Le marché français de l’immobilier logistique a connu une baisse sensible au premier trimestre. Un repli dû notamment au manque de foncier et d’entrepôts modernes, selon des analystes redoutant que cette pénurie se poursuive.
Au premier trimestre, le marché de l'immobilier logistique a subi une nouvelle baisse de la demande placée en France. Les surfaces commercialisées se seraient contractées de 21 % à 25 %, selon CBRE, BNP Paribas et JLL.
Ces analystes évaluent les surfaces vendues entre 910.000 à 960.000 m2 au cours des trois premiers mois de l’année.
L’an passé, le marché de l’immobilier logistique s’était déjà contracté d’environ 13 % en France.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ces évolutions. Au plan conjoncturel, les incertitudes géopolitiques et économiques ont été marquées par une hausse de l'inflation et des taux d'intérêt.
En matière structurelle, les analystes observent un manque de foncier disponible pour les projets logistiques.
Pénurie d’offres
L'Afilog, fédérant les acteurs de l’immobilier logistique et industriel, a estimé dans sa dernière étude que "les deux-tiers des régions françaises sont en forte pénurie d’offre de foncier et d’immobilier logistique".
À l’exception des Hauts-de-France, le taux de vacance des entrepôts logistiques serait inférieur à 5 % sur l’ensemble du territoire.
Ce niveau, jugé "critique" par l’association, nuirait au développement des entreprises. "Pour qu’une entreprise puisse grandir, accepter de nouveaux contrats ou se diversifier, elle doit pouvoir déménager en fonction de ses besoins. Un taux de vacance trop faible ne lui permet pas d’évoluer", affirme-t-elle.
La pénurie d’offre de foncier et d’immobilier logistique est présentée aussi comme "un frein à la réindustrialisation de la France". Elle serait, également, la principale cause de l’augmentation des loyers des entrepôts, observée depuis plusieurs mois.
Vers une artificialisation nette égale à zéro
L’Afilog plaide en faveur "d’une mobilisation nationale", pour redonner des marges de manœuvre foncières au secteur.
Cette mobilisation associerait l’État, les collectivités territoriales et les acteurs de la filière. Elle déboucherait sur "un bilan national, présenté lors du prochain Comité interministériel de la logistique", propose l’association.
Un bilan qui devra concilier aussi les nouvelles obligations des collectivités locales prévues dans la loi Climat & Résilience du 22 août 2021.
Un texte qui leur impose de réduire de 50 % l’artificialisation nette des sols entre 2021 et 2031 comparé à la période 2011-2021 puis de 100 % d’ici 2050.