, il s'était fait connaître en 2018 comme rapporteur du projet de réforme ferroviaire.
Outre cet avis défavorable, la HATVP a donné son feu vert à la création par Jean-Baptiste Djebbari d'une société de conseil.
Mais elle a posé des conditions très strictes à l'ex-ministre : il aura interdiction de toute démarche auprès des membres du gouvernement ou des administrations en charge des transports. La Haute autorité a mis en garde l'ex-député contre le risque pénal "de prise illégale d'intérêts" dans les cas où sa future société de conseil aurait comme cliente une entreprise du secteur des transports.
Pendant qu'il était ministre, Jean-Baptiste Djebbari avait suivi sur ses deniers une prestigieuse formation d'"Executive Master" à Polytechnique, programme destiné aux cadres et dirigeants. Dans un entretien à la lettre des anciens de l'X en décembre 2021, le ministre avait révélé s'être inscrit à cette formation, qui comporte douze modules de quatre à cinq jours répartis sur quatorze mois, avant d'avoir été nommé ministre.
La Haute autorité, qui avait été saisie le 15 mars 2022, a notamment relevé que l'ancien ministre avait rencontré à huit reprises les cadres dirigeants de l'entreprise. De quoi créer "un doute légitime quant aux conditions dans lesquelles le ministre a exercé ses fonctions gouvernementales, au regard des principes déontologiques et de l'obligation de prévention des conflits d'intérêts qui s'imposent à lui", avance la HATVP.
Compte tenu des dossiers que l'ex-ministre a eus à gérer – l'intermodalité, l'aviation civile, les applications satellitaires, les ports ou les transports maritimes – la HATVP estime également que ce poste chez la CMA CGM provoquerait un risque de mise en cause "substantiel" du "fonctionnement indépendant et impartial de l'administration".
Troisième reconversion en quelques semaines
Le 16 mai, l'annonce de la reconversion de Jean-Baptiste Djebbari chez un constructeur de voitures à hydrogène alors qu'il était encore ministre pour quelques heures avait soulevé une vague d'indignation dans l'opposition. D'autant plus qu'il avait saisi l'autorité le 31 janvier, plusieurs mois avant les élections.
La HATVP avait accepté sa nomination au conseil d'administration d'Hopium, une start-up qui prépare la production de voitures utilisant de l'hydrogène, l'une des pistes pour décarboner la mobilité, tout en émettant des "réserves". Elle lui avait notamment enjoint de ne pas entreprendre de démarche auprès du ministère des Transports pendant trois ans. "Ça ne me met pas du tout mal à l'aise, c'est normal de retrouver une activité après la politique, il y a des règles, il faut les respecter", s'était défendu Jean-Baptiste Djebbari. Contacté, CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'information.
Risque pénal
Ancien pilote d'avion, le désormais ex-homme politique de 40 ans s'est occupé des Transports au gouvernement de 2019 à 2022. Élu en 2017 député de la Haute-Vienne sous l'étiquette LREM, il s'était fait connaître en 2018 comme rapporteur du projet de réforme ferroviaire.
Outre cet avis défavorable, la HATVP a donné son feu vert à la création par Jean-Baptiste Djebbari d'une société de conseil.
Mais elle a posé des conditions très strictes à l'ex-ministre : il aura interdiction de toute démarche auprès des membres du gouvernement ou des administrations en charge des transports. La Haute autorité a mis en garde l'ex-député contre le risque pénal "de prise illégale d'intérêts" dans les cas où sa future société de conseil aurait comme cliente une entreprise du secteur des transports.
Pendant qu'il était ministre, Jean-Baptiste Djebbari avait suivi sur ses deniers une prestigieuse formation d'"Executive Master" à Polytechnique, programme destiné aux cadres et dirigeants. Dans un entretien à la lettre des anciens de l'X en décembre 2021, le ministre avait révélé s'être inscrit à cette formation, qui comporte douze modules de quatre à cinq jours répartis sur quatorze mois, avant d'avoir été nommé ministre.