La montée en puissance de la Méditerranée ?

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La Méditerranée veut occuper l’espace. Et l’initiative vient de la région Occitanie, le poids de son économie bleue justifiant la fin et les moyens, entend-on. On l’attendait (spontanément) plutôt un peu plus à l’est, du côté de Provence-Alpes Côte d’Azur, seule région en Méditerranée « française » à loger un Grand port maritime, celui de Marseille-Fos.

« J’ai le souvenir il n’y a pas si longtemps, que dans les discours, la Méditerranée se limitait à Marseille et petit à petit, je note que l’on dérive vers Sète, Portla-nouvelle… », triomphe Didier Codorniou, premier vice-président de la Région Occitanie en charge de l’économie maritime.

« Il faut que les régions Corse, PACA et Occitanie se fédèrent et travaillent sur des sujets communs pour être têtes de proue sur le bassin méditerranéen » dira plus consensuel Serge Pallarès, président de la fédération française des ports de plaisance, de l’Union des villes portuaires du Languedoc-Roussillon et directeur du port de Saint-Cyprien. Ils étaient tous deux, aux côtés d’homologues d’Espagne, d’Italie et du Maroc, et de représentants d’Armateurs de France et du Cluster maritime français, à Montpellier, pour la première édition d’un salon professionnel consacré aux enjeux littoraux, initié par le groupe Midi Libre et soutenu par la Région de la présidente Caroline Delga, qui ne cache pas ses ambitions de positionner l’Occitanie comme une nouvelle puissance maritime française. Son Plan Littoral 21 au budget d’un milliard d’euros annoncé promeut notamment un axe Méditerranée-Europe-Afrique et une « émancipation » des régions PACA, Corse et Occitanie.

Sur la forme, les deux jours ont aligné conférences, expositions et rendez-vous d’affaires. Sur le fond, il fut question de territoires portuaires, d’EMR, d’aquaculture, de biotechs bleues…

Le fond reste très politique. Le contexte est lourd d’enjeux pour les villes côtières, confrontées aux risques environnementaux (gestion du trait de côte, submersion, inondations, etc.) et à la transition énergétique qui attend toujours quelques réglages alors que la PPE, programmation pluriannuelle de l’énergie, tarde à se faire connaître. Sans parler de la filière méditerranéenne de la pêche, « ennuyée » par l’administration européenne. Le moment s’y prêtait aussi, alors que vient de se tenir le Comité interministériel de la mer, qui fut l’occasion d’annoncer que la France allait se doter d’une stratégie portuaire nationale. Et ils veulent y voir le signe que l’économie bleue est (devenue ?) stratégique dont témoignait, selon eux, la présence de Vincent Bouvier, secrétaire général de la mer. Ils décèlent d’ailleurs dans les 82 mesures annoncées nombre de celles que le Comité France maritime (instance informelle composée des principales filières maritimes et des régions littorales françaises), et que le Parlement de la mer (fédération des différents acteurs de la mer et du littoral en Occitanie), avaient fait remonter. En maître de séance, l’ancien ministre des transports dans le gouvernement Jospin, aujourd’hui président du port de Sète et de l’association MedLink, outil de promotion de l’axe Rhône-Saône, dira qu’il est grand temps que « la France et l’Europe regardent vers le sud, la Méditerranée car c’est là que tout se joue », la croissance, les opportunités et « des investissements colossaux ».

188

Au 29 octobre, la capacité des navires inactifs était en baisse (531 900 EVP, 188 navires), une situation favorisée par le retour de quatre unités dans le segment des 12 500 EVP et plus, et 10 dans celui des 5 100 à 7 999 EVP.

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