Canal Seine-Nord : "L'État sera au rendez-vous de ses engagements"

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a promis jeudi 24 octobre que l'État serait "au rendez-vous des engagements qui ont été pris" en faveur du futur canal Seine-Nord, projet pharaonique d'autoroute fluviale de plus de 100 km. "C'est un projet dont on a beaucoup parlé depuis très longtemps, probablement depuis trop longtemps, et qui est en train de passer une à une les étapes qui vont permettre de concrétiser sa réalisation", a souligné le chef du gouvernement lors d'une visite sur le site du chantier.
Le canal, long de 107 km entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), doit faciliter le transport de marchandises entre les pays du Benelux et la région parisienne, et décharger l'autoroute A1 de 500.000 camions par an. Son coût total est évalué à 5 milliards d'euros, financé par l'État à hauteur d'environ un milliard d'euros, l'Union européenne pour le double, ainsi que les collectivités locales. Les travaux préparatoires doivent commencer dès 2020, avant un lancement du chantier deux ans plus tard pour une livraison prévue en 2028.

"Le canal doit décharger l'autoroute A1 de 500.000 camions par an"

Le projet d'origine avait été mis de côté par le gouvernement en 2017, mais a été relancé l'année suivante, notamment sous la pression du président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Édouard Philippe, ancien maire du Havre, était par ailleurs réputé sceptique sur ce projet qui, en facilitant les échanges Nord-Sud, laisse craindre à ses détracteurs qu'il favorise les ports néerlandais au détriment du port normand.
"Derrière cette construction d'infrastructure, il y a un projet économique : c'est ce que portent tous ceux qui sont dans la promotion de ce projet, bien pensé, dont j'ai bon espoir qu'il permette de créer de la richesse et de la compétitivité", a-t-il toutefois défendu jeudi. "C'est la première fois qu'un projet de cette ampleur est porté par les collectivités territoriales", a en outre souligné le Premier ministre. Selon Xavier Bertrand, dont la Région apporte 316 millions d'euros, le canal Seine-Nord doit créer "20.000 à 30.000 emplois".
"Aujourd'hui, vous mettez à peu près trois jours pour faire le trajet Belgique, Dunkerque, Île-de-France, demain vous mettrez dix-huit heures grâce au canal Seine-Nord", s'est plus tard réjoui sur France 3 le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Sur ces 107 km de canal, "il y aura six écluses, quatre plateformes multimodales, des lieux où les entreprises de logistique s'installeront, c'est là où sera l'essentiel des emplois", a-t-il ajouté.

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