Rhin supérieur : des basses eaux pénalisantes aussi sur la rive allemande

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Comme leurs homologues alsaciens, les ports frontaliers de Kehl et Karlsruhe accusent un déficit d’activité lié aux problèmes de navigabilité rencontrés durant l’été et même avant.
À l’instar de leurs homologues alsaciens de Strasbourg, Mulhouse et Colmar, les ports de la rive allemande du Rhin supérieur ont fortement souffert du phénomène de basses eaux de cet été, dont ils ne se remettent que progressivement et partiellement. C’est ainsi qu’à Kehl en face de Strasbourg, "il nous manque 80.000 tonnes par mois pour revenir aux niveaux de l’an dernier", souligne Volker Molz, le directeur du port dont le trafic fluvial se situe entre 4 et 4,5 millions de tonnes.

Un peu plus au nord à Karlsruhe (6 à 7 millions de tonnes chaque année), le déficit d’activité cumulé à fin août se situait à 40 % par rapport à 2021. "Les difficultés ont commencé autour du 10 juillet pour se prolonger jusqu’à la fin du mois suivant. Des bateaux ont été chargés à un tiers de leur niveau normal voire moins encore, les niveaux les plus bas ont été de 600 tonnes par embarcation contre 2.500 à 3.000 en temps normal. Mais la navigation n’a jamais été interrompue chez nous et les bateaux ont été plus nombreux à circuler, avec moins de marchandises en moyenne", relate Bernd Ertel, chef de la navigation du port de Karlsruhe.

Mannheim (7,3 millions de tonnes en 2021), au débouché de la partie supérieure du Rhin, on signale également un écart de trafic mais pas d’arrêt complet de trafic pendant le phénomène.

Pas de neige, puis la sécheresse

Celui-ci s’est d’ailleurs manifesté sur une période plus longue que le cœur de l’été. Elle remonte au début du printemps, à Kehl par exemple. "L’absence significative de neige cet hiver, donc de fonte à sa sortie, a été le déclencheur des problèmes de navigabilité que la sécheresse est venue prolonger, créant une durée exceptionnellement importante de perturbations", souligne Volker Molz.

L’impact côté allemand a concerné en particulier les produits pétroliers, mais aussi le charbon. En pleine vogue avec le revirement énergétique allemand par rapport au gaz russe, ce trafic bénéficie à certains ports frontaliers de France, comme Karlsruhe.

Quant à la capacité à reporter les trafics sur le ferroviaire, voire la route, elle a été variable. Bien effective à Mannheim, beaucoup plus modérée à Karlsruhe et quasiment pas opérationnelle à Kehl où l’infrastructure ferrée est structurellement déficiente.

Vers l’amont du fleuve, le port suisse de Bâle (5,4 millions de tonnes transportées l’an dernier) n’a pas davantage été épargné. Août a été particulièrement faible, avec un recul de 58 % par rapport à 2021 qui entraîne le déficit cumulé sur les huit premiers mois de l’année à 25 %. Le trafic de conteneurs a ainsi été réduit de près des deux-tiers en août qui fait partie habituellement des périodes les plus actives, venant accentuer une baisse par rapport à 2021 qui est continue depuis février, selon une ampleur variable de mois en mois.

Mathieu Noyer

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