Grèves : les transporteurs routiers dans le rouge





À la suite des différents mouvements sociaux qui ont touché la France depuis le 5 décembre 2019, la FNTR a mené une enquête auprès de ses adhérents, afin d'évaluer précisément les répercussions sur les entreprises de transport routier de marchandises. Globalement, les grèves à la SNCF et dans les ports français ont fortement perturbé et affaibli le secteur du TRM, bien qu'il n’ait pas été lui-même touché par mouvements internes. En effet, parmi les 826 transporteurs qui ont répondu au questionnaire, 60 % ont vu leurs activités affectées significativement durant cette période. Le manque d’informations précises à l’avance sur l'ampleur des blocages, a généré une impossibilité d’anticiper les blocages et trouver des solutions alternatives limitant les kilomètres et heures supplémentaires.

Les TPE/PME plus fortement touchées


Si l’impact des grèves s’est fait sentir dans toute l'Hexagone, les répercussions ont été plus importantes dans quatre régions : Centre-Val-de-Loire (100 %), Île-de-France (82 %), Normandie (82 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (73 %). D’une façon générale, ce sont les plus petites entreprises qui se relèveront le plus difficilement de cet épisode. Si elles ont été moins nombreuses (en %) à être touchées, elles le sont beaucoup plus durement et leur structure, par nature, rend leur situation plus précaire.

Toutes tailles d’entreprises confondues, les chefs d'entreprises interrogés estiment avoir perdu en moyenne environ 15 % de chiffres d’affaires par rapport à la même période de l’année précédente. Source : étude FNTR.


Dans le détail, on observe que les entreprises de plus de 250 salariés ont été impactées à hauteur de 75 %, contre 47 % pour les sociétés de moins de 10 salariés. En revanche, en termes de chiffres d’affaires, ces dernières ont été deux fois plus touchées. Elles ont en effet connu une baisse moyenne de 19 % de leur chiffre d’affaires (CA) par rapport à la même période de l’année précédente. Pour les TPE/PME d’Île-de-France, de Bourgogne-Franche-Comté et de Provence-Alpes-Côte d'Azur les pertes en CA atteignent même les 25 %. Tandis que le choc semble avoir été moins violent pour les entreprises de plus de 250 salariés, qui ont « seulement » connu une baisse de 10 % de leur CA.





Par ailleurs, plus de 8 entreprises sur 10 affirment avoir dû faire face à des surcoûts en raison des mouvements sociaux. En Bretagne et en Bourgogne-Franche-Compté, ce chiffre frôle même les 100 %. Ces surcoûts sont notamment liés à l’augmentation des kilomètres à vide, ainsi qu’à celle des kilomètres supplémentaires réalisés par les camions. Ceux-ci ont fortement accru la consommation de gasoil, augmenté le nombre d’heures supplémentaires, généré des pénalités de livraison, voire dans certains cas engendrés des annulations de demande de service.




Source : étude FNTR.





Quid des opérations "ports morts"?


Parmi les entreprises ayant répondu au questionnaire, 261 entreprises ont été impactées par le mouvement social "ports morts" . En moyenne, ces entreprises ont perdu 12 jours d’activité, ainsi que 17 % de leur chiffre d’affaires. Les trois régions les plus touchées par le blocage des terminaux portuaires sont la Normandie (65 % des entreprises), la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (46 %) et les Pays de la Loire (42 %).

Source : étude FNTR.


Le mouvement social des dockers a plus fortement impacté les petites entreprises de moins de 10 salariés. Elles ont perdu 21 % de chiffre d’affaires par rapport à la même période de l’année précédente, contre 11 % pour les entreprises de plus de 250 salariés.

Catastrophe pour le combiné rail-route






Les entreprises ayant une activité multimodale rail-route ont aussi été sévèrement pénalisées par les mouvements sociaux à la SNCF, notamment en raison des importants blocages des trains conteneurs. En moyenne, ces entreprises ont perdu plus d’un quart (26 %) de leur chiffre d’affaires ainsi que 18 jours d’activité. Les surcoûts générés par cette situation ont touché plus fortement les petites entreprises qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 30 % par rapport à l’année précédente.

Source : étude FNTR.

Y-a-t-il encore un pilote dans l'avion?


Aujourd’hui la situation est grave et la FNTR exhorte les pouvoirs publics à débloquer les ports et à soutenir les entreprises les plus fragiles. « Cette enquête démontre l’ampleur de la crise à laquelle doivent faire face les opérateurs économiques du transport et de la logistique, souligne Jean-Christophe PIC, président de la FNTR. Nous avons interpellé à de nombreux reprises le gouvernement avec deux priorités absolues : débloquer les zones portuaires et soutenir concrètement les entreprises soit par des annulations de charges fiscales et sociales, soit via la création d’un fond de soutien aux entreprises les plus fragiles. La réponse des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur de la situation. Certaines entreprises sont déjà en dépôt de bilan ».
















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