Clément Beaune, nommé lundi ministre délégué aux Transports, a été le "Monsieur Europe" d’Emmanuel Macron, comme conseiller spécial puis secrétaire d’État, poste auquel il s'est fait un nom en surfant sur une forte exposition médiatique.
"C'est le seul secrétaire d'État aux Affaires européennes qui ait jamais existé", résume le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale sortante, Jean -Louis Bourlanges. "Il n'a pas été arrogant, il est très apprécié, il a le côté Collège de Bruges qui plaît à tout le monde", ajoute l'ancien député européen et fin connaisseur des arcanes bruxelloises.
Né le 14 août 1981 à Paris – son père est enseignant-chercheur en biochimie, sa mère infirmière –, Clément Beaune est diplômé du Collège d'Europe de Bruges, qui forme les élites européennes, et ancien élève de l'ENA.
À 40 ans, il a déjà beaucoup arpenté les allées du pouvoir. Issu de l'aile gauche de la Macronie, il s'est frotté en juin pour la première fois au suffrage universel, l'emportant d'un cheveu lors des législatives dans le centre de Paris.
Il quitte les Affaires européennes quelques jours après la fin de la présidence française de l'UE, dont il a été une cheville ouvrière. Selon une source diplomatique européenne, "il voulait autre chose, plus visible sur le plan interne".
Aux Transports, il restera toutefois confronté aux joutes européennes où se décident nombre de dossiers liés aux mobilités, notamment pour le financement des infrastructures. Clément Beaune devra également mettre en œuvre les plans pour décarboner la route, l'aérien et le maritime, se pencher sur l'avenir des concessions autoroutières ou trouver des moyens pour moderniser le réseau ferré.
Potentiel politique
À sa sortie de l'ENA en 2009, il rejoint la direction du Budget puis entre en 2013 au cabinet du Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault comme conseiller budgétaire. Il intègre ensuite celui d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie (2014-2016), qu'il a conseillé sur les Affaires européennes et accompagné à l'Élysée de 2017 à 2020 sur les mêmes questions, au cœur du projet présidentiel.
Il a ainsi fortement contribué au discours fondateur d'Emmanuel Macron sur l'Europe, le 26 septembre 2017 à la Sorbonne. "Parce qu'il a un lien personnel avec le président, joue un vrai rôle dans la vision européenne de Macron, il a davantage de poids que ses prédécesseurs et son potentiel politique est réel", soulignait l'ex-chef de la diplomatie Hubert Védrine en avril 2021 dans l'hebdomadaire "L'Obs".
Entré dans le gouvernement de Jean Castex en juillet 2020 et au rythme de trois à cinq passages par semaine dans les médias, il a porté la parole européenne du président, s'exposant sur tous les sujets d'actualité quitte à déborder de son champ de compétences et à agacer ses confrères.
Quitte aussi à aller très loin, comme lorsqu'il a menacé en octobre 2021 de réduire les livraisons d'électricité à l'île de Jersey si les intérêts des pêcheurs français n'étaient pas pris en compte.
"Goût du buzz"
"Il a un goût du "buzz" trop prononcé aux dépens des dossiers", lance une source gouvernementale. "Il faut qu'il se calme un peu, il prendra peut-être un petit "gadin"", renchérit un membre de la majorité sortante.
Mais aux Affaires européennes, Clément Beaune s'est acquitté de sa mission, jusqu'à faire parfois de l'ombre à son ministre de tutelle Jean-Yves Le Drian, pourtant chargé de "l'Europe et des Affaires étrangères", tout en sachant garder l'oreille du chef de l'État. Il est aussi très apprécié sur la scène européenne, dont il connaît la plupart des acteurs, rencontrés au côté d'Emmanuel Macron ou lors de ses innombrables déplacements.
En décembre 2020, il a dévoilé son homosexualité, se faisant depuis l'inlassable défenseur des droits LGBT dans les pays de l'UE où ils sont remis en cause, au prix de voyages parfois houleux comme en Pologne en mars 2021. Il était notamment présent à la marche des fiertés du 25 juin à Paris.
Né le 14 août 1981 à Paris – son père est enseignant-chercheur en biochimie, sa mère infirmière –, Clément Beaune est diplômé du Collège d'Europe de Bruges, qui forme les élites européennes, et ancien élève de l'ENA.
À 40 ans, il a déjà beaucoup arpenté les allées du pouvoir. Issu de l'aile gauche de la Macronie, il s'est frotté en juin pour la première fois au suffrage universel, l'emportant d'un cheveu lors des législatives dans le centre de Paris.
Il quitte les Affaires européennes quelques jours après la fin de la présidence française de l'UE, dont il a été une cheville ouvrière. Selon une source diplomatique européenne, "il voulait autre chose, plus visible sur le plan interne".
Aux Transports, il restera toutefois confronté aux joutes européennes où se décident nombre de dossiers liés aux mobilités, notamment pour le financement des infrastructures. Clément Beaune devra également mettre en œuvre les plans pour décarboner la route, l'aérien et le maritime, se pencher sur l'avenir des concessions autoroutières ou trouver des moyens pour moderniser le réseau ferré.
Potentiel politique
À sa sortie de l'ENA en 2009, il rejoint la direction du Budget puis entre en 2013 au cabinet du Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault comme conseiller budgétaire. Il intègre ensuite celui d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie (2014-2016), qu'il a conseillé sur les Affaires européennes et accompagné à l'Élysée de 2017 à 2020 sur les mêmes questions, au cœur du projet présidentiel.
Il a ainsi fortement contribué au discours fondateur d'Emmanuel Macron sur l'Europe, le 26 septembre 2017 à la Sorbonne. "Parce qu'il a un lien personnel avec le président, joue un vrai rôle dans la vision européenne de Macron, il a davantage de poids que ses prédécesseurs et son potentiel politique est réel", soulignait l'ex-chef de la diplomatie Hubert Védrine en avril 2021 dans l'hebdomadaire "L'Obs".
Entré dans le gouvernement de Jean Castex en juillet 2020 et au rythme de trois à cinq passages par semaine dans les médias, il a porté la parole européenne du président, s'exposant sur tous les sujets d'actualité quitte à déborder de son champ de compétences et à agacer ses confrères.
Quitte aussi à aller très loin, comme lorsqu'il a menacé en octobre 2021 de réduire les livraisons d'électricité à l'île de Jersey si les intérêts des pêcheurs français n'étaient pas pris en compte.
"Goût du buzz"
"Il a un goût du "buzz" trop prononcé aux dépens des dossiers", lance une source gouvernementale. "Il faut qu'il se calme un peu, il prendra peut-être un petit "gadin"", renchérit un membre de la majorité sortante.
Mais aux Affaires européennes, Clément Beaune s'est acquitté de sa mission, jusqu'à faire parfois de l'ombre à son ministre de tutelle Jean-Yves Le Drian, pourtant chargé de "l'Europe et des Affaires étrangères", tout en sachant garder l'oreille du chef de l'État. Il est aussi très apprécié sur la scène européenne, dont il connaît la plupart des acteurs, rencontrés au côté d'Emmanuel Macron ou lors de ses innombrables déplacements.
En décembre 2020, il a dévoilé son homosexualité, se faisant depuis l'inlassable défenseur des droits LGBT dans les pays de l'UE où ils sont remis en cause, au prix de voyages parfois houleux comme en Pologne en mars 2021. Il était notamment présent à la marche des fiertés du 25 juin à Paris.