VNF et la CNR ont présenté les résultats du transport fluvial sur le bassin Rhône Saône en 2021. Malgré une année encore bien timide, les acteurs croient à un retour du fret sur la voie d'eau.
Une reprise, certes, mais légère. Le 21 juin, VNF et la CNR ont présenté conjointement les chiffres de l’année 2021 sur le bassin Rhône-Saône. Après une année 2020 marquée par l’accident de l’écluse de Sablons, le trafic reprend très légèrement entre Pagny, Lyon et Marseille. Sa croissance est de 0,7 % en tonnes-kilomètres et de 2,8 % en volume, avec 4,95 millions de tonnes transportés. Des chiffres en deçà des résultats nationaux.
En cause ? Les difficultés connues par les filières énergétique et agricole notamment. La première a connu une chute de 19 % du fait de l’arrêt des trafics de charbon sur Salaise. L’autre a souffert de la mauvaise campagne de récolte (- 23%). Résultat : malgré la reprise du trafic lié au BTP, à la métallurgie et à la filière chimique, le transport fluvial entre Rhône et Saône reste à la peine. Il accuse une baisse de 30 % en t-km et de 20 % en tonnage par rapport à 2019.
Développer l’économie circulaire
Malgré cela, VNF et la CNR se veulent optimistes. "On a un vrai potentiel de développement sur différentes filières. Maintenant, il faut qu’on s’adapte aux changements, comme aux mauvaises récoltes", commente Cécile Avezard, directrice de VNF Rhône-Saône.
À ses côtés, Pierre Meffre, directeur valorisation portuaire pour la CNR, rappelle que de nouveaux flux porteurs d’espoir ont vu le jour. Au printemps 2021, la société Combronde a basculé sur le fluvial l’évacuation de mâchefers, produits par l’usine d’incinération des déchets de la Métropole de Lyon vers Loire-sur-Rhône.
Plus récemment, le groupe Pradier s’est installé sur le port de Lyon Édouard-Herriot pour développer une logistique 100 % fluviale axée sur l’économie circulaire. "Notre matière première principale va être nos déchets, veut-il croire. La ferraille va prendre énormément de valeurs."
Enfin, à Lyon, la mise en place d’un premier service de logistique fluviale avec ULS est également un bon signe. VNF et CNR une réelle "volonté politique" d'utiliser la voie fluviale dans la métropole lyonnaise.
Medlink Ports : "Il faut se mettre tous ensemble"
Reste qu’un travail de concertation est toujours nécessaire pour pousser au report modal sur l’axe Rhône-Saône-Méditérannée. "Il faut se mettre tous ensemble. Or, pour cela, nous avons Medlink Ports", fait remarquer Cécile Avezard.
L’actuelle présidente de cette association, qui devrait laisser son poste lors de la prochaine assemblée générale, compte sur cette structure qui rassemble tous les ports du bassin. L’idée ? L’ouvrir aux collectivités locales. "On veut que ces dernières prennent en compte la logistique fluviale de leur territoire", développe Cécile Avezard.
Via Medlink Ports, VNF et CNR comptent bien changer de braquet. Cette association pourrait-elle devenir une structure juridique rassemblant des entités comme Haropa Port sur le bassin de la Seine ? "À travers Medlink Ports, nous accueillons déjà des acteurs du ferroviaire, ce qui n’est pas le cas de Haropa, défend Cécile Avezard. Ceci dit, il ne serait pas possible de calquer le modèle de l'axe Seine et de créer ici une structure juridique unique. Au nord, nous avions trois ports d’État. Ici, l'histoire est différente."
Cependant, elle concède qu'"une réflexion est en cours" sur le sujet. "Elle pourrait aboutir à la création d’une nouvelle structure ou d’une organisation reprenant comme base Medlink Ports", ajoute-t-elle.
Faire travailler ensemble la route, le fer et le fluvial
L’idée est de travailler à une vraie complémentarité entre fluvial, ferroviaire et routier. "Aujourd’hui, si nous reportons des conteneurs vers le fleuve, cela pourra délester le rail, complète Pierre Meffre pour la CNR. On permettrait d'autres trafics entre Marseille et des destinations plus éloignées, comme le Luxembourg." De même, VNF précise avoir échangé avec la Fédération nationale des transporteurs routiers afin que chacun trouve sa place.
En attendant, quelques espoirs viennent aussi du GPMM. À la suite du rapport demandé par l’ex-ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari à Cécile Avezard, CMA CGM a annoncé supprimer le surcoût payé pour la manutention fluviale jusqu’à récemment au port de Fos-sur-Mer. Plus globalement, Medlink Ports pousse pour que les grands armateurs passent par le fleuve. Ses promoteurs sont convaincus que cela ferait enfin décoller la voie d'eau.
En cause ? Les difficultés connues par les filières énergétique et agricole notamment. La première a connu une chute de 19 % du fait de l’arrêt des trafics de charbon sur Salaise. L’autre a souffert de la mauvaise campagne de récolte (- 23%). Résultat : malgré la reprise du trafic lié au BTP, à la métallurgie et à la filière chimique, le transport fluvial entre Rhône et Saône reste à la peine. Il accuse une baisse de 30 % en t-km et de 20 % en tonnage par rapport à 2019.
Développer l’économie circulaire
Malgré cela, VNF et la CNR se veulent optimistes. "On a un vrai potentiel de développement sur différentes filières. Maintenant, il faut qu’on s’adapte aux changements, comme aux mauvaises récoltes", commente Cécile Avezard, directrice de VNF Rhône-Saône.
À ses côtés, Pierre Meffre, directeur valorisation portuaire pour la CNR, rappelle que de nouveaux flux porteurs d’espoir ont vu le jour. Au printemps 2021, la société Combronde a basculé sur le fluvial l’évacuation de mâchefers, produits par l’usine d’incinération des déchets de la Métropole de Lyon vers Loire-sur-Rhône.
Plus récemment, le groupe Pradier s’est installé sur le port de Lyon Édouard-Herriot pour développer une logistique 100 % fluviale axée sur l’économie circulaire. "Notre matière première principale va être nos déchets, veut-il croire. La ferraille va prendre énormément de valeurs."
Enfin, à Lyon, la mise en place d’un premier service de logistique fluviale avec ULS est également un bon signe. VNF et CNR une réelle "volonté politique" d'utiliser la voie fluviale dans la métropole lyonnaise.
Medlink Ports : "Il faut se mettre tous ensemble"
Reste qu’un travail de concertation est toujours nécessaire pour pousser au report modal sur l’axe Rhône-Saône-Méditérannée. "Il faut se mettre tous ensemble. Or, pour cela, nous avons Medlink Ports", fait remarquer Cécile Avezard.
L’actuelle présidente de cette association, qui devrait laisser son poste lors de la prochaine assemblée générale, compte sur cette structure qui rassemble tous les ports du bassin. L’idée ? L’ouvrir aux collectivités locales. "On veut que ces dernières prennent en compte la logistique fluviale de leur territoire", développe Cécile Avezard.
Via Medlink Ports, VNF et CNR comptent bien changer de braquet. Cette association pourrait-elle devenir une structure juridique rassemblant des entités comme Haropa Port sur le bassin de la Seine ? "À travers Medlink Ports, nous accueillons déjà des acteurs du ferroviaire, ce qui n’est pas le cas de Haropa, défend Cécile Avezard. Ceci dit, il ne serait pas possible de calquer le modèle de l'axe Seine et de créer ici une structure juridique unique. Au nord, nous avions trois ports d’État. Ici, l'histoire est différente."
Cependant, elle concède qu'"une réflexion est en cours" sur le sujet. "Elle pourrait aboutir à la création d’une nouvelle structure ou d’une organisation reprenant comme base Medlink Ports", ajoute-t-elle.
Faire travailler ensemble la route, le fer et le fluvial
L’idée est de travailler à une vraie complémentarité entre fluvial, ferroviaire et routier. "Aujourd’hui, si nous reportons des conteneurs vers le fleuve, cela pourra délester le rail, complète Pierre Meffre pour la CNR. On permettrait d'autres trafics entre Marseille et des destinations plus éloignées, comme le Luxembourg." De même, VNF précise avoir échangé avec la Fédération nationale des transporteurs routiers afin que chacun trouve sa place.
En attendant, quelques espoirs viennent aussi du GPMM. À la suite du rapport demandé par l’ex-ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari à Cécile Avezard, CMA CGM a annoncé supprimer le surcoût payé pour la manutention fluviale jusqu’à récemment au port de Fos-sur-Mer. Plus globalement, Medlink Ports pousse pour que les grands armateurs passent par le fleuve. Ses promoteurs sont convaincus que cela ferait enfin décoller la voie d'eau.