Le 18 mai, la chambre des députés a ratifié la deuxième mouture du décret-loi royal sur la réforme du système d’embauche de la manutention dans les ports espagnols, approuvé en conseil des ministres le 12 mai. En mars, les députés espagnols avaient rejeté un texte allant dans ce sens. Jusqu’ici, en Espagne, les entreprises souhaitant embaucher des manutentionnaires dans les ports devaient passer par des « sociétés de gestion des travailleurs portuaires » qui les obligeaient à recruter prioritairement les quelque 6 000 dockers qu’elles employaient. En 2014, cette réglementation avait été jugée contraire à la liberté d’établissement en vigueur dans l’UE par la Cour de Justice de l’UE qui exige de l’Espagne qu’elle protège la liberté d’embauche. Le texte a provoqué à partir du 15 mai un mouvement de grèves perlées dans les principaux ports espagnols, notamment à Algésiras et à Valence. Le syndicat majoritaire, Coordinadora, avait déposé, avant le vote du parlement, un préavis officiel de grève du 24 mai au 9 juin, les lundis, mercredis et vendredis pendant les heures impaires, soit huit journées. Cette organisation estime que ce texte n’apporte rien de nouveau quant à la garantie du maintien de l’emploi des quelque 6 000 salariés de la manutention en Espagne.
L’épreuve de force est désormais engagée et inquiète le patronat de la manutention qui craint des réorganisations des escales des compagnies et une perte d’activité.