L'Europe du rail a réclamé, lors d'une réunion organisée par la SNCF, "un effort important" aux gouvernements et à Bruxelles pour l'aider à faire augmenter la part du train, afin de participer à la lutte contre le réchauffement climatique.
"Il va falloir faire un effort pour le réseau ferroviaire, un effort important. C'est absolument nécessaire (...), si on veut tenir nos objectifs", a déclaré, le 21 février 2022, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, lors d’une réunion de dirigeants de compagnies ferroviaires, d’industriels, de responsables européens et de ministres organisée par l’opérateur historique français.
C'est "la demande que nous faisons tous, à la fois à l'Union européenne et aux exécutifs de nos États membres", a-t-il ajouté.
Vingt-quatre patrons du rail, dont Jean-Pierre Farandou, avaient déjà publié la veille un appel pour "un nouveau pacte ferroviaire européen", s'engageant à œuvrer ensemble pour "améliorer l'attractivité du rail partout sur le continent" et réclamant "un investissement européen massif".
"Il est temps de rattraper maintenant le niveau du réseau ferroviaire, et de le développer, et de le moderniser", a argumenté le patron de la SNCF, rappelant "le rôle majeur que le ferroviaire peut apporter dans la décarbonation, pour les voyageurs et les marchandises", et notant que toute une filière industrielle est impliquée. "L'urgence climatique est là et le ferroviaire fait partie de la solution", a-t-il répété.
"Si l'on veut respecter les accords de Paris, il faut un report modal très important vers le train", a confirmé Laurence Tubiana, la directrice de l'European Climate Foundation, caution scientifique de ce "sommet européen du rail" organisé dans le cadre de la présidence française de l'UE.
"Nous avons besoin de moyens supplémentaires", ont renchéri les patrons des ÖBB autrichiens, Andreas Matthä, et de la Deutsche Bahn allemande, Richard Lutz, lequel chiffre le seul retard d'investissements chez lui à 60 milliards d'euros.
En France, Jean-Pierre Farandou estime qu'il faudrait mettre sur la table "plusieurs dizaines de milliards d'euros" pour moderniser le réseau, désengorger les gares et créer des RER en province, construire de nouvelles lignes... autant de travaux nécessaires pour doubler la part du train d'ici les années 2030, son objectif.
"Je suis admiratif", a réagi le patron des Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses, Vincent Ducrot, qui lui bénéficie d'un système de financement confortable. "Comment fait-il avec le peu de moyens qu'il a ?"
"Développer ce qui pollue le moins"
"Notre infrastructure ferroviaire est l'une des infrastructures les meilleures du monde mais elle souffre encore d'investissements insuffisants", a reconnu la commissaire européenne aux Transports Adina Vălean.
"Il faut développer ce qui pollue le moins", a approuvé le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour qui il faut "un réseau en bon état, bien interconnecté". "Quelque 80 milliards d'euros de fonds de l'Union européenne pourraient soutenir les investissements ferroviaires entre 2021 et 2027", a indiqué la commissaire Vălean.
Bruxelles veut notamment créer "un véritable réseau ferroviaire européen", "performant", "interopérable" et "numérisé", d'ici 2040, avec des trains de voyageurs roulant à au moins 160 km/h entre les principales villes, et un effort sur le fret.
Les intervenants ont évoqué différents leviers budgétaires possibles, de grands emprunts "verts", la possible prise en charge des externalités négatives – par exemple les désastres évités –, et aussi des gains de productivité dans le secteur ferroviaire lui-même.
"La concurrence entre les modes de transports ne peut pas changer seulement en montrant que le rail est plus propre", a relevé Mauro Petriccione, directeur général à la DG Clima de la Commission européenne.
Il convient selon lui de "rendre le rail plus attrayant" et de "changer les termes de concurrence pour y introduire des éléments carbone", afin que l'aérien et la route paient davantage, puisqu'ils polluent plus. "Il faut que l’on rende les chemins de fer plus sexy", a aussi remarqué Sacha Honnert, PDG de la compagnie de fret allemande Rhenus Rail. Ce qui veut dire attirer les personnels, mais aussi offrir plus de services aux voyageurs, et disposer d'une billettique simplifiée.
C'est "la demande que nous faisons tous, à la fois à l'Union européenne et aux exécutifs de nos États membres", a-t-il ajouté.
Vingt-quatre patrons du rail, dont Jean-Pierre Farandou, avaient déjà publié la veille un appel pour "un nouveau pacte ferroviaire européen", s'engageant à œuvrer ensemble pour "améliorer l'attractivité du rail partout sur le continent" et réclamant "un investissement européen massif".
"Il est temps de rattraper maintenant le niveau du réseau ferroviaire, et de le développer, et de le moderniser", a argumenté le patron de la SNCF, rappelant "le rôle majeur que le ferroviaire peut apporter dans la décarbonation, pour les voyageurs et les marchandises", et notant que toute une filière industrielle est impliquée. "L'urgence climatique est là et le ferroviaire fait partie de la solution", a-t-il répété.
"Si l'on veut respecter les accords de Paris, il faut un report modal très important vers le train", a confirmé Laurence Tubiana, la directrice de l'European Climate Foundation, caution scientifique de ce "sommet européen du rail" organisé dans le cadre de la présidence française de l'UE.
"Nous avons besoin de moyens supplémentaires", ont renchéri les patrons des ÖBB autrichiens, Andreas Matthä, et de la Deutsche Bahn allemande, Richard Lutz, lequel chiffre le seul retard d'investissements chez lui à 60 milliards d'euros.
En France, Jean-Pierre Farandou estime qu'il faudrait mettre sur la table "plusieurs dizaines de milliards d'euros" pour moderniser le réseau, désengorger les gares et créer des RER en province, construire de nouvelles lignes... autant de travaux nécessaires pour doubler la part du train d'ici les années 2030, son objectif.
"Je suis admiratif", a réagi le patron des Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses, Vincent Ducrot, qui lui bénéficie d'un système de financement confortable. "Comment fait-il avec le peu de moyens qu'il a ?"
"Développer ce qui pollue le moins"
"Notre infrastructure ferroviaire est l'une des infrastructures les meilleures du monde mais elle souffre encore d'investissements insuffisants", a reconnu la commissaire européenne aux Transports Adina Vălean.
"Il faut développer ce qui pollue le moins", a approuvé le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour qui il faut "un réseau en bon état, bien interconnecté". "Quelque 80 milliards d'euros de fonds de l'Union européenne pourraient soutenir les investissements ferroviaires entre 2021 et 2027", a indiqué la commissaire Vălean.
Bruxelles veut notamment créer "un véritable réseau ferroviaire européen", "performant", "interopérable" et "numérisé", d'ici 2040, avec des trains de voyageurs roulant à au moins 160 km/h entre les principales villes, et un effort sur le fret.
Les intervenants ont évoqué différents leviers budgétaires possibles, de grands emprunts "verts", la possible prise en charge des externalités négatives – par exemple les désastres évités –, et aussi des gains de productivité dans le secteur ferroviaire lui-même.
"La concurrence entre les modes de transports ne peut pas changer seulement en montrant que le rail est plus propre", a relevé Mauro Petriccione, directeur général à la DG Clima de la Commission européenne.
Il convient selon lui de "rendre le rail plus attrayant" et de "changer les termes de concurrence pour y introduire des éléments carbone", afin que l'aérien et la route paient davantage, puisqu'ils polluent plus. "Il faut que l’on rende les chemins de fer plus sexy", a aussi remarqué Sacha Honnert, PDG de la compagnie de fret allemande Rhenus Rail. Ce qui veut dire attirer les personnels, mais aussi offrir plus de services aux voyageurs, et disposer d'une billettique simplifiée.