La France n'arrivera pas à doubler la part du fret ferroviaire dans les transports de marchandises à l'horizon 2030, comme l'envisage le gouvernement, à cause des insuffisances du réseau, selon le directeur général de la compagnie Europorte.
"Je pense qu'on ne sera pas à l'objectif du doublement" de 9 à 18 % de part modale du fret ferroviaire pourtant inscrit dans la loi, a affirmé le patron d'Europorte, Raphaël Doutrebente. "C'est mort !". "Ce qui pèche, c'est l'organisation" du réseau, "ce qui pèche, c'est la manière dont fonctionne SNCF Réseau", a-t-il expliqué, le 12 octobre, lors du colloque annuel de l'Association française du rail (Afra), qui regroupe les concurrents de la SNCF.
Le patron d'Europorte – filiale de Getlink – critique essentiellement des dysfonctionnements de SNCF Réseau et son travail en silos avec des directions opérationnelles et régionales qui ne se parlent pas et sont incapables de fournir des sillons (des créneaux de circulation ferroviaire) fiables aux opérateurs. Comme ses pairs, Raphaël Doutrebente juge également insuffisants les moyens consacrés à l'entretien et la modernisation des voies ferrées.
"Il n'y a pas les wagons, pas les locomotives, pas les bonshommes, pas les sillons", a renchéri Philippe Millet, président du constructeur Millet Wagons. L'Afra avait tout de même une bonne nouvelle à annoncer : la part modale du fret ferroviaire est passée entre 2020 et 2021 de 9,6 % à 10,7 %, revenant au niveau de 2015. "Le déclin est enrayé", s'est réjoui son président, Alexandre Gallo, PDG de DB Cargo France (Deutsche Bahn).
Électricité et péages trop chers
Les opérateurs s'inquiètent désormais de la flambée des prix de l'électricité, et l'Afra demande qu'ils soient plafonnés à 180 euros du mégawattheure. SNCF Réseau annonce actuellement aux opérateurs des tarifs électriques de l'ordre de 500 euros du mégawattheure, a dénoncé Raphaël Doutrebente. "500 euros du mégawattheure, c'est pas compliqué, ils vont passer par la route !".
"Aujourd'hui, ça coûte moins cher de faire rouler nos locomotives diesel que nos locomotives électriques", a-t-il regretté, reconnaissant au passage "quelques petits problèmes d'approvisionnement" depuis le 11 octobre pour le diesel. Le prix de l'électricité "a, pour certains, été multiplié par dix en trois ans", a constaté Alexandre Gallo, évoquant également les "augmentations insupportables que le secteur aura à subir en 2023".
L'Afra réclame aussi une baisse des péages – les frais de circulation facturés par SNCF Réseau –, qui selon elle sont bien trop élevés et découragent la concurrence.
Le patron d'Europorte – filiale de Getlink – critique essentiellement des dysfonctionnements de SNCF Réseau et son travail en silos avec des directions opérationnelles et régionales qui ne se parlent pas et sont incapables de fournir des sillons (des créneaux de circulation ferroviaire) fiables aux opérateurs. Comme ses pairs, Raphaël Doutrebente juge également insuffisants les moyens consacrés à l'entretien et la modernisation des voies ferrées.
"Il n'y a pas les wagons, pas les locomotives, pas les bonshommes, pas les sillons", a renchéri Philippe Millet, président du constructeur Millet Wagons. L'Afra avait tout de même une bonne nouvelle à annoncer : la part modale du fret ferroviaire est passée entre 2020 et 2021 de 9,6 % à 10,7 %, revenant au niveau de 2015. "Le déclin est enrayé", s'est réjoui son président, Alexandre Gallo, PDG de DB Cargo France (Deutsche Bahn).
Électricité et péages trop chers
Les opérateurs s'inquiètent désormais de la flambée des prix de l'électricité, et l'Afra demande qu'ils soient plafonnés à 180 euros du mégawattheure. SNCF Réseau annonce actuellement aux opérateurs des tarifs électriques de l'ordre de 500 euros du mégawattheure, a dénoncé Raphaël Doutrebente. "500 euros du mégawattheure, c'est pas compliqué, ils vont passer par la route !".
"Aujourd'hui, ça coûte moins cher de faire rouler nos locomotives diesel que nos locomotives électriques", a-t-il regretté, reconnaissant au passage "quelques petits problèmes d'approvisionnement" depuis le 11 octobre pour le diesel. Le prix de l'électricité "a, pour certains, été multiplié par dix en trois ans", a constaté Alexandre Gallo, évoquant également les "augmentations insupportables que le secteur aura à subir en 2023".
L'Afra réclame aussi une baisse des péages – les frais de circulation facturés par SNCF Réseau –, qui selon elle sont bien trop élevés et découragent la concurrence.