Les opérateurs de fret ferroviaire attendent avec impatience l'annonce du plan de relance, le 3 septembre, qui pourrait leur donner les moyens de remettre durablement des marchandises sur les trains.
Emmanuel Macron a donné le "la" le 14 juillet, annonçant qu'il comptait "redévelopper massivement" le secteur, de même que les petites lignes – qui serviront aussi au fret – et les trains de nuit. Son Premier ministre Jean Castex a évoqué deux semaines plus tard un "plan de reconquête ferroviaire".
Transporteurs ferroviaires, opérateurs de transport multimodal et chargeurs ont formé une alliance baptisée 4F (pour "Fret ferroviaire français du futur"). Ils ont présenté en juin des propositions chiffrées dépassant les 16 milliards d'euros d'ici 2030. Leur objectif a été repris par la Convention citoyenne pour le climat. Ils veulent doubler la part du fret ferroviaire de 9 % à 18 % du transport intérieur de marchandises en France d'ici 2030, quand la route en assure actuellement 89 %. Le taux de 18% correspond à la moyenne actuelle de l'Union européenne, sachant que Bruxelles entend arriver à 30 % dans le même temps.
2,8 milliards d'euros pour commencer ?
Les différents plans de relance du secteur et sa libéralisation en 2006 n'ont pas réussi à enrayer son déclin. Les convois de fret – qui passent systématiquement après les voyageurs –sont lents, ils sont pénalisés par les travaux sur le réseau, ils sont sacrifiés à la moindre grève... Sans parler des nuisances sonores, avec des matériels souvent vieux, circulant de nuit.
L'alliance 4F a présenté son projet à Bercy la semaine dernière. "Le chiffrage a été affiné" avec le ministère des Transports et SNCF Réseau, a indiqué son coordinateur Franck Tuffereau. Un premier effort en 2021-2024 serait dédié à "la sauvegarde" de l'existant, selon lui. Cette enveloppe évaluée à environ 2,8 milliards d'euros concernerait "les petites lignes, les voies de service et les éléments les plus prioritaires pour pouvoir relancer le secteur, y compris la baisse les péages", versés à SNCF Réseau.
Adapter le réseau au fret
L'alliance envisage par exemple de consacrer 63 millions d'euros à la rénovation des capillaires, les lignes locales uniquement empruntées par les trains de marchandises, quand SNCF Réseau comptait mettre 40 millions, a-t-il relevé.
Le profession demande également des sillons de circulation attractifs pour le fret, des aides pour transborder les conteneurs des camions aux trains et un coup de pouce aux "wagons isolés" qui font des circuits sur mesure.
Sur la période "2025-2030, on est plutôt sur une enveloppe de 13 milliards d'euros" avec de gros travaux pour moderniser et adapter les infrastructures, ajoute Franck Tuffereau.
Il s'agit notamment de débarrasser des métropoles comme Lyon ou Bordeaux des trains de marchandises en transit – ce qui profitera aussi aux passagers – et d'aménager les voies ferrées pour faire rouler des trains plus hauts, plus lourds et plus longs. "Il y a une grande partie de cette enveloppe qui est éligible à des financements européens", relève le coordinateur de 4F.
Plan de survie à court terme
À plus court terme, les opérateurs demandent "un plan de survie du secteur, pour permettre de poursuivre l'activité à peu près au niveau actuel", selon le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. "L'activité économique se réduit il y a moins de commandes de nos clients et malheureusement nous avons des bons clients touchés par la crise : la sidérurgie, l'automobile...", a-t-il expliqué.
Pour compenser les pertes accumulées à cause de la grève des cheminots de l'hiver et de la crise sanitaire, le gouvernement va déjà accorder des passages gratuits sur les voies ferrées nationales jusqu'à la fin de l'année, puis un demi-tarif l'an prochain. L'État règlera donc 126 millions d'euros de péages à SNCF Réseau.
Jean Castex a également déjà annoncé qu'il aiderait le lancement de nouvelles "autoroutes ferroviaires" et le redémarrage du "train des primeurs" Perpignan-Rungis, à l'arrêt depuis un an.
Transporteurs ferroviaires, opérateurs de transport multimodal et chargeurs ont formé une alliance baptisée 4F (pour "Fret ferroviaire français du futur"). Ils ont présenté en juin des propositions chiffrées dépassant les 16 milliards d'euros d'ici 2030. Leur objectif a été repris par la Convention citoyenne pour le climat. Ils veulent doubler la part du fret ferroviaire de 9 % à 18 % du transport intérieur de marchandises en France d'ici 2030, quand la route en assure actuellement 89 %. Le taux de 18% correspond à la moyenne actuelle de l'Union européenne, sachant que Bruxelles entend arriver à 30 % dans le même temps.
2,8 milliards d'euros pour commencer ?
Les différents plans de relance du secteur et sa libéralisation en 2006 n'ont pas réussi à enrayer son déclin. Les convois de fret – qui passent systématiquement après les voyageurs –sont lents, ils sont pénalisés par les travaux sur le réseau, ils sont sacrifiés à la moindre grève... Sans parler des nuisances sonores, avec des matériels souvent vieux, circulant de nuit.
L'alliance 4F a présenté son projet à Bercy la semaine dernière. "Le chiffrage a été affiné" avec le ministère des Transports et SNCF Réseau, a indiqué son coordinateur Franck Tuffereau. Un premier effort en 2021-2024 serait dédié à "la sauvegarde" de l'existant, selon lui. Cette enveloppe évaluée à environ 2,8 milliards d'euros concernerait "les petites lignes, les voies de service et les éléments les plus prioritaires pour pouvoir relancer le secteur, y compris la baisse les péages", versés à SNCF Réseau.
Adapter le réseau au fret
L'alliance envisage par exemple de consacrer 63 millions d'euros à la rénovation des capillaires, les lignes locales uniquement empruntées par les trains de marchandises, quand SNCF Réseau comptait mettre 40 millions, a-t-il relevé.
Le profession demande également des sillons de circulation attractifs pour le fret, des aides pour transborder les conteneurs des camions aux trains et un coup de pouce aux "wagons isolés" qui font des circuits sur mesure.
Sur la période "2025-2030, on est plutôt sur une enveloppe de 13 milliards d'euros" avec de gros travaux pour moderniser et adapter les infrastructures, ajoute Franck Tuffereau.
Il s'agit notamment de débarrasser des métropoles comme Lyon ou Bordeaux des trains de marchandises en transit – ce qui profitera aussi aux passagers – et d'aménager les voies ferrées pour faire rouler des trains plus hauts, plus lourds et plus longs. "Il y a une grande partie de cette enveloppe qui est éligible à des financements européens", relève le coordinateur de 4F.
Plan de survie à court terme
À plus court terme, les opérateurs demandent "un plan de survie du secteur, pour permettre de poursuivre l'activité à peu près au niveau actuel", selon le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. "L'activité économique se réduit il y a moins de commandes de nos clients et malheureusement nous avons des bons clients touchés par la crise : la sidérurgie, l'automobile...", a-t-il expliqué.
Pour compenser les pertes accumulées à cause de la grève des cheminots de l'hiver et de la crise sanitaire, le gouvernement va déjà accorder des passages gratuits sur les voies ferrées nationales jusqu'à la fin de l'année, puis un demi-tarif l'an prochain. L'État règlera donc 126 millions d'euros de péages à SNCF Réseau.
Jean Castex a également déjà annoncé qu'il aiderait le lancement de nouvelles "autoroutes ferroviaires" et le redémarrage du "train des primeurs" Perpignan-Rungis, à l'arrêt depuis un an.