Marseille-Fos : les opérateurs fluviaux à contre-courant

Paradoxe. Malgré la montée en puissance des trafics conteneurisés à Fos, le trafic fluvial perd du terrain. En 2017 et pour la deuxième année consécutive, il marque un recul.
Avec seulement 83.500 EVP pré ou post-acheminés sur le Rhône (6,7 %) à fin septembre, le fluvial devient marginal. "La situation devient très préoccupante. Nous avons des capacités très importantes or nous risquons d’arrêter", prévient Alain Maliverney. Exaspéré par la situation, le directeur région Rhône de Logirhône, qui exploite trois départs par semaine depuis Fos vers Lyon et Valence, est décidé à sortir de sa réserve. Les pratiques des opérateurs de manutention agacent aussi bien les opérateurs fluviaux que ferroviaires dont les mesures continuent à favoriser le tout route. Ainsi, à compter du 1er janvier 2018, Seayard facturera 12 euros supplémentaires pour chaque conteneur posé sur des wagons. Si les opérateurs fluviaux et ferroviaires redoutent la suppression de l’aide à la pince, ils dénoncent également les pratiques locales des opérateurs de terminaux.

Un service dégradé

"À Fos, le fluvial paie un surcoût de manutention de 45 euros par conteneur. Chaque fois que nous chargeons un conteneur sur une barge nous sommes taxés. De plus, faute de place à quai, les opérations de manutention ne peuvent se faire", déplore Alain Maliverney. Les escales perdant en régularité, les chargeurs enregistrent une désaffection vis-à-vis des navettes fluviales au service dégradé. De plus, l’aménagement de la rotule entre les terminaux de Seayard et Eurofos, qui éviterait aux barges de déhaler, tarde à venir.

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