Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a clôturé la Conférence des régions périphériques maritimes, qui tenait son bureau politique le 7 mars à Océanopolis, à Brest. Les enjeux du Brexit ont encore et toujours animé les échanges et occupé les esprits.
Il y avait huit sessions à l’ordre du jour du bureau politique de ce lobby des 160 régions maritimes de l’Union européenne, de la Scandinavie aux îles grecques en passant par l’archipel des Açores. C’est d’ailleurs le chef de l’exécutif de cet archipel, Vasco Alves Cordeiro, qui préside actuellement et pour deux ans la Conférence des régions périphériques maritimes (CPRM).
Cet organisme créé en 1973 et basé à Bruxelles et à Rennes se préoccupe des problèmes des migrations, des transports, de l’énergie et du climat, des affaires maritimes… Et ce 7 mars, le think tank, qui milite en faveur d’un développement plus équilibré du territoire européen, avait naturellement au menu les enjeux du Brexit et de ses répercussions sur les territoires à moins d’un mois de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Retour de la police aux frontières
C’est sur ce sujet que Jean-Yves Le Drian était principalement attendu à l’occasion de sa visite d’un jour dans le Finistère. Il a clôturé, à Brest, la séquence du matin de la CRPM, qui lui est familière (il en a été président de 2010 à 2013), avant de rejoindre l’après-midi Roscoff, où il devait rencontrer des pêcheurs caseyeurs, dont « 60 % des ressources proviennent des eaux territoriales britanniques », a-t-il glissé, et « s’assurer de l’état d’avancement du dispositif Brexit », rendu nécessaire par le rétablissement d’une frontière.
« En tout état de cause, les régions les plus exposées devront être aidées par l’Union européenne et il faudra trouver des dispositions appropriées », a-t-il plaidé devant les membres de la CRPM. Il s’est, entre autres, déclaré favorable à la création d’un fonds Brexit spécifique. Commentant le cours des négociations entre le Royaume-Uni et l’UE, il a considéré qu’il « n’était pas possible d’avoir une discussion qui s’éternise à longueur de semaines ». Toutefois, il estime qu’en raison des très bonnes relations entre l’Irlande et la Bretagne, le Brexit pourrait être une chance pour cette dernière.
Au cours du déplacement à Roscoff, il avait rendez-vous avec Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries et d’Armateurs de France. À l’ex-président de la région Bretagne qui partait d’emblée du principe que « le port de Roscoff deviendrait le 29 mars un port frontière », Jean-Marc Roué a rétorqué que le retour d’une frontière entre la France et la Grande-Bretagne légitime pleinement le retour de la police aux frontières. Celle-ci viendrait compléter les services douaniers, seule solution à court terme en cas de Brexit dur. Il a demandé au ministre de relayer cette proposition auprès du gouvernement.
9 500 tonnes
C’est le volume en GNL qu’a délivré le port de Rotterdam en 2018. Il était de 1 500 tonnes il y a un an. L’administration portuaire s’attend à avoir dix fournisseurs d’ici cinq ans et à une augmentation considérable de l’avitaillement en GNL. Titan LNG, Shell et Anthony Veder y opèrent actuellement.