Ports de Mulhouse et Bâle : progressions au premier semestre

Les deux ports voisins français et suisse, Mulhouse et Bâle, présentent une situation de trafic assez similaire et en croissance à l’issue du premier semestre. Bâle affiche toutefois de meilleures performances, surtout dans le conteneur ferroviaire.
À l’heure où ils intensifient leur rapprochement au sein de l’entité transfrontalière RheinPorts, les ports de Mulhouse et de Bâle enregistrent des évolutions de trafic relativement comparables depuis le début de l’année. Cette similitude est toutefois tempérée par quelques spécificités.
Au cours du premier semestre 2015, les Ports de Mulhouse-Rhin (PMR) ont augmenté leur trafic vrac de 4,7 % pour l’élever à 2,65 millions de tonnes. Bâle, de son côté, progresse également, de façon plus marquée : + 23 % sur le premier semestre, à 3,57 millions de tonnes. L’écart s’explique par les produits pétroliers. Représentant la moitié de l’activité côté suisse, ce trafic a bondi de 75 % durant le semestre par l’effet d’un reflux des raffineries intérieures : interruptions temporaires à Cressier et suspension Colombey, pour l’heure temporaire mais qui deviendra probablement définitive, ce qui amènera de plus en plus la Suisse à se fournir en ressource depuis l’oversea.
À Mulhouse, les produits pétroliers ont augmenté de 6 %, à 627.000 tonnes. Les progressions significatives se concentrent par ailleurs sur les céréales (+ 24 %, soit 503.000 tonnes), les produits métallurgiques (+ 72 %, soit 110.500 tonnes) et les objets manufacturés (+ 18,5 %, 182.000 tonnes). S’affichent par contre en baisse les produits chimiques (- 13,5 %, 238.000 tonnes) et les minéraux-graviers (- 12 %, à 510.500 tonnes) dans un contexte toujours ralenti dans la construction.
À Bâle, à l’exception des céréales, les différents postes sont en hausse, avec une pointe à 18 % pour les minéraux-graviers.

Effet limité du franc suisse à l’export

Dans le conteneur fluvial, la hausse est d’une ampleur proche d’une rive à l’autre du Rhin : + 9,9 % à Mulhouse (total : 18. 220 EVP) et + 6,8 % à Bâle. Mais en volume, le port suisse présente une tout autre taille, avec 55.000 EVP traités sur six mois. Sa croissance provient des exportations, «de façon surprenante», relève sa direction, eu égard à la montée du franc suisse. Mais les destinations finales en Amérique du Nord ou en Asie des produits chimiques, pharmaceutiques et autres concernent des devises avec lesquels l’effet change de la monnaie helvétique est moins important, explique le port.
C’est le conteneur ferroviaire qui présente la trajectoire la plus opposée entre les deux infrastructures voisines. À Mulhouse, il s’est réduit à néant alors qu’à Bâle, il prospère : + 23 % sur le semestre, à 10.500 EVP.

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