Ports français
L’heure de la réforme
Pour les ports français, l’événement majeur de l’année 2008 porte sur le lancement de la réforme portuaire qui vise à recentrer les ports autonomes sur leurs missions régaliennes. Annoncé en janvier, ce processus a débouché sur l’adoption de la loi portant réforme portuaire en juillet. Le dispositif incluait la négociation d’un accord-cadre de mise en œuvre de la réforme: celui-ci a été signé par les partenaires le 30 octobre 2008. Dans le contexte de cette réforme, Les sept ports autonomes maritimes métropolitains sont devenus des « Grands ports maritimes ». Cette réforme portuaire a été marquée de mouvements sociaux importants dans les ports jusqu’à la mi-2008. Cette situation pèse tout naturellement sur les résultats statistiques portuaires. En matière de fret conteneurisé, il faut imputer le déficit constaté à la fois aux mouvements sociaux et au ralentissement économique actuel. Le Havre et Marseille enregistrent tous deux une diminution de leur trafic conteneurisé à fin novembre: en chiffres provisoires, Le Havre réalise 22,5 Mt (− 6,9 %) et Marseille 7,7 Mt. (− 16 %). Dunkerque progresse dans ce secteur avec 194 400 EVP à fin novembre, soit + 6 %. Le port nordique bénéficie de la reprise progressive du trafic de bananes en provenance des Antilles et de l’introduction d’escales hebdomadaires de liaisons Asie/Europe (Fal-3 de Cma-Cgm et AE-10 de Mærsk Line). Nantes est également en hausse (+ 2,8 % en tonnage).
Globalement, à fin novembre, en chiffres provisoires, les grands ports maritimes ont enregistré un tonnage supérieur à celui de l’an dernier: 89,5 Mt pour Marseille (+ 2 %), 73,4 Mt pour Le Havre (+ 2,4 %), 54 Mt pour Dunkerque (+ 3,6 %), 31 Mt pour Nantes/Saint-Nazaire (− 0,7 %), 20,7 Mt pour Rouen (+ 1,3 %), 8,3 Mt pour Bordeaux (+ 8,5 %) et 6,6 Mt à fin octobre pour La Rochelle (+ 3,5 %). Dans les sept ports, les volumes de vracs solides sont en progression. À Marseille/Fos, on observe par exemple une progression de 10 % des volumes pour la sidérurgie. Le port relève: « La rénovation du haut-fourneau [d’Arcelor-Mittal] fin 2007 avait vu fondre les entrées de vracs dès le mois de septembre. D’autre part, les approvisionnements de vracs, planifiés à l’avance et difficilement renégociables, restent importants en dépit de la conjoncture actuelle ». Plusieurs ports français ont bénéficié également de la forte reprise des exportations céréalières depuis l’été: c’est le cas du port de Rouen qui engrange une progression de 17,5 % de ses volumes de vracs solides pour les onze premiers mois de l’année.
Les trafics de marchandises diverses connaissent par contre des résultats moins satisfaisants à fin novembre: le meilleur chiffre est affiché par Dunkerque avec + 3 %, avec une progression de ses deux trafics phares, les conteneurs (+ 6 % en nombre) et le trafic roulier (+ 4 % environ en tonnage). Nantes/Saint-Nazaire connaît également une légère croissance (+ 0,9 %), tirée principalement par les conteneurs (+ 2,8 %). Les autres ports sont orientés à la baisse.