Ses entrepôts jalonnent les autoroutes, elle s'impose comme l'une des principales activités de la région mais, dans les Hauts-de-France, vieille terre ouvrière, la logistique doit faire face au défi du recrutement et convaincre qu'elle n'est pas qu'un pis-aller.
"Allez, on défait tout et on recommence". Dans un vaste entrepôt, des demandeurs d'emploi du Valenciennois tentent de disposer sur une palette des cubes figurant des colis en suivant une longue liste de consignes. D'autres simulent la conduite d'un engin de manutention ou préparent une commande fictive, sous des ordres donnés à vive allure dans un casque.
Comme 200 chômeurs depuis septembre 2021, ces hommes et quelques femmes, de tous âges, participent au "Logistic Tour" mis en place par la chambre de commerce et d'industrie (CCI), avec l'appui du Conseil régional, au sein du complexe Euralogistic de Dourges (Pas-de-Calais).
"Après une formation qualifiante, vous êtes quasi-sûrs de trouver un emploi", les galvanise l'animatrice, Camille Merlen.
Cariste, préparateur de commandes, inventoriste... 5.000 offres cherchent des candidats dans la région, forte d'une position géographique lui permettant de desservir 80 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km.
Avec quelque 150.000 emplois, la logistique représente déjà 11 % des emplois privés des Hauts-de-France, qui concentrent "un tiers des entrepôts construits l'année dernière" en France, se félicite Laurent Desprez, directeur d'Euralogistic.
"Notre région est très mûre par rapport à cette filière, qui y est présente depuis les années 1990, alors que d'autres la découvrent ou la subissent", ajoute-t-il. Car le secteur, générateur de trafic routier et pourvoyeur de moins d'emplois par hectare bâti que d'autres, a souvent mauvaise presse.
Des grandes entreprises (Log's, Amazon mais aussi Decathlon, Leroy Merlin, Seb...) aux PME, les acteurs se bousculent dans la région.
L'entreprise de couches écologiques Naturopera implante ainsi à Bully-les-Mines une usine et un entrepôt logistique. Didier Pigné, directeur du site, promet aux embauchés des passerelles entre logistique et production. Une piste encouragée par les élus pour qui la logistique ne doit pas être le seul acteur du développement régional.
À 9,7 % fin 2021, le taux de chômage régional dépasse la moyenne nationale, pourtant "il est de plus en plus difficile de détecter" des candidats, constate Laurent Desprez.
"Cité internationale de la logistique"
Avec l'ouverture du canal Seine-Nord Europe en 2028 en ligne de mire, la CCI prépare une "Cité internationale de la logistique" pour former "les meilleurs ouvriers de la logistique de France" et tenter de verdir la filière.
En visite en novembre, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari avait constaté "le défaut d'attractivité de ces métiers" mais assuré d'une amélioration en cours des conditions de travail.
Pour Isabelle Samain, correspondante transports et logistique de Pôle Emploi, les entreprises doivent faire des efforts.
"La technologie rend aussi ces métiers de plus en plus attractifs", insiste-t-elle. Le Logistic Tour présente exosquelettes et robots – dont un "Skypod" de la "licorne" Exotec, basée près de Lille – censés diminuer la pénibilité de métiers souvent physiques et répétitifs, gros pourvoyeurs d'accidents et de maladies professionnelles.
Chez Amazon, malgré un treizième mois, les syndicats pointent toutefois un très fort "turnover", faute de perspectives d'évolution.
"Il y a une sorte de renouveau du monde ouvrier à travers la logistique mais, en matière de salaires, d'évolution professionnelle et de conditions de travail, les postes ne sont pas équivalents à ceux de l'industrie classique", analyse le sociologue David Gaborieau.
"Ces métiers étaient difficiles, mais il y avait un encadrement professionnel, des structures beaucoup plus stables", assure-t-il, distinguant logistique de l’e-commerce, qui se développe fortement en France, et logistique industrielle, où les métiers sont un peu plus qualifiés.
Comme 200 chômeurs depuis septembre 2021, ces hommes et quelques femmes, de tous âges, participent au "Logistic Tour" mis en place par la chambre de commerce et d'industrie (CCI), avec l'appui du Conseil régional, au sein du complexe Euralogistic de Dourges (Pas-de-Calais).
"Après une formation qualifiante, vous êtes quasi-sûrs de trouver un emploi", les galvanise l'animatrice, Camille Merlen.
Cariste, préparateur de commandes, inventoriste... 5.000 offres cherchent des candidats dans la région, forte d'une position géographique lui permettant de desservir 80 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km.
Avec quelque 150.000 emplois, la logistique représente déjà 11 % des emplois privés des Hauts-de-France, qui concentrent "un tiers des entrepôts construits l'année dernière" en France, se félicite Laurent Desprez, directeur d'Euralogistic.
"Notre région est très mûre par rapport à cette filière, qui y est présente depuis les années 1990, alors que d'autres la découvrent ou la subissent", ajoute-t-il. Car le secteur, générateur de trafic routier et pourvoyeur de moins d'emplois par hectare bâti que d'autres, a souvent mauvaise presse.
Des grandes entreprises (Log's, Amazon mais aussi Decathlon, Leroy Merlin, Seb...) aux PME, les acteurs se bousculent dans la région.
L'entreprise de couches écologiques Naturopera implante ainsi à Bully-les-Mines une usine et un entrepôt logistique. Didier Pigné, directeur du site, promet aux embauchés des passerelles entre logistique et production. Une piste encouragée par les élus pour qui la logistique ne doit pas être le seul acteur du développement régional.
À 9,7 % fin 2021, le taux de chômage régional dépasse la moyenne nationale, pourtant "il est de plus en plus difficile de détecter" des candidats, constate Laurent Desprez.
"Cité internationale de la logistique"
Avec l'ouverture du canal Seine-Nord Europe en 2028 en ligne de mire, la CCI prépare une "Cité internationale de la logistique" pour former "les meilleurs ouvriers de la logistique de France" et tenter de verdir la filière.
En visite en novembre, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari avait constaté "le défaut d'attractivité de ces métiers" mais assuré d'une amélioration en cours des conditions de travail.
Pour Isabelle Samain, correspondante transports et logistique de Pôle Emploi, les entreprises doivent faire des efforts.
"La technologie rend aussi ces métiers de plus en plus attractifs", insiste-t-elle. Le Logistic Tour présente exosquelettes et robots – dont un "Skypod" de la "licorne" Exotec, basée près de Lille – censés diminuer la pénibilité de métiers souvent physiques et répétitifs, gros pourvoyeurs d'accidents et de maladies professionnelles.
Chez Amazon, malgré un treizième mois, les syndicats pointent toutefois un très fort "turnover", faute de perspectives d'évolution.
"Il y a une sorte de renouveau du monde ouvrier à travers la logistique mais, en matière de salaires, d'évolution professionnelle et de conditions de travail, les postes ne sont pas équivalents à ceux de l'industrie classique", analyse le sociologue David Gaborieau.
"Ces métiers étaient difficiles, mais il y avait un encadrement professionnel, des structures beaucoup plus stables", assure-t-il, distinguant logistique de l’e-commerce, qui se développe fortement en France, et logistique industrielle, où les métiers sont un peu plus qualifiés.