La Banque européenne d'investissement va cesser de financer les projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022, afin d'aligner toutes ses activités de financement sur les objectifs de l'Accord de Paris.
La Banque de l’Europe passe au vert à son tour et franchit un pas de plus vers son ambition d'être la « grande banque du climat ». L’engagement n’entrera en vigueur qu’en 2022 mais l’établissement flèche déjà ses investissements vers l’innovation dans l’environnement. En outre, la banque a établi une nouvelle norme de performance en matière d'émissions de CO2, à raison de de 250 g par KwH pour 550 gCO2/KwH actuellement.
La décision a été prise à l'issue de longues tractations au sein de l’organe directeur de la BEI, le conseil d’administration étant composé de représentants de tous les États-membres de l’Union européenne. Les infrastructures, définies comme des projets d'intérêt communs, ne seront pas abandonnées du jour au lendemain. Les nouveaux critères de financement de la BEI rendront cependant très difficiles les prêts en faveur de projets gaziers.
Parallélement, la BEI a annoncé qu'elle allait débloquer jusqu’à 1 000 Md€ pour financer les investissements dans le climat et le développement durable au cours des dix prochaines années. Concrètement : un euro sur deux investi par la Banque d’ici 2025 sera dédié à des projets environnementaux. Au cours des cinq dernières années, la BEI a prêté plus de 65 Md€ en faveur des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et de la distribution d'énergie.
« Le climat est l'enjeu politique majeur de notre époque. Les scientifiques estiment que nous nous dirigeons actuellement vers une augmentation de la température de 3-4°C d'ici la fin du siècle. Si cela se produit, un bonne partie de notre planète deviendra inhabitable, avec des conséquences désastreuses pour les populations », a justifié alarmiste Werner Hoyer, le président de la BEI.
La nouvelle politique de prêts dans le secteur de l'énergie a listé cinq principes qui régiront l'engagement futur de la BEI dans le secteur de l'énergie : donner la priorité à l'efficacité énergétique en vue de soutenir le nouvel objectif de l'UE dans le cadre de la directive européenne sur l'efficacité énergétique ; permettre la décarbonation de l'énergie grâce à un soutien accru en faveur des technologies à faible intensité ou sans carbone, l'objectif étant d'atteindre une part de 32 % d'énergies renouvelables dans l'UE d'ici 2030 ; accroître le financement en faveur des technologies de stockage des énergies ; garantir les investissements dans les sources d'énergie intermittentes, telles que l'énergie éolienne et solaire ; soutenir la transformation énergétique en dehors de l'UE.
La rédaction