L'Algérie, partenaire phare du port de Marseille-Fos au Maghreb

Si le Maghreb reste un bon partenaire du Grand Port maritime de Marseille, c'est grâce à l'Algérie et à la Tunisie. Le Maroc reste en revanche à la traîne. La route espagnole demeure toujours la principale concurrente des échanges maritimes avec le Royaume chérifien.
Pour Fatiha Jaureguy, la chef du département commercial du Grand Port maritime de Marseille (GPMM), au Maghreb, l'Algérie est le premier partenaire commercial du port de Marseille-Fos, la Tunisie se situe au 12e rang et le Maroc à la 25e place.
La responsable commerciale de l'établissement portuaire explique qu'en dépit des restrictions à l'importation imposées par Alger, en 2018, l'Algérie est restée le client n° 1 du GPMM. Pourtant, les échanges ont baissé de 10 % avec Marseille, passant de 11 à 9,9 Mt en un an.
Elle précise que l'import a perdu en un an 10 % tandis que l'export a baissé de 12 %. À l'import, tandis que les vracs liquides ont diminué de 10 % (en raison d'une baisse de 15 % pour le pétrole brut et de 7 % pour le gaz, notamment), le conteneur a diminué de seulement 2 %.
À l'export, les hydrocarbures ont chuté de 25 % en raison du recul des produits raffinés vers l'Algérie. Dans le secteur du conteneur, elle indique que les biens d'équipement, les produits chimiques et les denrées alimentaires font figure de leaders à l'export vers l'Algérie. À l'import, l'agroalimentaire est le trafic en provenance des ports du pays qui a connu la plus forte croissance puisqu'il a bondi de 85 % pour atteindre 23.000 tonnes. Quant au trafic roulier, il s'élève 204.000 tonnes.
En dépit des incertitudes politiques algériennes, Fatiha Jaureguy reste convaincue que "le pays dispose d'un potentiel en matière de fruits et légumes à l'export".
Elle ajoute qu'Arzew, Skikda et Béjaïa sont, en tonnage, les trois premiers ports algériens partenaires du port de Marseille-Fos.

La Tunisie, au 12e rang des clients du port phocéen

La Tunisie représente pour le port phocéen un volume de 2,5 Mt. Un trafic qui a progressé en 2018 de 5 % en un an. Selon Fatiha Jaureguy, le conteneur, qui s'élève à 15.800 EVP, a connu une augmentation de 7 % en 2018, dont 7.800 EVP à l'import et 7.900 à l'export. Le conteneur frigorifique a augmenté de 8 % pour s'établir à 1.400 EVP. En matière de ro-ro (spécificité du pays), l'activité a affiché une hausse de 2 % en tonnage, pour s'établir à 1,5 Mt, soit 65.000 remorques (+ 5 %). Un trafic également équilibré puisqu'il s'élève à 32.500 unités à l'import et à 32.000 à l'export.
Les vracs liquides représentent une activité de 674.000 tonnes. La responsable commerciale du GPMM souligne une baisse de 18 % des raffinés et gazeux à l'export en 2018 et une hausse de 25 % du brut à l'import. Elle indique que les biens d'équipement professionnels s'élèvent à 82.000 tonnes et que les fruits et légumes ont atteint 81.000 tonnes. "On a observé un repli de 20 % du volume des agrumes en raison de la mauvaise campagne fruitière connue en Méditerranée", rapporte-t-elle.
Elle constate toutefois une progression régulière des volumes globaux aussi bien à l'import qu'à l'export entre le port de Marseille et la Tunisie depuis 2015 avec, pour premier port partenaire, Tunis-Radès.
Quant aux échanges avec le Maroc, avec un volume de 650.000 tonnes, ils n'ont progressé que de 12,8 % en 2018. Une structure de trafic également équilibrée, avec 280.000 tonnes à l'import pour Marseille-Fos et 356.000 tonnes à l'export.
Pour l'heure, Marseille-Fos exporte essentiellement des vracs liquides vers le Royaume chérifien et importe des denrées alimentaires. Casablanca est le port avec lequel il échange le plus.

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