Pour préparer la troisième version du programme européen Naiades destiné à soutenir le secteur de la navigation intérieure pour les sept ans à venir, les acteurs du transport fluvial ont abordé les grands enjeux européens, à commencer par le financement de la transition énergétique.
"Ouvrir la voie à Naiades III" et multiplier les techniques "sur-mesure" permettant la navigation fluviale zéro émission pour laquelle il n’y a ni "solution miracle", ni "solution universelle". Ce sont quelques unes des expressions les plus reprises par les intervenants de la première réunion d’étape de Platina 3 qui s’est tenue en ligne les 7 et 8 avril. Il s’agit de préparer la troisième version du programme européen de soutien à la navigation intérieure 2021-2027 qui succédera aux deux précédents et que la Commission européenne doit dévoiler prochainement.
En tant que plateforme de mise en œuvre de Naiades, Platina doit s’occuper des quatre thèmes phares qui constitueront Naiades III : la transition numérique du secteur fluvial pour une meilleure intégration dans les chaînes logistiques, la transition énergétique vers une navigation zéro carbone à l’horizon 2050, la formation professionnelle et l’adaptation des infrastructures de navigation à l’évolution de la flotte et au changement climatique.
Des solutions très différentes
La première réunion d’étape de Platina III, qui était organisée à Budapest par la Commission du Danube, s’est ouverte par des interventions de dirigeants européens qui ont fait le point sur le cadre politique dans lequel s’inscrit le troisième programme Naiades qui déterminera les financements pour les infrastructures fluviales via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. En ce qui concerne la transition énergétique de la flotte, c’est aussi la question du financement qui constitue la pierre angulaire. "Le secteur tout entier a besoin de faire des efforts, et il nous faut des financements pour atteindre les objectifs" fixés par la déclaration de Mannheim en 2018, résume Bruno Georges, secrétaire général de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR).
Ulf Koerschgen, commissaire pour la Suisse, a présenté les premiers résultats de l’étude de la CCNR sur la transition énergétique qui doit faire l’objet d’une parution en juin. Les solutions recommandées sont très différentes selon la taille et le programme de navigation des bateaux mais avec cette constante selon Ulf Koerschgen : "Le soutien financier est indispensable aux armateurs fluviaux. Il y a un fossé financier à combler car 10 milliards d’euros doivent être trouvés" pour la transition énergétique de l’ensemble de la flotte.
Économie verte
Les échanges au sujet du financement ont également porté sur le projet Grendel de verdissement de la flotte du Danube ou encore, sur les financements bancaires mobilisables pour la remotorisation. De l’avis de Marco van Beek, responsable du secteur fluvial chez Rabobank, la remotorisation des bateaux, si elle est faisable techniquement, n’est pas forcément intéressante financièrement et ne se justifie que pour les grandes unités relativement récentes.
La question de la mesure de l’empreinte carbone des bateaux et de la labellisation des transports les plus vertueux a fait l’objet de présentations lors de cette réunion Platina III avec deux propositions. Celle développée par les Pays-Bas dans le cadre du Green Deal comporte deux échelles : l’une pour les émissions de gaz à effet de serre visant à lutter contre le réchauffement climatique, l’autre pour la qualité de l’air, surtout utile pour les transports urbains. L’approche du ministère allemand des Transports se base sur le système en vigueur dans le monde maritime (EEOI) pour une prise en compte non seulement du moteur mais aussi du bateau dans son ensemble. Conclusion : une normalisation de ces mesures de l’empreinte environnementale s’impose.
En tant que plateforme de mise en œuvre de Naiades, Platina doit s’occuper des quatre thèmes phares qui constitueront Naiades III : la transition numérique du secteur fluvial pour une meilleure intégration dans les chaînes logistiques, la transition énergétique vers une navigation zéro carbone à l’horizon 2050, la formation professionnelle et l’adaptation des infrastructures de navigation à l’évolution de la flotte et au changement climatique.
Des solutions très différentes
La première réunion d’étape de Platina III, qui était organisée à Budapest par la Commission du Danube, s’est ouverte par des interventions de dirigeants européens qui ont fait le point sur le cadre politique dans lequel s’inscrit le troisième programme Naiades qui déterminera les financements pour les infrastructures fluviales via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. En ce qui concerne la transition énergétique de la flotte, c’est aussi la question du financement qui constitue la pierre angulaire. "Le secteur tout entier a besoin de faire des efforts, et il nous faut des financements pour atteindre les objectifs" fixés par la déclaration de Mannheim en 2018, résume Bruno Georges, secrétaire général de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR).
Ulf Koerschgen, commissaire pour la Suisse, a présenté les premiers résultats de l’étude de la CCNR sur la transition énergétique qui doit faire l’objet d’une parution en juin. Les solutions recommandées sont très différentes selon la taille et le programme de navigation des bateaux mais avec cette constante selon Ulf Koerschgen : "Le soutien financier est indispensable aux armateurs fluviaux. Il y a un fossé financier à combler car 10 milliards d’euros doivent être trouvés" pour la transition énergétique de l’ensemble de la flotte.
Économie verte
Les échanges au sujet du financement ont également porté sur le projet Grendel de verdissement de la flotte du Danube ou encore, sur les financements bancaires mobilisables pour la remotorisation. De l’avis de Marco van Beek, responsable du secteur fluvial chez Rabobank, la remotorisation des bateaux, si elle est faisable techniquement, n’est pas forcément intéressante financièrement et ne se justifie que pour les grandes unités relativement récentes.
La question de la mesure de l’empreinte carbone des bateaux et de la labellisation des transports les plus vertueux a fait l’objet de présentations lors de cette réunion Platina III avec deux propositions. Celle développée par les Pays-Bas dans le cadre du Green Deal comporte deux échelles : l’une pour les émissions de gaz à effet de serre visant à lutter contre le réchauffement climatique, l’autre pour la qualité de l’air, surtout utile pour les transports urbains. L’approche du ministère allemand des Transports se base sur le système en vigueur dans le monde maritime (EEOI) pour une prise en compte non seulement du moteur mais aussi du bateau dans son ensemble. Conclusion : une normalisation de ces mesures de l’empreinte environnementale s’impose.