Sur les six premiers mois de l'année, le groupe Deutsche Bahn, détenu à 100 % par l'État allemand, a enregistré une perte nette de 1,2 Md€, contre 71 M€ l'an dernier à la même période, a-t-il indiqué dans un communiqué de résultats publié le 25 juillet. Ses pertes d'exploitations se sont aussi élevées à 1,2 Md€, après 339 M€ au premier semestre 2023.
La faute à "un réseau vieillissant et sujet aux pannes", à "des évènements météorologiques extrêmes", s'ajoutant à des "grèves qui nous ont considérablement nui économiquement", a résumé le PDG du groupe, Richard Lutz.
Des dépenses considérables pour réparer et rénover le réseau
L'opérateur doit investir des milliards pour réparer, rénover et étendre son réseau, de moins en moins opérant en raison d'années de sous-investissement, alors même que la demande explose.
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Des "dépenses considérables" ont été engagées, évaluées par la Deutsche Bahn à 4 Md€ durant le semestre, soit une hausse de 35 % par rapport à l'an dernier. Des investissements d'autant plus urgents que de nombreuses infrastructures ont été endommagées par des intempéries cette année, notamment par les fortes inondations ayant frappé début juin le sud de l'Allemagne.
Un manque de ponctualité remarqué
La vétusté du réseau dégrade la ponctualité des trains, provoquant consternation et moqueries dans le pays. Le taux de trains longue distance arrivés au moins 6 minutes en retard a atteint au premier semestre 37,3 %, après 36 % l'an dernier, bien au-dessus de la moyenne européenne.
Ces manquements ont été particulièrement remarqués durant l'Euro de football organisé au début de l'été dans le pays. "Les infrastructures sont trop vieilles, trop usées pour gérer ce genre de situation sans problème", s'est défendu Richard Lutz.
Des investissements publics réduits
La Deutsche Bahn a aussi été plombée par une grève historiquement longue de ses conducteurs de trains en début d'année, ayant coûté 300 M€ au total, selon le groupe.
Les déboires du groupe, endetté à hauteur de plus de 30 Md€, mettent à mal les projets du gouvernement allemand qui a fait du rail son principal levier pour décarboner le polluant secteur des transports du pays.
Or, un plan de 45 Md€ d'investissements publics d'ici 2027, annoncé en 2023, a été raboté à 30 Md€ à la suite d'un arrêt retentissant de la Cour constitutionnelle à l'automne dernier.
La rédaction (avec l'AFP)