​La SNCF lessivée par la pandémie

Durement touchée par la crise sanitaire, la SNCF a subi une perte nette de 3 milliards d'euros en 2020. Un plan d'économies drastique a toutefois permis de limiter les dégâts.
La SNCF a subi une perte nette de 3 milliards d'euros en 2020. Le groupe avait déjà perdu 801 millions d'euros en 2019, plombé par la grève contre la réforme des retraites et des effets comptables défavorables. Le chiffre d'affaires a reculé de 14,6 % à 29,975 milliards d’euros, pénalisé par les effets de la crise sanitaire (- 6,8 milliards d’euros) et dans une moindre mesure par la fin de grève en janvier (- 400 millions d’euros).

La grande vitesse ferroviaire, dont la SNCF tire habituellement ses bénéfices, a été particulièrement malmenée, avec une baisse du trafic de 48 %. La perte de chiffre d'affaires pour les TGV est estimée à 4,8 milliards. Les activités conventionnées, trains régionaux et Keolis, ont moins souffert.

Selon l’entreprise, "la mobilité internationale est à l'arrêt et le marché français au ralenti", mais "nous avons le bénéfice de la diversification de nos activités", a relevé Jean-Pierre Farandou, son PDG. Si Geodis (logistique) a résisté avec un chiffre d'affaires en hausse de 4,5 %, les autres composantes du groupe public ont vu fondre leurs revenus : - 28 % pour SNCF Voyageurs (TGV, TER et banlieue parisienne), - 8 % pour Keolis (transports publics), - 12 % pour le fret, - 9 % pour SNCF Réseau et - 4 % pour les gares.

Réduction des charges

La direction de la SNCF indique que la "marge opérationnelle" est restée positive à l'échelle du groupe grâce aux effets d'un programme draconien de réduction des charges engagé à la fin de l’hiver. "Nous avons peigné l'ensemble de nos dépenses et cherché à optimiser l'utilisation de notre cash", a expliqué Laurent Trevisani, le directeur financier. "Nous avons renoncé à des projets", a-t-il ajouté, précisant que la direction avait "sanctuarisé" ceux qui concernent la sécurité et la préservation de l'outil industriel.

L’entreprise a aussi poursuivi les projets qui participent à sa "politique de rebond" pour l'après-crise. La SNCF a toutefois dû alourdir à nouveau sa dette que l’État venait d'alléger de 25 milliards d’euros au 1er janvier. Celle-ci s'élevait à 38,1 milliards au 31 décembre 2020. La direction table désormais sur une "reprise d'activité progressive [...] à partir de l'automne 2021, avec un plein effet en 2022", selon Laurent Trevisani.

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