Le modèle de la Semop a été abandonné peu avant sa mise en place prévue, sur fond d’incertitudes économiques, juridiques et politiques. Les 11 ports le long de la Moselle devront donc attendre pour mettre en place leur nouveau mode d’exploitation.
Rétropédalage pour les ports lorrains le long de la Moselle canalisée. Pour leur exploitation, ils renoncent au modèle de la Semop (société d’économie mixte à opération unique) qu’ils avaient pourtant méticuleusement préparé depuis plusieurs années. Ceci, à quelques semaines de l’échéance de sa mise en place le 1er janvier prochain, et alors que sa composition avait été arrêtée : 51 % au syndicat mixte ouvert (SMO) nouvelle autorité concédante, 15 % à la Caisse des dépôts et 34 % au groupement entre la chambre de commerce et d’industrie de Meurthe-et-Moselle (CCI 54), la CFNR (groupe Rhenus) et le sidérurgiste ArcelorMittal.
Officiellement, la forme juridique de la Semop aurait généré "trop d’incertitudes", devenues incompatibles avec la nouvelle situation économique marquée par la pandémie de Covid-19. "Les investissements fléchés par une Semop sont étroitement liés à la concrétisation de son plan d’affaires. Avec la crise sanitaire, il y avait un risque que ces investissements soient ajournés, voire bloqués par d’éventuels aléas économiques", a expliqué Laurent Hénart, président de VNF et ancien maire de Nancy.
Deux autres facteurs plus cachés sont toutefois entrés en ligne de compte, liés au fait que le groupement d’opérateurs est conduit par la CCI 54. Sur le plan juridique, une incertitude sur le respect des règles de concurrence doit être levée car la CCI est, via une filiale, concessionnaire d’une plate-forme multimodale concernée par la nouvelle exploitation. Sur le plan politique, le nouveau maire de Metz, François Grosdidier, a peu goûté la perspective de confier les clés du port de sa ville à la CCI basée chez la rivale historique, Nancy. Le Nouveau Port de Metz concentre à lui seul près de 50 % des 4,5 millions de tonnes transportées par les 11 infrastructures qui forment le périmètre de la nouvelle gouvernance.
Une nouvelle procédure en deux temps
Les autres acteurs se défendent d'avoir été influencés par l’élu messin. En tout cas, le SMO a déclaré en novembre "sans suite", la procédure qui approchait de son terme. Puis, le 4 décembre, il a opté pour un scénario en deux temps. Il a ainsi lancé une nouvelle mise en concurrence pour une période de trois ans, et "ce délai sera mis à profit pour préparer le mode de dévolution de l’exploitation » pendant vingt-cinq ans, sous la forme d’une concession classique probablement, avec l’espoir de retour alors à une situation économique "normalisée". Il a aussi décidé d’ouvrir son capital aux collectivités volontaires en plus des actuels actionnaires, la région Grand Est et VNF.
Le changement de cap garde intact l’objectif principal, souligne le SMO. À savoir l’instauration d’une gestion unifiée des ports lorrains. Celle-ci est vue comme le seul moyen pour peser dans un univers de plus en plus international et multimodal où "la demande logistique est tournée vers une logique d’axes et de corridors plutôt que de places portuaires isolées", selon le SMO. Quant à la CCI 54, elle a indiqué se satisfaire du nouveau scénario et prévoit de redéposer sa candidature.
Officiellement, la forme juridique de la Semop aurait généré "trop d’incertitudes", devenues incompatibles avec la nouvelle situation économique marquée par la pandémie de Covid-19. "Les investissements fléchés par une Semop sont étroitement liés à la concrétisation de son plan d’affaires. Avec la crise sanitaire, il y avait un risque que ces investissements soient ajournés, voire bloqués par d’éventuels aléas économiques", a expliqué Laurent Hénart, président de VNF et ancien maire de Nancy.
Deux autres facteurs plus cachés sont toutefois entrés en ligne de compte, liés au fait que le groupement d’opérateurs est conduit par la CCI 54. Sur le plan juridique, une incertitude sur le respect des règles de concurrence doit être levée car la CCI est, via une filiale, concessionnaire d’une plate-forme multimodale concernée par la nouvelle exploitation. Sur le plan politique, le nouveau maire de Metz, François Grosdidier, a peu goûté la perspective de confier les clés du port de sa ville à la CCI basée chez la rivale historique, Nancy. Le Nouveau Port de Metz concentre à lui seul près de 50 % des 4,5 millions de tonnes transportées par les 11 infrastructures qui forment le périmètre de la nouvelle gouvernance.
Une nouvelle procédure en deux temps
Les autres acteurs se défendent d'avoir été influencés par l’élu messin. En tout cas, le SMO a déclaré en novembre "sans suite", la procédure qui approchait de son terme. Puis, le 4 décembre, il a opté pour un scénario en deux temps. Il a ainsi lancé une nouvelle mise en concurrence pour une période de trois ans, et "ce délai sera mis à profit pour préparer le mode de dévolution de l’exploitation » pendant vingt-cinq ans, sous la forme d’une concession classique probablement, avec l’espoir de retour alors à une situation économique "normalisée". Il a aussi décidé d’ouvrir son capital aux collectivités volontaires en plus des actuels actionnaires, la région Grand Est et VNF.
Le changement de cap garde intact l’objectif principal, souligne le SMO. À savoir l’instauration d’une gestion unifiée des ports lorrains. Celle-ci est vue comme le seul moyen pour peser dans un univers de plus en plus international et multimodal où "la demande logistique est tournée vers une logique d’axes et de corridors plutôt que de places portuaires isolées", selon le SMO. Quant à la CCI 54, elle a indiqué se satisfaire du nouveau scénario et prévoit de redéposer sa candidature.