Les marchandises diverses traitées par Rotterdam ont diminué au premier trimestre. Le repli des conteneurs s’est accéléré par rapport à la tendance observée en 2022. L’augmentation des vracs liquides a limité le recul des tonnages du port batave en ce début d’année.
Le port de Rotterdam a terminé l'année 2022 sur un trafic quasi stable. Il s’est élevé à 467,4 millions de tonnes, en baisse de 0,3 %. Or, ce volume était le résultat d’une progression des vracs, compensant un repli des marchandises diverses.
À l’époque, les conteneurs avaient reculé de 5,5 %, en nombre d’EVP (14,45 MEVP), et de 9,6 % en tonnage (139,7 Mt). Quant au fret roulier et conventionnel non conteneurisé, il avait dévissé de 12,8 % (34,9 Mt).
La baisse des diverses s’est confirmée sur le port néerlandais, au premier trimestre. Les conteneurs ont fléchi de 11,5 %, en tonnage (31,5 Mt), et de 11,6 %, en nombre de boites (3,2 M EVP).
Au cours des trois premiers mois de l’année, le tonnage des marchandises roulières et conventionnelles s’est contracté lui aussi. Il s’est élevé à 7,9 Mt, en recul de 6 %.
Évolution conjoncturelle ou structurelle ?
Pour expliquer la baisse des diverses sur les quinze derniers mois, et au premier trimestre 2023 en particulier, l’autorité portuaire de Rotterdam a évoqué les conséquences de la guerre en Ukraine et les sanctions prises à l’encontre de la Russie.
En plus de ces raisons géopolitiques, elle a relevé une chute des importations en provenance d'Asie (- 14,2 %), également. Cette diminution serait due au tassement de la demande, à un niveau de stocks élevé dans les entreprises et à l’inflation.
L’autorité portuaire batave a reconnu, aussi, que l’activité de transbordement, perturbée lors et à la fin de la crise sanitaire de la Covid, n’avait pas été récupérée.
"Ces volumes ont été transférés vers d’autres ports", a-t-elle admis. Enfin, la diminution des trafics rouliers proviendrait d’un ralentissement des échanges avec le Royaume-Uni au premier trimestre.
Croissance des liquides
Comme l’an passé, les vracs se sont mieux comportés à Rotterdam au début de l’année. Les liquides ont augmenté de 5,6 % pour atteindre 54,3 Mt. Le pétrole brut a progressé de 3,2 % (26,3 Mt), porté par la hausse des importations en provenance des États-Unis, de l’Afrique de l’Ouest et du Moyen-Orient.
"Ce pétrole est transporté sur des distances plus longues, en remplacement du pétrole russe, avec des navires plus grands. Au premier trimestre, deux fois plus de navires Very Large Crude Carrier (VLCC) ont déchargé du pétrole brut. Le nombre de navires Suezmax a augmenté de 30 %", a indiqué le port néerlandais.
Les produits raffinés ont progressé également de 12 % (15,1 Mt) et le gaz naturel liquéfié de 14,3 % (3 Mt). Quant aux vracs secs, leur trafic trimestriel a été stable et s’est élevé à 17,9 Mt (+ 0,2 %). L’autorité portuaire de Rotterdam estime que son tonnage devrait enregistrer une "baisse limitée" en 2023.