Les conducteurs de trains allemands ont appelé à une grève nationale de plusieurs jours afin de peser dans les négociations salariales avec leur direction, alors que les vacances d'été battent leur plein et que des problèmes de chaîne d'approvisionnement plombent déjà l'économie.
Le syndicat GDL des conducteurs de Deutsche Bahn, l'exploitant ferroviaire public allemand, a annoncé une "première action" sur les trains de fret dès mardi 10 août, avant une action syndicale globale" de mercredi à vendredi. Les perturbations devraient être massives : Deutsche Bahn ne pourra offrir que 25 % de sa capacité dans les trains longues distance à partir de mercredi, a-t-elle indiqué.
La reprise en danger
À l'origine de la mobilisation : l'échec des négociations salariales sur la prochaine convention collective entre la direction et le syndicat, notamment en ce qui concerne les augmentations de salaires. Deutsche Bahn, détenue à 100 % par l’État allemand, a proposé une hausse de 1,5 % des salaires à partir de janvier 2022, puis 1,7 % à partir de mars 2023.
Une proposition jugée "beaucoup trop faible" par le syndicat, qui demande une augmentation de 1,4% dès 2021 ainsi qu'un bonus de 600 euros, puis 1,8 % en 2022. "Les cheminots en ont assez que les dirigeants s'emplissent les poches de millions et que les petits cheminots soient bernés", a affirmé Claus Weselsky, le président du syndicat GDL.
Cette annonce, qui était attendue depuis plusieurs jours, passe mal auprès de la direction de l'entreprise, qui peine à se relever de la pandémie de Covid-19. Cette grève est une "une escalade inutile faite sur le dos des clients du rail", a estimé la direction de Deutsche Bahn. Avec la saison estivale, le groupe connaissait une reprise d'activité après des mois de restrictions liées à la pandémie. Deutsche Bahn a particulièrement souffert de la crise, faisant état d'une perte de 5,7 milliards d'euros en 2020, du jamais vu dans son histoire.
Un frein supplémentaire pour l'industrie
Le mouvement social devrait toucher les trains de marchandises, une activité importante de la Deutsche Bahn, à travers sa filiale DB Cargo. Ces perturbations s'ajouteront aux problèmes logistiques déjà existants, qui plombent depuis plusieurs semaines l'industrie allemande, pilier du modèle économique du pays. La pandémie de Covid-19 a en effet bouleversé les chaînes mondiales d'approvisionnement, conduisant à des goulets d'étranglement sur les marchés des composants électroniques, du bois, des plastiques et de l'acier, notamment.
La production industrielle a déjà sensiblement chuté ces trois derniers mois en Allemagne à cause de ces pénuries. La production manufacturière allemande a baissé de 1,3 % sur un mois en juin, selon le prestataire Factset. Cette contre-performance vient après celle de mai (- 0,8%), révisée à la baisse par l'institut de statistique Destatis.
Cette grève sera la première à toucher l'entreprise allemande depuis décembre 2018, lors de laquelle l'activité avait été stoppée pour quatre heures. Le dernier conflit social majeur s'était déroulé entre 2014 et 2015. Pendant environ neuf mois, le syndicat GDL avait organisé neuf grèves de plusieurs jours chacune, pour demander une réforme des règles de représentation. En mai 2015, une grève de six jours était ainsi devenue la plus longue de l'histoire de l'entreprise.
La reprise en danger
À l'origine de la mobilisation : l'échec des négociations salariales sur la prochaine convention collective entre la direction et le syndicat, notamment en ce qui concerne les augmentations de salaires. Deutsche Bahn, détenue à 100 % par l’État allemand, a proposé une hausse de 1,5 % des salaires à partir de janvier 2022, puis 1,7 % à partir de mars 2023.
Une proposition jugée "beaucoup trop faible" par le syndicat, qui demande une augmentation de 1,4% dès 2021 ainsi qu'un bonus de 600 euros, puis 1,8 % en 2022. "Les cheminots en ont assez que les dirigeants s'emplissent les poches de millions et que les petits cheminots soient bernés", a affirmé Claus Weselsky, le président du syndicat GDL.
Cette annonce, qui était attendue depuis plusieurs jours, passe mal auprès de la direction de l'entreprise, qui peine à se relever de la pandémie de Covid-19. Cette grève est une "une escalade inutile faite sur le dos des clients du rail", a estimé la direction de Deutsche Bahn. Avec la saison estivale, le groupe connaissait une reprise d'activité après des mois de restrictions liées à la pandémie. Deutsche Bahn a particulièrement souffert de la crise, faisant état d'une perte de 5,7 milliards d'euros en 2020, du jamais vu dans son histoire.
Un frein supplémentaire pour l'industrie
Le mouvement social devrait toucher les trains de marchandises, une activité importante de la Deutsche Bahn, à travers sa filiale DB Cargo. Ces perturbations s'ajouteront aux problèmes logistiques déjà existants, qui plombent depuis plusieurs semaines l'industrie allemande, pilier du modèle économique du pays. La pandémie de Covid-19 a en effet bouleversé les chaînes mondiales d'approvisionnement, conduisant à des goulets d'étranglement sur les marchés des composants électroniques, du bois, des plastiques et de l'acier, notamment.
La production industrielle a déjà sensiblement chuté ces trois derniers mois en Allemagne à cause de ces pénuries. La production manufacturière allemande a baissé de 1,3 % sur un mois en juin, selon le prestataire Factset. Cette contre-performance vient après celle de mai (- 0,8%), révisée à la baisse par l'institut de statistique Destatis.
Cette grève sera la première à toucher l'entreprise allemande depuis décembre 2018, lors de laquelle l'activité avait été stoppée pour quatre heures. Le dernier conflit social majeur s'était déroulé entre 2014 et 2015. Pendant environ neuf mois, le syndicat GDL avait organisé neuf grèves de plusieurs jours chacune, pour demander une réforme des règles de représentation. En mai 2015, une grève de six jours était ainsi devenue la plus longue de l'histoire de l'entreprise.