Si la coopération entre ces territoires est ancienne, avec l'appui de Marseille, Gênes et Turin, les capitales régionales dont ils dépendent, le traité du Quirinal signé en 2021 entre la France et l'Italie offre désormais le cadre juridique d'une association plus concrète.
"Nous sommes un tout, à égalité", a lancé Christian Estrosi, maire de Nice, lors d'une présentation du projet à la mairie d'Imperia, en présence d'élus des différentes collectivités de la zone et d'une représentante du gouvernement monégasque qui a appuyé le projet.
Une eurorégion pour la croissance face aux contraintes climatiques
"Nous avons des ambitions en matière de croissance économique, de cohésion sociale et surtout face à l'enjeu climatique qui menace aussi bien notre montagne que nos zones littorales", a-t-il ajouté.
À l'image de l'eurorégion instaurée à la frontière entre la France, la Suisse et l'Allemagne, "nous voulons unir nos forces" pour accéder à de meilleurs financements européens, a ensuite expliqué le maire de Nice.
Claudio Scajola, maire d'Imperia et président de la province éponyme, a évoqué l'ambition d'un "bassin de vie commun", estimant que les institutions et les connexions étaient en retard par rapport aux volontés des populations concernées. "Aujourd'hui, nous avons planté une petite graine (...) nous avons affirmé que les trois territoires pouvaient devenir une véritable région transfrontalière", a-t-il souligné.
La modernisation et l'accélération des liaisons pour objectifs
Christian Estrosi a cité l'exemple de la modernisation en cours de la ligne ferroviaire Gênes-Vintimille, qui mettra bientôt la capitale ligure à 1 h 10 de la frontière française, où il faut actuellement changer de train.
Un objectif concret de l'alliance sera de faire valider une requalification des 25 km de voies entre Vintimille et la grande gare en construction près de l'aéroport de Nice, pour mettre Gênes à 1 h 20 de cet aéroport international.
Tout en exprimant son enthousiasme face à cette initiative, Luca Robaldo, président de la province de Cuneo, a cependant rappelé qu'un accord avait déjà été conclu entre les trois villes en 1977, sans beaucoup de résultats concrets : les liaisons ferroviaires entre elles sont aujourd'hui plus lentes qu'elles ne l'étaient alors.