À Strasbourg, la cohabitation du port avec la ville fait débat

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La conclusion d’un programme de recherche sur l'interface "ville-port" de Strasbourg remet en exergue la relation tout en subtilité qui devra s’instaurer entre les activités industrielles de la zone et les futurs habitants et acteurs du nouveau projet urbain Deux-Rives.
Comment se présente la relation entre le port de Strasbourg et la ville, à l’heure où celle-ci le grignote de plus en plus ? La question a été posée en cette fin de premier semestre à l’occasion de la restitution finale d’un programme national de recherche en urbanisme, "Popsu Métropole", dont Strasbourg a été l’une des composantes depuis quatre ans, selon le thème "de la ville-port à la métropole fluviale".

Cette interrogation devient de plus en plus lourde d’enjeux avec le développement de la Zac (zone d’aménagement concertée) des Deux-Rives qui urbanise les terrains séparant les terminaux nord et sud. Et les réponses telles que formulées lors des échanges, sans verser dans un pessimisme profond, incitent à la prudence et à la vigilance.

Directeur général de l'agence d’urbanisme locale Adeus, Pierre Laplane préfère avertir d’un possible conflit de voisinage, "sur le modèle du coq du village, explique-t-il. Habiter près du port a une signification, et des contraintes. Les futurs riverains sauront en toute connaissance de cause, par exemple, que des trains de fret passeront et qu'il y aura d’autres bruits et désagréments, mais quand bien même, ils risquent fort d’exprimer leur mécontentement".

La "résilience" des entreprises

Du côté des entreprises de la zone portuaire, l'accommodement s'opère, mais par la force des choses et sans enthousiasme, relate Régine Aloird, présidente du groupement des usagers des ports strasbourgeois (GUP). "Nous avons été au départ fondamentalement contre le schéma directeur de Deux-Rives qui coupait le port en deux. Aujourd’hui c’est fait, les industriels font avec, moyennant beaucoup de résilience", a-t-elle souligné.

La municipalité écologiste confirme de son côté son intention de se montrer sélective dans le choix des nouvelles implantations industrielles sur place. "Chaque projet sera examiné en fonction de sa pertinence à tel ou tel endroit", a rappelé Anne-Marie Jean, vice-présidente à l’emploi de l’Eurométropole et présidente du Port autonome.

Des solutions, comme pour Sati

Toutefois, "le port était déjà bien plus urbain que d’autres avant Deux-Rives", a tempéré Alice Frémeaux, directrice de programmation à la SPL Deux-Rives aménageuse du nouveau quartier. "Et l’on sait trouver des solutions", a-t-elle ajouté, citant l’exemple emblématique des Cafés Sati.

Située dans une impasse qui l’isolait de plus en plus des autres zones industrielles au fur et à mesure que les immeubles de logements la cernaient, l’entreprise a trouvé un accord avec la Ville à la fin des années 2010 pour étendre son site de 3.700 m2, et donc bien rester sur place. "Les discussions ont été animées, mais finalement nous sommes contents d’être entourés de vie", commente Nicolas Schulé, président de la PME familiale de 50 salariés. La proximité du tramway permet au personnel de venir en transports en commun et l’entreprise tirera un avantage économique de l’urbanisation, par son raccordement prochain au réseau de chaleur qui s’installe au port.

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