Le groupe Rickmers a déposé le 1er juin une demande de mise en redressement judiciaire avec poursuite de l’activité, après que son principal créancier, la banque HSH Nordbank, a fait savoir qu’elle rejetait le plan d’assainissement présenté par la direction – et d’ailleurs négocié avec ses créanciers dont HSH. L’annonce de la chute de ce grand armateur hambourgeois en a surpris plus d’un. C’est en effet la première fois depuis la crise de 2008 que les banques allemandes, elles aussi sous pression, lâchent un armateur de cette taille. L’annonce a d’autant plus choqué la région que la famille d’armateurs hambourgeois Rickmers est un acteur important du port de Hambourg depuis le début du xixe siècle. L’année dernière, le groupe a encore aligné 114 navires sur les mers du globe, dont 40 en propriété propre. Mais, frappé de plein fouet par le problème des surcapacités et de la baisse des prix du transport, Rickmers a continué à être hautement déficitaire avec un CA 2016 de 483 M€ (– 18 %) pour 341 M€ de pertes, et près d’1,5 Md€ de dettes cumulées. Le plan de redressement prévoyait entre autres que les banques, mais aussi l’armateur Bertram Rickmers, refinancent l’entreprise et que ce dernier se sépare des trois quarts de ses parts pour les placer dans un fonds luxembourgeois qui aurait été chargé de les vendre au meilleur prix. HSH Nordbank a finalement jugé que le jeu n’en valait pas la chandelle. Les experts du secteur doutent eux aussi des capacités de Rickmers à survivre. Aujourd’hui, les créanciers attendent la décision du tribunal de commerce de Hambourg. Mais l’espoir de rentrer dans une partie de leurs fonds est faible.
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Rickmers poussé au dépôt de bilan
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