Le pôle Commission de transport et logistique de Bolloré dans les radars de CMA CGM

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L’entrée en discussions entre CMA CGM et Bolloré pour l’acquisition éventuelle du pôle commission de transport et logistique du groupe français coté en Bourse rappelle étrangement le scénario de la cession de Bolloré Africa Logistics à MSC en 2022.  
 

Alors que dans la ligne régulière conteneurisée fusions et absorptions ne sont pas à l'ordre du jour, le phénomène épargne encore cette profession vivant encore largement d'un trésor de guerre amassé pendant la crise. Il affecte en revanche régulièrement le monde de la commission de transport et logistique.

Les observateurs notent le passage fréquent de certains grands acteurs du métier sous le contrôle d'armateurs ayant largement tiré profit de la bulle financière où l'embellie du marché les a emmenés.

En ce mois d'avril, tandis que Bolloré semble vouloir poursuivre le démantèlement de son patrimoine commission de transport et logistique, le groupe CMA CGM prouve une nouvelle fois son appétit féroce pour ce secteur d’activité.

Après avoir cédé en 2022 son empire africain Bolloré Africa Logistics à Mediterranean Shipping Company (MSC), le numéro un mondial de la ligne régulière, le groupe français coté en bourse, dirigé par Cyrille Bolloré depuis le départ en retraite de son père Vincent, indique avoir reçu de CMA CGM "une offre indicative de 5 milliards d'euros pour l’achat de ses activités commission de transport et logistique".

Les deux groupes sont entrés "en discussions exclusives", ont affirmé Bolloré et CMA CGM. Des négociations dont l’objectif est de, selon le groupe diversifié, de "permettre la réalisation d’une phase d’audit confirmatoire et la tenue de négociations contractuelles pour que CMA CGM puisse remettre, le cas échéant, une promesse d’achat correspondant à cette offre autour du 8 mai 2023".

 

Une boulimie armatoriale pour le transit

Du côté de CMA CGM, les explications sont bien plus laconiques. Pour le troisième armateur mondial, qui lui n’est pas coté en bourse, on apprend seulement que "cette entrée en discussions exclusives s'intègre dans la stratégie du groupe CMA CGM qui repose sur deux piliers solides, le transport maritime et la logistique".

Depuis l'acquisition du groupe suisse Ceva Logistics, l'armateur marseillais prouve régulièrement sa boulimie à l'égard de la commission de transport et de la logistique. Après avoir absorbé le suisse Ceva, il a absorbé en 2021 la filiale CLS de l'américain Ingram Micro puis Colis Privé et enfin Gefco en 2022.

Autant d'opérations confirmant une stratégie de "développer des solutions complètes pour soutenir les chaînes d'approvisionnement de ses clients".

Lointaine est l'époque où CMA CGM montrait un fort appétit vis-à-vis de ses confrères en acquérant des acteurs du transport maritime mondial tels qu'ANL, Delmas, US Lines et Comanav.

Ces derniers mois, le groupe a pris pourtant des parts dans le capital de son confrère breton Brittany Ferries et s'est lancé dans l'aventure du fret aérien.

 

Ceva dopé

 

Reste à savoir si la proposition de CMA CGM faite à Bolloré, pour sa filiale commission de transport située en 2022 à la seizième place du classement mondial du consultant Armstrong International, sera couronnée de succès. Si tel est le cas, l'initiative permettra une nouvelle fois à Ceva Logistics, placé l'an dernier au huitième rang, de connaître un nouveau coup d'accélérateur.

Quant à Bolloré, tout porte à croire qu'il veuille se concentrer sur les médias sans mettre en péril sa valeur boursière.

 

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