Il n'est pas fréquent un représentant du transport routier de marchandises décoré par un représentant de la nation française. Ce fut le cas le 19 décembre, et France Routes s'est mis sur son 31 pour assister à la cérémonie, à l'Hôtel de Roquelaure qui abrite le ministère de la Transition écologique, dans le 7e arrondissement de Paris.
Contexte compliqué. La cérémonie s'est déroulée au milieu d'une séquence politique compliquée pour la majorité présidentielle, qui tentait d'arracher un accord avec le parti Les Républicains pour faire avancer son projet de loi sur l'Immigration. Face au durcissement du texte, certains ministres menaçaient de démissionner, parmi lesquels Clément Beaune. Il est finalement toujours au gouvernement.
Respect du protocole. La cérémonie a donc eu lieu, le 19 décembre au soir à l'Hôtel de Roquelaure. L'ambiance était malgré tout festive et Clément Beaune bien présent. Le ministre en charge des Transports a rendu un hommage appuyé à Alexis Gibergues qui, à la tête de l'organisation OTRE, a fait avancer des dossiers majeurs, sur l'écotaxe ou le plan de résilience post covid...
« Maîtrise des dossiers, profond respect de vos interlocuteurs, franchise du discours, appétit de l'échange, défense de vos adhérents, et en même temps le très fort sens de la chose publique », reconnaissait Clément Beaune. Des mots forts pour décrire l'action d'Alexis Gibergues à la tête de l'OTRE. Le président a démontré sa capacité à co-construire et à innover face à des défis sans précédent, poursuivait le ministre :
« Les transports font tourner le monde. Ne faut-il pas que des camions fournissent nos magasins ? Nos villes, nos villages, nos fleurons pharmaceutiques, nos entreprises de luxe seraient, ici comme ailleurs, bien peu de chose sans vous. C'est ce secteur qui fait face au défi écologique et aujourd'hui, vous êtes aussi personnellement engagé. Polluer moins tout en bougeant plus. Heureux vos successeurs qui rouleront à l'électrique s'en même y penser ! »
Ecosystème. Le monde du transport était réuni autour d'Alexis Gibergues, avec une centaine d'invités. Parmi eux des représentants de l'OTRE mais aussi de la FNTR et de l'Union TLF, de l'AFT transport et logistique, de l'Ademe, de l'OPCO mobilités.
Référence à Paul Eluard. Après ce bel hommage et avant de remettre l'insigne, Clément Beaune citait le poète français Paul Éluard :
« Vous marchez sans but, sans savoir que les hommes ont besoin d'être unis, d'espérer, de lutter pour expliquer le monde et pour le transformer ».
Et le ministre de conclure : « Votre engagement d'homme public, votre passion d'homme d'entreprise, votre humanité comme homme tout court sont autant de raisons de vous rendre hommage ce soir ».
Emotion. Entouré de sa famille et de ses proches, Alexis Gibergues se dit « profondément honoré. C'est une reconnaissance personnelle, mais aussi une mise en valeur des engagements envers notre société et ses valeurs fondamentales ».
Trois questions à Alexis Gibergues, président de l'OTRE.
Crédit photo : Christophe Barette
Vous venez d'être nommé Chevalier de l'ordre national du Mérite, que ressentez vous ce soir ?
J'ai compris l'importance qu'accorde notre ministère de tutelle au transport routier de marchandises comme de personnes. Nous en sommes tout à fait honorés. Je conçois et perçois tous les sujets sur lesquels il va falloir travailler pour nos adhérents, pour nos entreprises, nos PME du transport, dans cette période qui apparaît très difficile. Une conjoncture compliquée avec des volumes de fret qui baissent et des coût qui augmentent. J'ai bon espoir que, dans nos discussions avec les pouvoirs publics, nous puissions continuer de construire, sur les mérites d'un métier, d'un secteur.
En 2024 les Jeux Olympiques et en 2025, une première étape sur la réduction des normes antipollutions... Les transporteurs font-ils face à de nouveaux défis ?
C'est sûr, le secteur doit faire face à des défis sur la transition. Est-on équipé en termes de financement, d'organisation, d'infrastructure ? Sur les Jeux Olympiques, va-t-on pouvoir les utiliser de manière positive ? La période consiste à opérer des changements, des transformations afin de mettre en valeur nos entreprises.
Comment se passent les discussions avec le ministère ?
Les relations sont bonnes, le dialogue est franc et sincère. Nous échangeons. Nous exprimons le point de vue des PME du transport. Le dialogue est également présent en dans les territoires. C'est là où l'essentiel se joue : la solution passe par les territoires, le local. Et nous, une fois que nos régions se sont prononcées, faisons le relai sur le plan national.
